Résidence BMW, 10è édition : appel à candidatures ouvert

Les neuf premiers lauréats de la Résidence BMW

BMW Art & Culture vient d’annoncer le lancement du dixième appel à candidatures pour la Résidence BMW qui se tiendra pour la quatrième année à GOBELINS, l’école de l’image.
Pour bénéficier de cette résidence, carte blanche, dédiée à l’innovation photographique et la transmission, offerte à des talents contemporains, les candidats doivent envoyer leur candidature avant le 31 mars au soir sur le site residencebmw.plateformecandidature.com/

Le projet présenté par les candidat(e)s pour la Résidence BMW devra être riche de sens et orienté sur l’innovation et l’expérimentation pour proposer une vision renouvelée de notre monde en transition, par tous procédés: techniques, narratifs, documentaires, humoristiques… en s’appuyant sur les ressources de GOBELINS et l’expertise de François Cheval, directeur artistique de la résidence.
Le projet doit être original et exclusif pour la Résidence BMW, il ne doit pas avoir été montré, même partiellement au moment de la candidature, et il ne devra pas être exposé avant les Rencontres d’Arles* ni Paris Photo* 2021.

@GOBELINS, l’école de l’image

BMW Art & Culture permet chaque année depuis 2011, à un(e) artiste photographe de réaliser un projet photographique au cours d’un séjour de trois mois de résidence. Le projet est réalisé à GOBELINS, l’école de l’image, partenaire de la Résidence BMW pour la quatrième année, après six ans de partenariat avec le musée Nicéphore Niépce.
La Résidence BMW aboutit à la production d’œuvres réalisées sous la direction artistique de François Cheval et avec l’accompagnement de l’équipe de GOBELINS.

 

BMW offre au lauréat(e) de la Résidence à GOBELINS une bourse de 8000€, l’accès à un accompagnement d’experts, la production de deux expositions dans des lieux prestigieux, aux Rencontres d’Arles* et à Paris Photo*, l’édition d’un livre, un jeu des photographies exposées, le support de François Cheval, directeur artistique et un  accompagnement en communication.
L’artiste est choisi(e) sur dossier, par un comité de sélection, après avoir répondu à l’appel à candidatures. Le comité de sélection est constitué de personnalités du monde de la photographie.

La production des œuvres, composée d’une sélection choisie entre l’artiste et le directeur artistique de la Résidence BMW est répartie en trois lots :
–  Le premier, le jeu d’exposition, est remis à l’artiste
–  Le second est composé pour GOBELINS d’une œuvre en version numérique.
–  Le troisième lot est remis à l’attention de BMW France. Il est constitué d’une sélection d’œuvres choisies entre l’artiste et BMW France. Cette sélection devra comporter l’ensemble des œuvres représentatives de l’expérimentation  et  du  travail  réalisé  en  Résidence  (y  compris  les  images/objets photographiques utilisés pour la communication de l’exposition).

Les dossiers de candidatures devront être composés d’une biographie,  d’une ou deux séries de travaux aboutis ainsi que d’une note d’intention sur le projet artistique envisagé.
Dix candidat(e)s seront retenus dans une présélection. Il leur sera demandé de se rendre disponible une demi-journée pour un entretien avec le jury et présenter des tirages photographiques et travaux réalisés. L’entretien peut se faire sur site ou par visioconférence.

Calendrier
Appel à candidatures jusqu’au 31 mars
La Résidence BMW se déroulera de septembre à décembre 2020.
Une sélection d’œuvres produites en résidence sera exposée dans deux évènements photographiques majeurs dont BMW est partenaire : aux Rencontres d’Arles*, de la semaine d’ouverture en juillet à fin août 2021 et à Paris Photo* 2021.
Les œuvres réalisées pendant la Résidence BMW seront présentées dans un livre dans la collection BMW Art & Culture.

L’appel à candidatures pour la Résidence BMW est téléchargeable sur les sites internet de BMW France et de GOBELINS:
www.bmw.fr/fr/topics/univers/bmw-art-et-culture/candidatures-residence-2020.html
www.gobelins.fr/residencebmw2020.

Le dossier devra être rempli sur la plateforme Award Force.com en français ou en anglais,   avant le 31 mars 2020, 23h59 CET
residencebmw.plateformecandidature.com

Contacts
Presse mprangey@gmail.com

Questions sur les dossiers de candidature candidatures.residencebmw@GOBELINS.fr

*Les évènements cités ne sont pas contractuels et peuvent être amenés à être modifiés.

l’image par l’image conseille la Résidence BMW

Carte blanche à Julia Vogelweith

L’image par l’image a été touchée par les images de Julia Vogelweith, exposées  au Festival Planche(s) contact de Deauville. Choisis par Laura Serani, directrice artistique du Festival, cinq photographes étaient invités en résidence pour mettre en correspondance leur univers photographique avec la ville de Deauville, dans le cadre du Tremplin Jeunes talents.
La série de portraits a été faite au sein de l’école Fracasse et plus spécifiquement dans le cadre du dispositif ULIS à Deauville et antérieurement lors d’une commande de l’APEMH (Association des parents d’enfants mentalement handicapés). Le tact et la sincérité  avec lequel Julia Vogelweith aborde ces portraits nous invitent à aborder l’année 2020 en souhaitant réinventer le monde.

Julia Vogelweith a répondu aux questions de l’image par l’image

Quand avez-vous commencé la photographie ?
Je me suis initiée à la photographie au travers de rencontres notamment avec Antoine d’Agata au Luxembourg en 2010 au Centre National de l’Audiovisuel (CNA). Nous n’y avons pas parlé photographie. Nous nous sommes concentrés sur d’autres questions: qu’est-ce que je vois, ressens, à quoi je pense, à quoi je rêve, qu’est-ce que je hais? Ces questions paraissent simples mais au vu de certains formatages actuels ce sont souvent des questions essentielles que l’on ne se pose plus assez. Ce premier workshop fut dans cette vérité des émotions. En 2015, c’est une autre rencontre déterminante à Oaxaca avec Mary Ellen Mark. Elle me demande simplement où j’ai envie de photographier. On revient à cette autre question essentielle: quel est mon terrain de jeu photographique ?

Qu’est ce qui vous anime?
La photographie me permet de traquer mes désirs, de dialoguer avec d’autres univers. J’aime ces mondes à l’équilibre fragile et les rencontres extraordinaires. Je photographie ce qui me touche, je recherche des moments de sincérité, parfois les dialogues sont silencieux et d’autres fois des mots sont posés. Mes images surgissent de la réalité, de mes voyages, de mes rencontres.

Comment choisissez-vous vos thèmes photographiques?
Nous portons tous en nous des questions, que nous en soyons conscients ou non. Les questions que nous portons finissent par être des points d’attraction pour les preuves que nous trouvons. Les questions tiennent compte de l’incertitude qui existe avant la découverte. A l’heure actuelle il semble y avoir une tendance générale à vouloir se précipiter vers la certitude. La certitude est, selon moi, la mort de toute créativité et de toute imagination; nos questions nous permettent donc, l’espace d’un temps, de vivre dans une zone d’incertitude. C’est un moyen à la fois de capturer nos désirs et de calibrer notre attention sur des générateurs.

Pendant les cinq premières années de ma pratique photographique, je me pose des questions, j’utilise la photographie pour explorer à la fois le monde extérieur et mon monde intérieur. Quels sont les lieux qui m’attirent, les lieux où j’ai envie de plonger? Quel est mon territoire de rencontre avec le monde ? Quelles sont ces rencontres qui me font me sentir vivante ? De ces cinq années de questionnement, de voyages, de rencontres émerge un premier carnet photographique : I YOU ME. Il ressort de manière plus évidente pour moi un fil rouge,  les personnes sur lesquelles je pose mon regard et les lieux qui m’appellent. Les marges de la société, les aspects qui sont cachés, peu ou mal connus du public, m’intéressent plus particulièrement. Avoir accès à ces lieux et surtout à ces personnes qu’on ne voit pas forcément, qui sont vulnérables et totalement absentes de l’espace public, c’est cela qui m’intéresse.

Vous effectuez aussi des commandes, quelle est votre relation avec cette pratique ?
À l’occasion des 50 ans de l’APEMH et de la Journée internationale des personnes handicapées, le CNA s’est uni à l’association pour organiser Pictures for Life, un événement exceptionnel autour de la photographie. À cette occasion, le CNA et l’APEMH (Association des parents d’enfants mentalement handicapés) m’ont demandé de réaliser une commande photographique sur leurs différents sites. Cette commande m’a permis d’avoir accès à des lieux et surtout à des personnes qu’on ne voit pas, qui sont totalement absentes de l’espace public. J’ai passé plusieurs mois à partager le quotidien de ceux qui sont au cœur de l’association, dans les centres d’accueil, les ateliers protégés ou les foyers où j’ai été remarquablement accueillie. Mon travail n’a pas été pas de faire un documentaire sur le handicap, mais de donner une visibilité à cet univers et de partager la vie des personnes en situation de handicap. Ces personnes ont toutes un univers particulier et personnel. Elles évoluent souvent dans un monde qui leur est propre où elles peuvent assumer leurs passions et leurs obsessions. J’ai été touchée par ces destinées et intéressée par ces parcours singuliers. C’est une expérience qui m’a fait grandir, car elle m’a permis de me connecter à un autre monde, leur monde.

Pouvez-vous nous éclairer sur votre processus de création et leur réalisation ?
Une fois mon terrain de jeu déterminé, je photographie tout simplement ce qui me touche. Par la suite s’effectue un travail d’editing. Pour ce qui est de l’editing j’ai eu la chance de pouvoir me former avec des photographes comme Claudine Doury ou avec le designer Teun van der Heijden. Ils m’ont montré comment faire dialoguer les images, les articuler afin de créer des histoires. Récemment, j’ai participé au festival Planche(s) Contact à Deauville où  j’ai pu réaliser une série de portraits au sein de l’école Fracasse et plus spécifiquement dans le cadre du dispositif ULIS. Les classes ULIS ont pour mission d’accueillir de façon différenciée dans certaines écoles élémentaires ou exceptionnellement maternelles, des élèves en situation de handicap afin de leur permettre de suivre totalement ou partiellement un cursus scolaire ordinaire. J’ai suivi ces classes et réalisé une série de portraits. Dans le cadre de ce projet spécifique au vu de la contrainte de temps, mon processus a été plus systématique avec une série réalisée principalement devant le tableau noir de la salle de classe et avec une lumière naturelle. J’ai souhaité inviter l’autre à se plonger dans leurs regards et des portraits simples dans la forme et à s’interroger sur les personnes en situation de handicap et sur le handicap lui-même. J’ai souhaité révéler ces destins extraordinaires.

©Guillaume Chauvin

Julia Vogelweith est née en France; elle vit et travaille au Luxembourg. Elle a étudié le droit et la finance en France et en Angleterre. Elle s’est formée à la photographie  auprès de nombreux photographes dont Antoine d’Agata, Mary Ellen Mark et Donna Ferrato lors de stages au Luxembourg, au Mexique et aux Etat-Unis. Portraitiste, son travail nous interroge sur les notions de marginalité et de vulnérabilité de l’être. Attentive aux autres et à leur fragilité, elle interragit avec les sujets photographiés avec une sensibilité qui est évidente dans ses images et qui caractérise sa démarche photographique.

Retrouver Julia Vogelweith sur Instagram.

 

Les Prix s’exposent, une actualité des Prix

Autour des fêtes, l’actualité des Prix ne tarit pas.
Certains s’exposent, d’autres préparent l’annonce de leurs lauréats et d’autres encore lancent leurs appels à candidatures.

Expositions

© Chau Cuong Lê pour Planche(s) contact

A Deauville, le Festival Planche(s) contact se prolonge cette année jusqu’après les fêtes- le 5 janvier- une occasion de découvrir, parmi les artistes exposés, le lauréat des résidences de création confiées à de jeunes talents, qui ont mis en correspondance leurs univers photographique et l’une des multiples facettes de l’identité de Deauville. « Autant de  démarches que de langages divers, du documentaire au portrait, au récit, pour raconter le quotidien, l’histoire ou l’imaginaire d’un territoire » commente Laura Serani directrice artistique du festival,
Le Jury du Tremplin Jeunes Talents qui était présidé par l’icônique photographe Sarah Moon, a désigné  Chau Cuong Lê comme lauréat parmi les cinq photographes exposés  à ses côtés,  Julia Vogelweith, Jean -Charles Remicourt-Marie, Grégory Dargent, Abdoulaye Barry.

© Tommaso Protti /pour la Fondation Carmignac

A Paris, Tommaso Protti, lauréat du Prix Carmignac du photojournalisme est exposé à la MEP et sur les grilles de l’Hôtel de Ville

Le 10e Prix Carmignac du photojournalisme est consacré à l’Amazonie et aux enjeux liés à sa déforestation. Tommaso Protti a été choisi pour le recevoir par le jury présidé parYolanda Kakabadse, ministre de l’environnement de l’Équateur de 1998 à l’an 2000 et présidente de l’association WWF de 2010 à 2017.
Accompagné du journaliste britannique Sam Cowie, Tommaso Protti a parcouru, de janvier à juillet 2019, des milliers de kilomètres à travers l’Amazonie brésilienne pour réaliser ce reportage. Depuis la région de Maranhão à l’est, à celle de Rondônia à l’ouest, en passant par les États du Pará et de l’Amazonas, ils dressent le portrait de l’Amazonie brésilienne contemporaine, où les crises sociales et humanitaires se superposent à la destruction inexorable de la forêt vierge, poumon de la planète
Amazônia  est exposé jusqu’au 16 février 2020 à la Maison Européenne de la Photographie et jusqu’au 10 janvier 2020 sur les grilles de l’Hôtel de Ville.
Une monographie est co-publiée par Relief Éditions

Appels à candidatures

© Lewis Bush

Résidence BMW
La Résidence BMW récompense un jeune artiste dont le projet inédit devra être réalisé pendant 3 mois de résidence à Gobelins, l’école de l’image à Paris, sous la direction artistique de François Cheval. L’appel à candidatures sera ouvert du 13 janvier au 31 mars.

 

 

Prix Virginia
Remis tous les deux ans depuis 2012 à une photographe professionnelle, ce Prix international créé par Sylvia Schildge ouvre ses candidatures le 2 janvier sur son site entièrement refait.  Le Prix est ouvert à une femme de toute nationalité, sans limite d’âge pour un travail photographique, hors commande presse et publicitaire, inédit en France. Date limite de dépôt des candidatures  le 7 mai 2020

Des lauréats annoncés et d’autres bientôt dévoilés

© Oam Kim/Digital after Love

Prix Swiss Life à 4 mains
Le 28 janvier sera dévoilé le binôme photographe et musicien  choisi à l’issue du jury qui va auditionner 9 binômes sélectionnés parmi 128 candidatures.
Le suspens est fort parmi les duos qui reflètent la diversité du paysage artistique français, avec les candidats tous talentueux, de 20 à 55 ans possédant des univers artistiques bien définis que sont (par ordre alphabétique des noms des photographes):

 

Bertrand Desprez et Paul Sabin
Edouard Taufenbach et Régis Campo
Victoire Thierrée et Amaury Arboun
Flore et Benoît Menut
Amélie Grimber et Ysé Lallemant
Grégoire Korganow et Mehdi Chaïb
Noémie Goudal et Chloé Thévenin
Julien Mignot et Warren Ellis
Louis-Cyprien Rials et Romain Poirier.

Résidence 1+2
Émeric Lhuisset
a été désigné photographe de renom pour l’année 2020, Coline Jourdan et Lucia Peluffo sont les lauréates dans la catégorie photographes émergentes. Les trois photographes seront en résidence du 1er mars au 30 avril 2020 à Toulouse et seront accompagnés de leur marraine, l’océanologue Catherine Jeandel.
Le programme culturel associe la photographie et les sciences, à vocation européenne. Ancrée à Toulouse, la Résidence 1+2 «Photographie & Sciences» rassemble trois photographes (un photographe de renom + deux photographes émergents (homme ou femmes)  pour une résidence de deux mois. Durant ce temps, les artistes vivent ensemble et créent une œuvre personnelle et inédite. Ils et elles sont soutenus dans leurs recherches par des institutions scientifiques (notamment grâce au partenariat avec le CNRS Occitanie Ouest, Cité de l’Espace…) et des chercheurs basés à Toulouse et sa métropole, ainsi qu’en Occitanie. Ils et elles sont également accompagnés par un parrain ou une marraine appartenant au monde de la photographie ou des sciences. En associant la photographie et les sciences, la Résidence 1+2 produit, valorise et promeut une photographie d’auteur en lien étroit avec un patrimoine scientifique exceptionnel sur le territoire.

Retrouvez les informations sur les Prix photo et leur mode d’emploi, les dates des appels à candidatures et les adresses des sites de 72 Prix répertoriés; auteures Sophie Bernard et Chantal Nedjib, éditions Filigranes  ici  

 

 

 

 

 

 

www.prixvirginia.com
www.indeauville.fr
https://www.fondationcarmignac.com/
www.swisslife.fr/Fondation
https://residence bmw.plateformecandidature.com/ en cours de préparation
http://1plus2.fr/

 

Carte blanche à Paul Rousteau


Paul Rousteau est un rebelle.
La photographie techniquement parfaite ne l’intéresse pas. Ses images sont énigmatiques, elles apparaissent comme des expériences ludiques souvent floues et surexposées, son langage visuel est profondément optimiste, sa vision délibérément naïve. Amoureux de la couleur, proche de la peinture au point que parfois on ne sait plus si l’on regarde le travail d’un aquarelliste impressionniste ou d’un photographe d’aujourd’hui. Il joue des limites du médium photographique, il examine les frontières invisibles entre la photographie et la peinture.  En plaçant son filtre chromatique caractéristique sur chaque petite expérience, il illumine toute la vie dans son monde. Il mêle la vie et l’art et tente de retrouver la joie et la beauté en toutes choses ; il manipule ses images après la prise de vue. Le talent empathique de Paul Rousseau pour faire ressortir l’esprit de ses sujets n’a cessé d’attirer des clients vers son univers. Glissant de manière harmonieuse entre beaux-arts et mode, nature morte et voyages, ses photos ont été publiées dans des magazines, primées et exposées. L’image par l’image a découvert ce travail dans la sélection de finalistes du Prix HSBC pour la photographie 2019 effectué par le conseiller artistique Stefano Stoll. Nous partageons avec vous cet univers, espérant que, comme nous incite Paul, « vous trouverez la joie et la beauté en tout ».

Paul Rousteau a répondu aux questions de l’image par l’image

Quand (et comment) avez-vous commencé la photographie ?
À 18 ans, je suis allé étudier l’art en Belgique, à Saint-Luc Tournai. Malgré ma passion pour la peinture, je me suis tourné vers la photographie, car c’était la pratique à laquelle je m’adonnais le plus au jour le jour. Je suis ensuite aller me perfectionner à l’école de Vevey, en Suisse.

Qu’est -ce qui vous anime ?
Dans mon travail, j’essaie souvent de montrer l’invisible. Je n’ai pas la preuve qu’un monde subtil existe, mais je fabrique des images qui pourraient l’illustrer.
Les objets, les personnes ou les paysages que je photographie sont paradoxalement un prétexte pour traduire ces allégories de l’invisible.

Comment choisissez-vous vos thèmes photographiques ?
Mes thèmes sont des choses que j’aime regarder et qui me donnent de la joie : une fleur, un oiseau, un coucher de soleil, un arbre, un enfant qui rit.

 Pouvez-vous nous éclairer sur votre processus de création et leur réalisation ?
Je veux partager avec le spectateur cet état contemplatif que je vis parfois. Ce « plaisir de voir », ces émotions complexes et intenses sont difficiles à traduire visuellement. C’est pour cela que je fais de nombreuses expérimentations. Parfois, une image se rapproche de ce sentiment et révèle la grâce de la création. Alors je la garde. Je dirais que c’est une technique entre la peinture et la photographie. J’imprime l’image que je repeins ensuite. J’ai expérimenté longtemps avant de trouver ce procédé. Cette technique ambivalente est aussi une manière d’inciter le spectateur à se questionner sur l’image qu’il voit.

Quelle est votre relation avec la commande photographique ?
J’ai toujours réalisé des commandes photographiques. Elles me permettent de rencontrer des univers différents, de faire de voyages, de gagner de l’argent mais surtout de faire évoluer ma photographie. C’est un exercice que j’aime beaucoup et que je développe encore avec beaucoup de marques.

Des expositions en préparation / des éditions ?
Je travaille actuellement sur un projet d’édition et d’exposition avec La Villa Noailles, à Hyères.

Le livre « Geneva » paru aux éditions Louis Vuitton, était- ce aussi une commande ?
Cette commande dans la collection Louis Vuitton Fashion Eye (qui présente des villes, des régions ou des pays à travers les yeux de photographes de mode NDLR)  est une carte blanche afin d’illustrer la ville de Geneve. Quand on m’a proposé ce livre, ma première intention a été de montrer une Suisse paradisiaque et idéale. J’ai voulu montrer une Genève sensuelle, accueillante et voluptueuse, remplie de romances passionnées, de drames sentimentaux.

 

©Fred Chapotat

Né en France en 1985, Paul Rousteau  a suivi les cours de  l’école alternative Steiner-Waldorf. Il fait ensuite ses études à
l’école de photographie de Vevey, en Suisse;

Il a exposé au Festival Images Vevey en Suisse en 2014, aux Rencontres de la Photographie d’Arles en France en 2016 et à la galerie du jour Agnes b à Paris Photo en 2016. En 2017, il a été sélectionné comme l’un des finalistes pour exposer au Festival d’Hyères en France et en 2019 il fait partie des finalistes du Prix HSBC pour la photographie.
Entre les beaux-arts et la mode, les natures mortes et les voyages, ses photos sont parues dans M, le magazine du Monde, i-D, The New Yorker et Libération;  il a travaillé pour des marques comme Agnès b et Diptyque.

 

Carte blanche à Nolwenn Brod

Nolwenn Brod développe une photographie envisagée comme une affinité élective avec les personnes et les paysages qu’elle rencontrent. Son travail, documentaire et plastique, s’alimente de la relation de l’homme à ses propres formes : sa façon d’être, de penser, de se mouvoir, la manière dont ses affects se manifestent vers l’extérieur ; entre réalité et fiction, entre ce qui est prévu et inattendu.

Sa première série, Va t’en me perdre où tu voudras,  remarquée en 2012 au Festival Photaumnales de Beauvais, a déclenché une forte émotion et un intérêt soutenu de l’image par l’image qui  propose à ses lecteurs de découvrir un extrait de ce travail.

Nolwenn Brod a répondu aux questions de l’image par l’image 

Qu’est-ce qui vous anime?
Explorer la dimension de la rencontre, qu’elle soit humaine ou paysagère, où la principale source d’inspiration est celle de l’enthousiasme vécu comme un flux autorisant des associations entre horizon extérieur et intérieur.

Comment choisissez-vous vos thèmes photographiques?
Depuis la série Va t’en me perdre où tu voudras (2012) sur la disparition de mon père en Irlande, mes travaux apparaissent comme des variations de ce travail où l’homme, l’animal, le végétal dialoguent intimement. Je rends compte de l’ambivalence des sentiments, des choses élémentaires que nos vies ont en commun dans une recherche du micro-évènement, de la micro-sensation. Les relations inter-humaines, c’est-à-dire la manière dont les relations inter-personnelles façonnent les individus m’intéressent plus particulièrement aujourd’hui et notamment chez la jeunesse.

Pour la plupart de mes projets, j’ai été invitée  en résidence de création sur un territoire que je connaissais peu ou pas du tout. Avant de m’y rendre, je l’étudie en profondeur, me constitue une sorte de “méta-travail” puis j’en fais une lecture personnelle, suivant les rencontres fortuites qui me donnent des prolongements inattendus.

Pouvez-vous nous éclairer sur votre processus de création et leur réalisation ?
Au début d’un projet on se sent un peu comme sur une mer houleuse, on s’égare dans des directions imprévues, jusqu’à ce que l’idée advienne, où le détail (qu’elle que soit sa forme) qui retient notre intention devient un tout, ça devient pour ma part une obsession. Je m’adapte aux rythmes qui surgissent, aux situations instables suscitées au hasard par les personnes rencontrées : la création interhumaine inconnue et insaisissable détermine mes possibilités.   Mes photographies décrivent en quelque sorte l’ambivalence du rapport de l’homme à ses propres formes : sa façon d’être, de sentir, de penser, de parler, d’agir, avec sa culture, ses idées, ses convictions. J’accumule une constellation d’images qui sera éditée, agencée et je détermine le support, le format.

Vous effectuez aussi des commandes, quelle est votre relation avec cette pratique ?
Je me sens plutôt à l’aise avec la commande photographique tant dans le portrait de presse, le reportage que le corporate.
Le challenge de la commande bouscule le rythme de ma pratique personnelle, le temps de réalisation est souvent très court;  je travaille parfois en équipe : mêler d’autres sensibilités au réel et formes d’expression est très stimulant. Il faut réussir à satisfaire la demande du client tout en préservant son écriture. J’aimerais réaliser à l’avenir des commandes au long cours sur le territoire, travailler avec des sociologues ou des écrivains

Quel est votre enjeu en tant que photographe quand vous faites un travail de commande pour une marque ?
L’enjeu est de pouvoir adapter son écriture à la demande du commanditaire. Cela permet de sortir de sa zone de confort, et ces collaborations peuvent changer notre rapport à la marque. 

Quelle relation voyez -vous entre les marques et la photographie?
Les marques ont indéniablement besoin de la photographie, l’image de la marque passe par l’image photographique, chaque support a son public, et aujourd’hui les influenceurs sont de véritables prescripteurs des marques.

Des expositions? Sur quoi travaillez -vous en ce moment ?
Je prépare l’exposition de mon travail de résidence d’un mois à Lodz en Pologne réalisée en novembre 2018. Je montre également une sélection du Temps de l’Immaturité à Arles avec d’autres photographes de l’Agence Vu. Ce travail sur la Jeunesse européenne est toujours en cours et j’envisage de le développer sur plusieurs années.

Photographe française née en 1985, Nolwenn Brod est diplômée de Gobelins, l’école de l’image. Membre de l’Agence VU et représentée par la Galerie VU’, elle vit et travaille principalement à Paris.
Elle développe ses projets personnels au cours de résidences de création, tout en répondant à des cartes blanches pour les institutions ou des commandes pour la presse. Ses oeuvres sont exposées en France et en Europe, et figurent dans les collections du Musée Nicéphore Niépce, de la Villa Noailles, de la Bibliothèque nationale de France, du CNAP, et d’artothèques.

Les images montrées ici sont extraites de différentes séries :

Le Palais de Justice de Paris

Avril 2018, Reportage pour Libération au Palais de Justice de Paris, derniers jours avant qu’il ne déménage sur le site de Clichy Batignolles. Portrait.

Tessa et son chien Tokyo, issue de la série Les affinités électives, résidence de création à Beyrouth en octobre 2017 dans le cadre du Prix Elie Saab / 32e festival de Hyères

Le petit garçon aux yeux bleus : Diego, 2015. (Collection artothèque de la Roche sur Yon et collection privée) issue de la série « Même une jument est une espèce d’homme » (Lumière d’Août, William Faulkner) initiée en résidence de création à Grand Quevilly  à l’été 2015.

Agata, 2018, issue de la série en cours Le Temps de l’immaturité (titre provisoire-Collection Artothèque de la Roche sur Yon) qui  rend hommage à l’écrivain polonais Witold Gombrowicz qui développa tout au long de son oeuvre les thèmes de la Jeunesse, de l’Immaturité, et des relations interpersonnelles en ce qu’elles façonnent les individus. L’auteure en  donne une interprétation contemporaine en faisant le portrait d’une jeunesse polonaise dont les corps son en prise avec l’inconfort des tensions politiques, sociales, relationnelles ou introspectives. Cette série a été initiée lors d’une résidence de création à Lodz sur une invitation de la villa Noailles, Unseen à Amsterdam et le Lodz Fotofestiwal, membres de FuturesPlatform ; elle envisage de continuer le projet dans les villes que l’écrivain a habitées : Varsovie, Paris, Vence et Buenos Aires.

Actualités
Une partie de cette série est montrée à Arles cet été, Espace MLB – 16 rue Vernon-    

Les commandes de Libération pour la Fashion week homme et la Haute couture ont été publiés dans le « Libé des photographes spécial Arles. »