Lauréats de la 4e édition du Prix Swiss Life à 4 mains, Edouard Taufenbach, photographe et Regis Campo, musicien ont imaginé un projet autour du vol de l’hirondelle, c’est l’histoire d’un voyage. Il part d’un souvenir d’enfance, de la musique de ces oiseaux dans le ciel et de leur rassemblement sur les fils électriques avant leur grand départ pour l’Afrique, annonçant la fin de l’été. Deux fois par an, des hirondelles traversent le Sahara et la Méditerranée pour joindre l’Afrique subsaharienne et l’Europe.
Leur oeuvre, qui devait être révélée en novembre 2020 au salon appr oc he reporté reporté en raison de la crise sanitaire, sera enfin visible Galerie Thierry Bigaignon du 2 au 13 février. Un livre accompagné d’un CD est publié aux éditions Filigranes et accompagné ce travail magnifique.
À partir du sujet de l’hirondelle, Édouard Taufenbach et Régis Campo cherchent à développer une représentation sensible du passage du temps, du mouvement, et des échanges et circulations au sein d’un espace. À l’échelle du vol, le mouvement des hirondelles dans le ciel est l’objet d’une fascination qui nourrit l’imaginaire. Les oiseaux semblent suivre une partition faite de ruptures, d’accélérations et de silences, dessinant des formes abstraites comme des signes à interpréter. Ce projet est une expérimentation au croisement des usages artistiques et scientifiques des médiums photographique et musical. Entre rigueur formelle et narration subjective, la recherche déploie une approche où l’hirondelle en vol figurant un vecteur de force, donne forme et matière à un insatiable désir de liberté avec le ciel pour perspective.
Sans jamais s’illustrer l’une l’autre, l’image et la musique se pourchassent, se dépassent successivement. Un exercice de voltige où la répétition de rythmes et de motifs, s’appuyant sur la composition de la musique itérative, dialogue avec la répétition d’images organisées. D’une case à l’autre, d’une mesure à l’autre, d’une hirondelle à l’autre, Le Bleu du Ciel dessine des espaces de liberté, construisant un sentiment de mouvement, de vitesse, de ruptures de lignes, si caractéristiques du vol des hirondelles.
Les artistes, un duo intergénérationnel
Le photographe Édouard Taufenbach est né en 1988. Diplômé
d’un master II arts et médias numériques
de Paris 1 – Panthéon Sorbonne, il a déjà de nombreuses expositions personnelles à son actif. Il reçoit le prix coup de cœur du Festival Ici & Demain en 2014,
et est accepté en résidence à la Villa Médicis en 2019.
Il est représenté par la galerie Binôme à Paris, la Elizabeth Houston Gallery à New York, Spazio Nuovo à Rome, et l’Almanaque Fotográfica à Mexico City. Édouard poursuit un travail formel à partir de photographies. Il retravaille des images déjà existantes à la manière d’un monteur. Par l’accumulation, le cadrage, la juxtaposition et la répétition, il cherche à déployer le potentiel formel et fictionnel des images. L’obsession restant liée à l’activation du souvenir, à la réminiscence et à la sensation de mouvement.
Regis Campo, compositeur est né en 1968,. Il étudie la composition auprès de Georges Bœuf au Conservatoire de Marseille. Il poursuit dans la classe de composition et de civilisations musicales de Jacques Charpentier au Conservatoire national de région de Paris. Il entre ensuite au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, dans les classes d’Alain Bancquart et de Gérard Grisey, où il obtient son premier prix de composition en 1995. Dès 1992, il rencontre le compositeur russe Edison Denisov qui le considère alors comme « l’un des plus doués de sa génération ». De 1999 à 2001, il est pensionnaire à la Villa Médicis. Depuis 2003, sa classe de composition au Conservatoire de Marseille est un lieu de partage et d’ouverture à diverses esthétiques musicales. Son style, souvent qualifié de ludique et coloré, met l’accent sur l’invention mélodique, l’humour, la joie et une grande vitalité des tempos. Il est élu à l’Académie des beaux-arts, le 17 mai 2017, dans la section composition musicale, au fauteuil précédemment occupé par Charles Chaynes.
Cette quatrième édition du Prix Swiss Life à 4 mains, est placée sous le signe de l’audace, de la générosité et de la liberté, elle récompense une rencontre inédite entre photographie et musique.
Soutien actif de la création artistique depuis plus de dix ans, la Fondation Swiss Life a créé son Prix Swiss Life à 4 mains – Photographie & Musique, en 2014. Destiné à révéler ou valoriser des talents, ce prix artistique, unique prix photographie et musique en France, récompense un projet de création croisée et originale d’un photographe et d’un compositeur.
La Fondation Swiss Life a souhaité, pour cette édition, ouvrir la sélection des artistes au niveau national et faire vivre le prix sur deux ans.
« De l’audace, il en faut pour associer deux talents, deux disciplines artistiques, et leur faire confiance pour produire une œuvre photographique et musicale en totale carte blanche, dont on ne sait rien au départ, ou si peu. De l’audace, il en faut également pour choisir de se renouveler et ne pas s’installer dans la routine de l’organisation d’un prix. La générosité, c’est offrir aux artistes les moyens financiers de réaliser leur projet. C’est aussi de donner à voir l’œuvre à un public varié par un programme de monstration varié. La liberté, c’est permettre aux artistes de s’exprimer et de créer quelles que soient les circonstances. Nous voulons donner du sens à l’engagement de la Fondation Swiss Life pour le soutien à la création artistique (…). C’est une œuvre poétique qui nous parle de liberté et d’envol, et pouvoir exposer, surtout en cette période, est pour nous un symbole très fort. « souligne Nathalie Martin, déléguée générale de la Fondation Swiss Life
Les lauréats ont été choisis par un jury d’experts : Quentin Bajac, Thierry Bigaignon et Aurélie Pétrel, pour la photographie; Étienne Blanchot, Thomas Enhco et Éric Tanguy, pour la musique; Patrick Le Bescont (éditions Filigranes)
Il a été accompagné par des conseillers artistiques de renom Emilia Genuardi et Elsa Janssen, directrices du salon a ppr oc he, pour la photographie; Olivier Bouley, fondateur du festival Les Pianissimes, accompagné de Pascal Cheynis, spécialiste musique de la Fondation Swiss Life.
Ecoutez les artistes parler du projet avec la journaliste Sophie Bernard sur la chaine ArchipelTV
Un extrait musical (Rondini, addio al maestro (in memoriam Ennio Morricone), )musique composée, arrangée et orchestrée par Régis Campo
L’ ouvrage sous forme de leporello est paru aux éditions Filigranes, il est disponible ici.
Voir l’oeuvre sous réserve de l’évolution du contexte:
– Galerie Thierry Bigaignon, 9 rue Charlot, 75003 Paris, du 2 au 16 février, du mardi au samedi de 12h à 19h.
– Salon a ppr oc he, printemps 2021
– Musée de la Piscine à Roubaix : exposition du 28 mai au 5 septembre
– Rencontres dArles : événement pendant la semaine douverture du 5 juillet puis exposition
– Arrêt sur limage galerie à Bordeaux : exposition du 9 au 30 septembre
l’image par l’image accompagne le Prix Swiss Life à 4 mains depuis ses débuts