Coup de coeur pour la Traversée du fragment manquant

@Raphaëlle Peria

Avec deux expositions, l’une en cours à Paris et l’autre tout l’été à Arles, Raphaëlle Peria  ne manque pas d’actualité .

Dans l’exposition proposée à Arles par le programme BMW ART MAKERS, Traversée du fragment manquant, Raphaëlle Peria présente en collaboration avec la curatrice Fanny Robin  « une série inédite qui, commente cette dernière, prend forme dans de nouvelles recherches et dispositifs plastiques. »

@Raphaëlle Peria

Convaincue que « les arbres sont des êtres vivants qui sont porteurs de mémoire » et « qu’ils sont gardiens de nos secrets »,  l’artiste revisite des photographies d’enfance liées à son premier voyage sur le canal du Midi.
Elle retourne sur la trace des platanes qui luttent actuellement contre un champignon dévastateur et dépérissent.

@Raphaëlle Peria

Le duo invite les spectateurs à vivre une échappée poétique, au cœur de l’image photographique.
« En explorant ce paysage souvenir dans des effets de transparence nouveaux, Raphaëlle
Peria immortalise l’évolution d’une nature en déclin tout en inscrivant l’absence et le passage du temps dans ses œuvres. » commente Fanny Robin.


L’artiste nous fait entrer dans l’image. Ses interventions dans le volume des papiers et des pigments qu’elles soulèvent font ressentir le volume de l’écorce.

 

 

 

Mais attention ici on ne doit pas toucher … « sauf avec les yeux« , comme le dit si bien Michel Poivert en commentateur averti de la série présentée Galerie Papillon à Paris, « tant les épreuves augmentées de l’artiste  font de leur fragilité l’allégorie d’une nature aujourd’hui tourmentée « .

@Raphaëlle Peria

Le Prix du programme BMW ART MAKERS récompense le compagnonnage du duo de lauréates  commencé il y a plusieurs années et leur a permis d’aller plus loin dans la recherche et l’expérimentation de nouvelles formes et de nouveaux matériaux. Ce projet, qu’elles voulaient unique et audacieux, leur a donné une véritable opportunité pour explorer et s’engager vers de nouvelles directions grâce au soutien et à l’accompagnement des équipes de BMW.

A propos du programme BMW ART MAKERS :
il réunit et soutient un artiste visuel émergent et un curateur pour la création d’un projet artistique commun. Le duo lauréat, composé d’un artiste et d’un commissaire, reçoit un financement de 33 000 euros de bourse ainsi que de budget de recherche et de production d’œuvres.
Le projet est présenté chaque année aux Rencontres d’Arles puis à Paris Photo, dont BMW est partenaire officiel.

Depuis 15 ans, BMW en tant que mécène a su créer une plateforme propice à l’expérimentation artistique.  La diversité des projets présentés met en évidence l’évolution sur ces quinze dernières années et renforce le rôle de BMW comme défricheur de talents et accélérateur de carrière.

Le jury était composé de de Simon Baker, directeur de la Maison Européenne de la Photographie, Florence Bourgeois, directrice de Paris Photo, Andreina de Bei, directrice photo et rédactrice en chef adjointe de Sciences et Avenir, Hervé Digne, Président de Poush-Manifesto, Chantal Nedjib, fondatrice de l’image par l’image, Christoph Wiesner, directeur des Rencontres d’Arles et de Maryse Bataillard, responsable de la communication corporate et RSE BMW Group France.

 

@Raphaëlle Peria – « Traversée d’un fragment manquant »

« Traversée du fragment manquant « à Arles, Les Rencontres d’Arles – BMW ART MAKERS – Cloitre Saint Trophime
7 juillet- 5 octobre 2025

 

 

@Raphaëlle Peria_  » Si j’étais un arbre, je serais toi « 

 

 

« Si j’étais un arbre, je serais toi » – Galerie Papillon 13 rue Chapon 75003 Paris jusqu’au 17 juillet 2025

 

 

 

Coup de coeur pour les Mesnographies aux Menuls

Un vrai coup de cœur de l‘image par l’image pour la cinquième édition de ce festival international de photographie  Les Mesnographies dans la région parisienne, qui expose 16 artistes de 11 nationalités.
Que de fraîcheur dans ce festival dont les créateurs ont eu la bonne idée d’élire domicile dans le parc enchanteur des Mesnuls, dans des lieux associés comme La Chapelle/ Art contemporain de Clairefontaine-en-Yvelines et dans certaines communes du Parc Naturel Régional  de la Haute Vallée de Chevreuse.

@Alexander Kot-Zaitsa / Borderline

 

Une présélection exigeante par la direction artistique, Claire Pathé  (fondatrice du festival) et Maud Guillot, ainsi qu’une sélection originale car il implique l’ensemble des bénévoles et des acteurs de cet évènement. Le résultat est que tout le monde est enthousiaste, le public comme les organisateurs et les habitants des communes concernées, c’est ce qui ressortait des discours joyeux des autorités à l’opposé de propos parfois convenus dans les vernissages. une atmosphère bon enfant et des découvertes pépites.

Des fils directeurs sont assumés comme celui de la sororité,  focus dont l’agent de photographes Florence Moll était la marraine.

@Hoda Afshar / In turn

On y voit le travail In turn de Hoda Afshar, les étreintes et regroupements de femmes qui se tressent les cheveux les unes des autres, substituts de femmes iraniennes  et de leurs combats, avec le très beau symbôle des colombes lâchées en signe de solidarité avec les manifestants tués en Iran.

 

@Alexander Kot-Zaitsa / Borderline

Avec Bordeline, le biélorusse Alexander Kot-Zaitsa suggère subtilement, avec les corps en mouvement, les sentiments ressentis, les blessures partagées par les exilés dont il fait partie.

 

L’AGE D’OR 07 @Letizia Le Fur

Les couleurs toujours aussi magiques et inattendues dans la série L’âge d’or de Letizia Le Fur qui exprime questionnements, inquiétudes et espoirs d’une société. Dans ses paysages oniriques, l’artiste insère un clin d’œil dans l’univers de la mythologie, celui des hommes, nus dans la nature comme le sont plus régulièrement montrées les femmes dans des images de mode, qui symbolisent la figure humaine et arpentent l’espace à la découverte du monde.

 

@Etienne Francey / Etudes florales

Etienne Francey utilise dans ses Etudes florales aussi la couleur et tente de capturer les traces de vie d’une nature en mutation. Il transforme, déforme et colore les sujets qu’il regarde. Ses sujets en perpétuel mouvement, les couleurs acidulées et saturées illustrent  la frénésie des changements rythmées de nos vies.

 

@Frédérique Barraja / Perspective

La série Perspective, un travail très subtil sur un autre sujet sensible s’il en est : le cancer du sein. Regardé par Frédérique Barraja,  ce sujet vu aussi dans l’exposition de La Chapelle Clairefontaine, sous la direction de Baudoin Lebon.

 

@Henrike Stahl / Le plongeon

 Le plongeon de Henrike Stahl est un travail délicat et sensible sur le courage des femmes, des mères et des enfants handicapés; elle nous dit cette incitation à sauter dans l’inconnu, le courage de dire oui comme celui de dire non, Etre enceinte c’est  plonger dans la vie comme sauter dans l’eau : on ne sait pas !
Le travail  est magnifiquement mis en scène sur une barge de l’étang du parc et sur des voiles disséminés dans l’ensemble de l’exposition.
Et comme le disait Clara, si plus de personnes handicapées étaient  nombreuses dans nos espaces publics, moins elles se sentiraient différentes et moins nous ferions une différence entre eux et nous.. un beau programme !

Un coup de chapeau à tous les bénévoles dont le mari de Claire tous ambassadeurs d’un talent a la joie et l’énergie communicative !
Impossible de parler ou de montrer tous les artistes. Ils sont tous cités ci-dessous, et le mieux c’est d’y aller !

Liste complète des artistes exposés :
Alexander Kot-Zaitsa / Borderline (Biélorussie), Fernanda Tafner / Raconte moi tes rêves (Brésil), Frédérique Barraja / Perspective (France), Henrike Stahl / Le plongeon (Allemagne), Letizia Le Fur /L’âge d’or (France), Pierre & Florent / Mémoire habillée (France), David Bart / Exotic Waste Life (France), Etienne Francey / Etudes florales (Suisse), Guilhem Touya /Dystopie chromatique (France), M’hammed Kilito / Before it’s gone (Maroc), Sandrine Elberg / Jökul (France), Vilde Rolfsen / Plastic Bags (Norvège),
SororitéHoda Afshar / In turn ( (Iran), Maja Daniels / Gertrud On the silence of Myth  (Suède), Melissa Schriek / Ode (Pays-Bas), Thalia Gochez  / Honey (États-Unis – Salvador – Mexique)

 

Parc municipal des Mesnuls, Grande rue 78490, Les Mesnuls
Jusqu’au 14 juillet 2025

Et si on re gardait autrement ?

Photo exposition @Catherine Rebois

L’image par l’image vous propose son coup de coeur pour l’exposition « re présentation photographique »  en cours à l’espace Topographie de l’art dans le Marais. La commissaire, théoricienne et également photographe, Catherine Rebois a invité à exposer et à dialoguer quatorze artistes photographes sur ce thème :
Eric Antoine, Patrick Bailly-Maître-Grand, Brodbeck & de Barbuat, Arina Essipowitsch, Marina Gadonneix, Laurent Lafolie, Isabelle Le Minh, Julien Merieau, Jean de Pomereu, Catherine Rebois, Lisa Sartorio, Pierrick Sorin, Laure Tiberghien. « Ils investissent l’image comme un terrain d’expérimentation du statut de la re présentation où l’image se re joue » dit la commissaire.
L’exposition ambitionne d’éclaircir le statut de la représentation de l’image dans ce qu’elle donne à voir avec les interrogations de chacun des auteurs et de bien de nos questionnements. Et si on re gardait autrement ?

 

Extraits de l’exposition et du catalogue : 

Lucie de Barbuat et Simon Brodbeck explorent les possibilités offertes par l’intelligence artificielle pour reproduire des photographies historiques en créant le trouble.sur les souvenirs et la construction de la mémoire collective.

Brodbeck et de Barbuat-Etude d’après Dorothea Lange, Migrant mother, Nipomo, California, 1936

 

Laurent Lafolie , un des meilleurs tireurs de sa génération, effectue ses recherches sur les mécanismes d’apparition et de perception des images. La série « .BLANK » témoigne  des incendies de forêts en Sicile lors de l’été 2023. Les tirages ont été réalisés par gravure laser, sans aucune chimie, sur du carton recyclé. La progression lente de la brûlure du laser agit sur le support comme celle du feu lorsqu’il consume le paysage.

@Laurent Lafolie, « Blank » Courtesy de l’artiste et de la galerie Binome, Paris, Adagp, 2025.

 

 

Isabelle Le Minh rejoue et interroge certains photos iconiques, ici celle d’Henri Cartier- Bresson sur les figures imposées de l’instant décisif. A l’heure de Photoshop qui permet à chacun de recomposer les images à sa guise, elle gomme tout ce qui atteste d’un instant décisif sur une sélection de photographies .

Isabelle Le Minh_ILM004_300

 

 

Marina Gadonneix interroge le lieu d’expérimentation du réel souvent en lien avec la science, où la réalité se reconstitue au travers des dispositifs qui fabriquent de la re- présentation. L’oeuvre photographiée est -elle absente ou invisible ? Document ou illusion, énigme ou poésie de l’abstraction ?

Marina GADONNEIX« Sans titre (Tête sur tige, Giacometti) », 2014

 

 

Arina Essipowitsch propose une réflexion sur la photographie comme un espace mouvant et dynamique. Les tirages ont leur autonomie dans ses installations et le spectateur est en leurs cœurs.

Arina Essipowitsch@ADAGP-PARIS-2025-2025-_Roche-Tuffeau

 

Jean de Pomereu puise son inspiration dans le monde antarctique et explore l’idée que rien sur cette terre n’échappe véritablement à l’empreinte humaine. Il assemble de manière poétique et conceptuelle le papier, le carbone et la glace. La glace est le sujet, le carbone est le pigment, le papier est le support.

Jean de Pomereu Amplification 3

 

Catherine Rebois explore l’épaisseur que pourraient prendre l’image et les profondeurs de sa surface. Elle transforme l’image en champ d’expérimentation et nous invite à reconsidérer une façon de voir, en prêtant attention aux détails, aux ambiguïtés et aux jeux de perception.

« re-pli 4 », 2024 Courtesy de l’artiste et de l’Adagp, 2025

 

 

Lisa Sartorio travaille sur la défiguration pour redonner du sens et de la visibilité à l’image ; elle devient alors force de création qui bouleverse et réanime les formes stratifiées du sens.
« Les Mutantes » donnent à voir des femmes défigurées par le vitriol qu’on leur a jeté au visage. Par une mutation artistique pour réparer ces figures dont les images sont insoutenables comme le sont les gueules cassées, l’artiste propose de recouvrir partiellement les mutilations existantes et de créer par des gestes de tissage un souffle réparateur.

Lisa-Sartorio-DIANTHUS PLUMARIUS

Patrick Sorin propose une construction poétique et inventive comme il sait si bien le faire au travers d’une interaction physique, une petite mécanique visuelle très compréhensible loin des obscurs algorithmes qui nous envahissent.

Pierrick-Sorin-Original

Exposition jusqu’au 18 juin
Topographie de l’art, 15 rue Thorigny -75003 Paris
Catalogue édité par La Manufacture de l’Image

 

 

Coups de coeur d’avril

L’image par l’image vous propose de retrouver des images  vues en galeries et lors du salon approche au mois d’avril:  celles de Jean- Michel André et François Laxalt découverts il y a quelques années aux Rencontres d’Arles, de Flore Prébay rencontrée lors d’une lecture de portfolio organisée par RPBB (Rencontres photographiques de Boulogne Billancourt) à l’automne dernier, et de Mélanie Challe à qui nous avions confié une carte blanche début 2024.
Dans un tout autre registre, un conseil : ne pas rater l’exposition des photographies de Marc Riboud (Vietnam 1966-1976) proposée à l’occasion des 50 ans de la fin de la guerre du Vietnam par l’association Les amis de Marc Riboud et le musée Guimet, le regard singulier du photographe qui témoigne des vies bouleversées, des vies qui continuent, envers et contre tout !

Jean-Michel André, série Chambre 207, Montagne de Corte, Corse, 2022

Jean-Michel André, série Chambre 207, Plage de Yoff, Dakar, 2023

Jean-Michel André nous entraîne dans une auto fiction sur les traces de son père suite à un traumatisme profond de son enfance, avec des images qui saisissent comme toujours, poétiques et en tension.
Dans cette série inédite, Chambre 207, le photographe replonge dans les souvenirs de cette nuit qui a bouleversé sa vie et dans la mémoire disparue de son père.
L’auteur poursuit une démarche photographique mêlant politique et poésie, il interroge les frontières, la mémoire et les mutations du territoire. Ce projet aborde des thèmes universels qui traversent l’ensemble de son œuvre à l’image de l’absence, du manque et de quête de réparation.
Galerie Sitdown 4, rue Sainte-Anastase – 75003 Paris jusqu’au 17 mai
@galeriesitdown
@jm__andre

 

Flore Prebay- Multivers-deuil blanc

Flore Prebay nous fait vivre une expérience de la fragilité de la condition de l’homme. La subtilité de ses tirages et de son approche du sujet du deuil en fait une découverte très touchante et très prometteuse. Les papiers sont faits à la main, des touches de peinture sur les images en font des tirages uniques
Un livre confectionné à la main complète l’exposition de cette série.« Deuil blanc », le deuil avant le deuil.
Cette première exposition était montrée au salon Approche, soutenue par Initial Labo
@emiliagenuardi  @approcheparis 
@flobayphoto

 

François Laxalt -Myope – Study I – Colline & émotion – Reims – 2012

Avec son regard sur les fissures, moisissures et taches, François Laxalt explore l’ordinaire et le transforme en merveilleux poétique.
Vous ne regarderez plus les murs devant lesquels vous passez de la même manière!
Soutenu par la galeriste Marie Darblay, son projet M.Y.OP était présenté au salon UN Represented by a ppr oc he
@emiliagenuardi @francoislaxalt
@approcheparis

 

Ephéméride 2, photographie argentique double exposition, imprimée sur papier japonais, format 30 x 20 cm

 

Melanie Challe  explore  le vivant et le corps en mouvement, célébrant leur fragilité et leur beauté. Inspirée par l’amour immense de son fils, elle s’est  concentrée sur l’eau, les vagues, et les paysages. Une invitation à la  contemplation et à la méditation qui relie les montagnes, les océans, et les végétaux pour un voyage sensoriel et apaisant.
Les oeuvres étaient  visibles lors d’une  exposition collective « Ce qui nous touche » à la galerie Grès, 9 rue du pont Louis Philippe, 75004 Paris sous le commissariat d’Albane Herrgott.
Son travail est disponible à la Polka Factory et la Galerie Hegoa. Elle est membre de la plateforme Hans Lucas,

www.melaniechalle.com
artiste.melaniechalle.com

 

Annonce de l’arrêt de l’opération « Rolling Thunder ». Nord Vietnam, Phat Diêm, novembre 1968.

Marc Riboud  a été marqué profondément par le drame vietnamien, celui d’hommes et de femmes dont la vie a été bouleversée. Selon sa « méthode » de reportages, et non comme un photographe de guerre;  il a repéré les lieux et les habitudes, s’est attaché aux personnes qu’il a aimées retrouver et comprendre. L’exposition du musée Guimet permet de mieux comprendre ce conflit au fil des années : d’un premier reportage sur un porte -avion américain en 1965, dix ans après le début du conflit jusqu’à l’immédiat après guerre en 1976.

La Jeune fille à la fleur, Manifestation contre la guerre au Vietnam, Washington, Etats-Unis, 1967

On y retrouve des documents d’archives, des textes passionnants et engagés du photographe et des photographies devenues mythiques comme celle de la Jeune fille à la fleur à Washington, devenue symbôle de paix ; ou celle de sa rencontre avec Hô Chi Minh, qui ne donnait plus d’entretien à la presse  en compagnie de son premier ministre en 1968. Les images montrent les destructions mais jamais les combats, l’investissement du peuple dans la guerre, en particulier celle des femmes qui n’hésitent pas à prendre les armes; on y voit le quotidien sous les bombes à Hanoi. La tension est palpable mais aussi la douceur d’une pause au bord d’un lac .
Son  regard  singulier témoigne des vies bouleversées, des vies qui continuent, envers et contre tout. C’est très touchant et très instructif comme toujours avec le grand photographe qu’était Marc Riboud.

Vietnam 1966-1976
Musée Guimet- Musée national des arts asiatiques 6, place d’Iéna 75116 Paris
jusqu’au 12 mai
http://marcriboud.com/amis-de-marc-riboud/

Coup de coeur pour « C’est l’histoire d’un pauvre » à la Galerie Photo de l’AFP pour le 40è anniversaire des Restos du coeur

 

Jeannette, 62 ans, vit dans une baraque désaffectée à Rouen et survit en revendant des objets trouvés dans les poubelles. Photographiée, le 27 mai 1988 par Joël Saget / AFP

La galerie de l’Agence France-Presse a ouvert ses portes aux Restos du Coeur pour accueillir une exposition inédite qui offre un regard saisissant sur les visages de la précarité dans la France des années 1980. On est frappé par la dignité des regards face caméra des visages photographiés. Nul doute que vous le serez aussi en revisitant  l’histoire de cette « petite idée » de Coluche avec les images de photographes de l’agence issues de son fonds d’archives.

Quarante images issues du fonds photographique de l’AFP et des objets et fac-similés de documents d’époque tracent un portrait de la France des années 1980, ses SDF, ses bidonvilles, ses vies cassées et ses manifestations incessantes pour réclamer des emplois.

En attendant l’ouverture du « Restaurant du Cœur » à Lisieux, le 21 décembre 1989.
© Mychèle Daniau / AFP

C’est le début de l’ère du chômage de masse, où l’on découvre « les nouveaux pauvres ». Des « gens qui ne mangent pas à leur faim », des jeunes qui ne parviennent pas à s’insérer sur le marché du travail, des seniors frappés par le chômage de longue durée ou une retraite prématurée.

« Face à ces images d’archives, une série de portraits d’aujourd’hui vient souligner que la situation n’a guère changé, qu’elle s’est même accentuée et presque banalisée », relève Marielle Eudes, directrice de la galerie. « Une série qui permet aussi de s’interroger sur le regard que l’on pose 40 ans plus tard sur la pauvreté et la précarité. »

En compagnie de deux bénévoles, Coluche pose devant l’entrée du Restaurant du Cœur de Gennevilliers, le 21 décembre 1985, pour l’inauguration de l’un des trois Restos de la région parisienne. D’autres restaurants ont été inaugurés à travers la France, le même jour par de nombreuses personnalités françaises. © Michel Gangné

 

Née en 1985 d’une petite idée » de Coluche, celle d’une cantine gratuite, l’association les Restos du Coeur suscite une mobilisation unique dont celle du collectif d’artistes  qui crée la troupe des Enfoirés en 1989. Elle continue à mobiliser des milliers de bénévoles et à distribuer des millions de repas aujourd’hui, vingt fois plus en 2023-2024 qu’en 1985, soit 8,5 millions lors de la dernière campagne.

Émission de TF1 « Les Restaurants du Cœur », animée par Coluche le 26 janvier 1986. © Michel Gangné / AFP.

Un catalogue est en vente à la galerie -18€

L’exposition soutenue par la MACIF, partenaire de l’association depuis sa création, a lieu en accès libre, du mercredi au samedi de 11h à 18h, jusqu’au 5 avril 2026
AFP Gallery, 9 place de la Bourse, 75002 Paris.
Elle se tiendra, après Paris dans plusieurs autres grandes villes de France.

A propos de la Galerie AFP :

L’Agence France-Presse a ouvert le 12 septembre sa première galerie dédiée à la photographie, avec une exposition inédite consacrée à la libération de Pais à l’occasion de son 80è anniversaireLa Galerie AFP est installée au sein même de l’agence et est ouverte au public. Elle propose trois expositions gratuites par an avec des images de son fonds photographique et des grandes signatures qui ont fait la réputation deu service photo de l’agence.