Pour la première fois depuis cinquante ans, en raison de l’épidémie mondiale, Les Rencontres d’Arles ont dû renoncer à organiser l’édition 2020 du plus grand festival de photographie.
Face à cette situation inédite, elles ont décidé avec SNCF Gares & Connexions – en charge de la gestion et l’exploitation des 3030 gares françaises – de proposer cet été en gare une exposition inédite, qui prend toute sa dimension à l’heure des problématiques soulevées par la crise sanitaire.
L’exposition HEXAGONE devait se tenir dans le cadre de l’édition 2020 des Rencontres d’Arles, annulée en raison de la pandémie. SNCF Gares et Connexions, fort de son expérience et de son savoir- faire, a choisi de concevoir et coproduire des expositions sur mesure et présente le travail de ces deux photographes à Paris Gare de Lyon et à Avignon-TGV du 25 juin au 1er septembre.
Ce projet a pu être réalisé grâce au soutien du Ministère de la culture, BNP Paribas, BMW France et l’Agence nationale de la cohésion des territoires.
Le projet Hexagone, porté par les photographes Eric Bouvet et Yan Morvan, explore la vaste question « Qu’est-ce qu’être français ? »
Être Français ? Les deux artistes, Eric Bouvet et Yan Morvan, sont ainsi allés à la rencontre d’hommes et de femmes durant deux ans et leur ont posé la même question, au fil de 60 000 km parcourus sur l’ensemble du territoire métropolitain, de la rupture politique de la campagne présidentielle de 2017 au traumatisme de la pandémie de Covid-19.
Les sujets choisis forment, une fois réunis, une fresque de la France des années 2018-2020. Sont ainsi dépeints les espoirs, les luttes, les grandes mutations mais aussi les enjeux dans une période de changement de paradigme à travers le regard de ces deux grands artistes. Plus de 80 portraits de Français et de Françaises , et leurs paroles sont présentés, issus de leur campagne photographique menée pendant 2 ans sur le territoire. Ils font état des engagements, des luttes, des espoirs et des grandes mutations à l’œuvre dans la société française.
Le parti pris d’utiliser une chambre photographique pour ses qualités techniques, la pérennité et le rendu des tirages est essentiel dans cette démarche patrimoniale qui se veut à contrecourant du tout numérique mais également soucieuse de la conservation des images.
60 000 km ont été parcourus dans l’Hexagone par les deux photographes, au cours de 300 jours de prises de vue et de rendez-vous qui se sont déroulés en 24 mois après un an de préparation de l’enquête.
900 plans films 20 x 25 ont été utilisés pour cette mission photographique.
« Quel portrait alors se dégage de cette France d’aujourd’hui ? Pour mettre ce thème en images, Éric Bouvet et Yan Morvan n’ont pas choisi au hasard le plus historique et le plus monumental des appareils photographiques : la chambre 20×25. D’une précision infinie dans la retranscription des couleurs et des détails, les négatifs seront encore lisibles dans 100 ans. À l’heure des selfies et des images furtives, il est question ici de prendre son temps, de poser et d’écouter. Ce cahier des charges est important, car il dit tout d’un projet respectueux, ambitieux, qui laisse aux Français le soin de se présenter. De se représenter. Et de prendre la parole aussi, puisque les photographes ont recueilli un bouquet d’engagements, de tourments, de colères, de fiertés. Les visages sont pluriels, les voix sont chorales. Un socle et des fractures se font jour. Du roman national à la fresque multiculturelle. De l’histoire émancipatrice au champ de bataille idéologique.
La France, alors ? Est-ce un territoire, un héritage, une langue, un climat, une fiction ? Pour l’historien Michelet il y a deux siècles déjà, c’était « une âme et une personne ». » commente Natacha Wolinski.
Eric Bouvet et Yan Morvan sont photographes et journalistes. Leur implication dans la documentation des faits politiques, économiques et sociaux depuis les années 80, leur expérience des terrains difficiles, leur notoriété en tant qu’auteurs photographes font d’eux des témoins privilégiés de notre histoire.
Après des études dans les arts et industries graphique à l’Ecole Estienne, Eric Bouvet se convertit au photojournalisme et intègre à vingt ans l’agence Gamma. Redevenu indépendant en 1990, il couvre depuis lors les plus grands événements mondiaux et la plupart des conflits qui changent le cours de l’histoire (chute du mur de Berlin, Afghanistan, Tchétchénie, Rwanda, Proche Orient, Somalie, Irak, Libye, Tien An Men…) Connu pour son approche photographique respectueuse et incisive, Eric Bouvet publie ses reportages dans les plus grands magazines internationaux. Au fil des ans, il se tourne vers une photographie plus documentaire, d’inspiration plus contemporaine. Très engagé auprès de la jeune génération, il a à cœur de transmettre et de partager son expérience. De nombreux prix ont récompensé son travail et son engagement, dont deux Visas d’Or, cinq World Press, le Prix du Correspondant de Guerre, le Frontline Club Award…
Après des études de mathématiques et de cinéma, Yan Morvan effectue des reportages sur les Hells Angels et publie en 1974, à vingt ans, sa première photographie dans le quotidien Libération. Son premier livre sur les rockeurs, paru en 1976, préfigure un travail de 20 ans sur les gangs. Il intègre l’équipe de Paris-Match puis du Figaro Magazine jusqu’en 1980. De 1980 à 1988, il couvre les principaux conflits du monde (Liban , Iran-Irak, Rwanda, Kosovo,…) au sein de l’agence Sipa et devient l’un des grands spécialistes de la photo de guerre. Il est couronné par le Prix Robert Capa en 1983 pour son travail au Liban et par deux prix du World Press Photo. Photographe tout terrain, il est toujours là on ne l’attend pas. Il enchaîne les reportages sur des sujets de fond tels que les banlieues, les gangs, les victimes de guerre, les champs de bataille en s’immergeant totalement dans ces différents milieux
Le dispositif:
Les gares, espaces publics de médiation culturelle qui accueillent chaque année plus de 100 expositions, deviennent, plus que jamais, l’espace d’expression de toutes les cultures dont sont momentanément privés les citoyens français.
Exposition Paris Gare de Lyon et à Avignon-TGV du 25 juin au 1er septembre.
Le projet Hexagone a reçu le soutien des partenaires suivants : Ministère de la Culture, BNP Paribas, BMW, Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), Fujifilm
Les prises de vue ont été réalisées avec de l’éclairage Profoto, les Scans par Jean Pascal Laux et les tirages par le Laboratoire Initial
Paris Gare de Lyon et à Avignon-TGV du 25 juin au 1er septembre.
www.rencontres-arles.com
www.garesetconnexions.sncf
L’image par l’image et Sabrina Ponti ont accompagné le projet pour la recherche de mécénat
Très beau sujet de fond porté par de magnifiques portraits. Bravo.