Carte blanche

Carte blanche à Mélanie Challe

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Melanie Challe vient de la danse, elle se concentre sur le sensible, le langage du corps.
Ce qui l’intéresse c’est la nature et le corps en mouvement. Passionnée  par  le corps en mouvement et le vivant, l’artiste exerce une pratique artistique décloisonnée en croisant techniques photographiques anciennes et contemporaines, encre, gravure, son et vidéo, matières et textures. Sa recherche des analogies entre l’être humain et la nature, qui se rencontrent à la jonction de leurs fragilités respectives, est incessante.
Ses images reflètent un sens aigu de la composition et  dégagent une poésie sensible qui incitent à la méditation.
Que demander de plus pour aborder une année 2024 que l’image par l’image vous souhaite d’aborder de la façon la plus apaisée possible …

Mélanie Challe a répondu aux questions de l’image par l’image 

Quand (et comment) avez-vous commencé la photographie ?

J’ai débuté la photographie au club photo de mon collège. Mon professeur d’arts plastiques me laissait faire du développement noir et blanc durant une grande partie des cours. A l’époque, je réalisais principalement des portraits et des photogrammes. Après des études de marketing, j’ai commencé à exercer la photographie en tant que professionnelle en Australie, en assistant des photographes tout en suivant des cours.

 

 

 

 

 

 

Qu’est-ce qui vous anime?

Beaucoup de choses ! Je suis très curieuse. Les différentes formes de langage m’intéressent qu’elles soient verbales ou gestuelles, conscientes ou non conscientes, visuelles ou sonores…
La photographie me permet d’exprimer mon rapport sensible et poétique au monde. Pour autant, je poursuis une démarche pluridisciplinaire avec la vidéo, le son, l’encre sur papier ou encore la gravure afin de restituer cette poésie. Je viens de la danse et je me suis formée au yoga en tant que professeur. Pour moi, le langage corporel comme la photographie disent beaucoup de nous. Allier pratique corporelle et artistique a toujours nourri mon travail de façon intuitive jusqu’au jour où j’ai passé un master Artenact qui, en introduisant les connaissances en neurosciences, a donné du sens et de la légitimité à ma démarche.

 

 

 

 

Comment choisissez-vous vos thèmes photographiques ?

Les sujets s’imposent à moi selon ce que je vis et ce que notre société traverse. Cela n’est pas forcément mis en avant dans mes séries mais pour autant cela fait partie de mes réflexions.
La frontière entre figuration et abstraction est essentielle. Mon travail repose d’abord sur la ligne et la matière qui sont à l’origine de tout ce qui constitue le vivant. Je m’intéresse sans cesse aux analogies entre nature et corps humain, deux mondes fragiles que malheureusement, nous écoutons trop peu et qui me fascinent par leur beauté et leur intelligence.

Quel est votre processus de création et sa réalisation ?

Il y a en général un élan intérieur sans trop savoir où il va me mener. Quelque chose d’Intuitif, telle une rencontre. Pour chaque sujet que je traite, je choisis le médium et la forme qui correspond le mieux. J’ai une temporalité assez lente entre la prise de vue et la finalisation du projet. J’ai besoin de laisser reposer mes photographies.
La matérialité du travail tient une place essentielle dans mon processus de création. Par exemple, le projet d’installation notre corps ne ment jamais présente des tirages sur voilage grand format. Cela a été pour moi très inspirant de me détacher des murs et de penser l’ensemble de l’espace. Une expérience que j’espère poursuivre. Je travaille sur des formes et supports très différents qui peuvent aussi être un papier fait main ou de la gravure. Malheureusement, c’est toujours très difficile à restituer en format numérique.

Quelle est votre relation avec la commande photographique ?

Mon travail de commande fait partie de mon quotidien et de mon équilibre économique pour financer mes recherches. J’ai la chance que mes commandes soient souvent en lien avec les sujets que j’aborde et que j’aime : des portraits, des photographies de danse, de recherche scientifique, de parasport….  Les deux se nourrissent mutuellement.
J’anime aussi des ateliers de médiation culturelle autour de la lecture d’image et du handicap essentiellement auprès des enfants. Depuis deux ans, j’interviens également auprès d’adultes chercheurs ou enseignants pour proposer des ateliers de photographie autour de la reconnexion à soi et au vivant. Ces moments sont très riches dans les échanges et ouvrent un espace sensible et réflexif. Ces temps de partage sont pour moi essentiels.

 

Quelles sont vos actualités  ?

Je viens de terminer une série que j’espère pouvoir présenter en 2024. Un dialogue peau à peau avec le végétal et le minéral, construit comme un poème visuel. J’y célèbre à la fois la beauté et la vulnérabilité de notre existence commune, corps et nature.
Pour la 2ème fois, j’ai rejoint le collectif du Cercle de l’art, regroupant un réseau de 102 femmes artistes dont les œuvres sont payables en 12 mensualités. Ce projet collectif, solidaire, m’a beaucoup apporté tant humainement que professionnellement.
Enfin, je suis plus que jamais impliquée dans mes ateliers de médiation, notamment avec l’arrivée des jeux paralympiques.
En février 2024, je vais exposer la série La grâce du geste au Forum des images et début mars, l’installation Notre corps ne ment jamais au festival Confrontation à Gex.

@Nadine Jestin

Qui est Mélanie  Challe ?

L’artiste vit et travaille à Montpellier, développant en parallèle projets personnels, travaux de commandes et actions pédagogiques. En 2021, elle est diplômée du master Art’enact, une formation transdisciplinaire mêlant pratique artistique, action pédagogique et neurosciences.
En 2021 et 2023 elle suit des workshop avec Carlos Barrantes et Laurent Lafolie.
Sa série La grâce du geste a été exposé  plusieurs fois depuis 2009 dont en 2019 à la mairie de Maisons Alfort, et  à la mairie du Xè en 2017.
Elle a participé à plusieurs expositions collectives organisée par la Galerie Hegoa et la Polka factory avec des images des séries Notre corps ne ment jamaisEntre ciel et terre  et Chemin de vie.

L’image par l ‘image a rencontré Mélanie Challe lors d’un Tête-à-Tête
organisée galerie Les Filles du Calvaire par Les Filles de la Photo

www.melaniechalle.com

Instagram : melaniechalle

 

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