Portraits croisés à Nice : Bertrand Desprez, Marion Gronier, Elene Usdin, Byung-Hun Min, Patrick Swirc

Le Théâtre de la Photographie et de l’Image de la Ville de Nice propose un voyage à travers le portrait et accueille l’exposition de cinq photographes venus d’horizons différents : Bertrand Desprez, Marion Gronier, Byung-Hun Min, Patrick Swirc, Elene Usdin.

Du 23 février au 12 mai 2013, Stéphane Brasca , commissaire de l’exposition expose cinq façons de représenter l’autre et par conséquent son monde.
Créateur et directeur de la rédaction du magazine « de l’air [1]»,  il commente ainsi ce projet: « Au bout du voyage apparait alors un tableau de ce que nous sommes, de ce qui nous rassemble, de ce qui nous sépare, de ce qui nous fascine. »

Jeune couple, parc de Ueno, Tokyo Quatre saisons au Japon, japon, 1999 @Bertrand Desprez

 

 Les images de Bertrand Desprez, auteur français confirmé, touche-à-tout génial, sur la jeunesse japonaise illustrent la dualité du portrait.

 

 

 

 

 

Michel Rocard, novembre 2010 @Patrick Swirc

 

 Dans un autre univers, celui des people, des puissants, des fantasmagoriques, Patrick Swirc, auteur français prolifique et réputé, rend vrais ceux qui font souvent illusion.

 

 

 

 

 Elles, rêvent un jour que leurs filles montent le marches de Cannes, arpentent la scène d’un Olympia ou peut-être encore plus, passent à la télé et se fassent demain photographier par la star du portrait des stars, Patrick Swirc !

I am your fantasy@Marion Gronier

 

Elles, ce sont les mères des mini-miss que Marion Gronier a photographiées dans le Nord de la France. Le merveilleux n’est pas toujours multicolore, habillé de strass.

 

 

Les prochains travaux de Marion Gronier  seront montrés aux prochaines Rencontres d’Arles  à l’occasion de la présentation de son projet réalisé pendant la Résidence 2012 BMW au musée Nicéphore Niépce.

 

Série Portrait, MG 004-2008@Byung-Hun Min Courtesy La Galerie Particulière, Paris

 

Il peut être à l’image des portraits de femme de Byung-Hun Min gris, silencieux, enveloppé dans une sorte de brouillard qui fait office de frontière entre mondes réels et irréels. Cet artiste coréen, rarement montré en France est un véritable maître dans son pays.

 

 

 

 

 

Le Cercle de Sable 2004 Série Opéra du Rhin-France @Elene Usdin

 

Elene Usdin, jeune talent français, a débuté avec ce qu’elle avait sous la main. C’est à dire elle. Un modèle économe, malléable, corvéable qui lui permet aussi de s’accepter telle qu’elle était. Avec ses autoportraits, elle économise donc un psy et un mannequin.

 

 

 

 

 

Théâtre de la Photographie et de l’Image de la Ville de Nice
27, boulevard Dubouchage – Nice
du 22 février  au 12 mai 2013

Contacts Presse
jennifer.moreau@nicecotedazur.org
 elodie.ching@nicecotedazur.org

www.tpi-nice.org

 



[1] Cette revue trimestrielle, fondée en 2000, s’est rapidement singularisée en donnant à voir les travaux photographiques de différents auteurs, français et étrangers, dans des domaines aussi divers que le reportage, le paysage, le nu, le portrait, la mode etc.

 

Carte blanche à Julien Chapsal, l’été en hiver !

Julien Chapsal photographie « à l’ancienne ». Il ne fabrique ni ne retouche ses images. Le temps semble suspendu, les scènes sont atemporelles. Peut être est-ce parce qu’il prend lui même le temps de regarder, de cadrer la situation qu’il nous propose et puis la fige. Les références du photographe sont celles de la peinture, de la littérature et de la photographie. Il cite pêle- mêle Edouard Manet, Edward Hopper, Marguerite Duras, Henri Cartier-Bresson. Qui rêverait de meilleurs inspirateurs ?

La seule perspective d’un peu de lumière au creux de cet hiver pourrait suffire à expliquer le choix des photos de Julien Chapsal pour cette Carte blanche… mais évidemment ce n’est pas une raison satisfaisante. Ce qui nous plaît c’est la simplicité du regard du photographe, ses images inspirées des peintres classiques.Nous avions approché son travail en 2010 à l’occasion de l’exposition collective « France 14 » qui accompagnait celle de Raymond Depardon sur l’état de la France. Il nous avait emmenés dans les zones pavillonnaires qui envahissent nos paysages avec un regard purement documentaire.

Julien Chapsal a répondu aux questions de l’image par l’image 

L’été, c’est un sujet très ouvert et presque éculé. Qu’est-ce qui vous a conduit à faire ce travail et quelle a été votre démarche ?

Mes propres souvenirs en tête, j’ai souhaité photographier simplement les gens en vacances. Représenter des scènes typiques, avec une attention particulière aux postures, aux gestes, aux attitudes. Révéler aussi, parfois, une forme d’étran­geté. Pas tant dans le souci de documenter mon époque. Plutôt celui de produire des images picturales, atemporelles. Des images où chacun pourrait se retrouver. En un mot, des tableaux d’été.

Il m’a plu de travailler presque… à l’ancienne : utiliser des films, au moyen format, et figer sur le vif l’instant où chaque élément va prendre place dans le cadre, à une époque où ce type d’images, prises par un(e) autre de ma génération, serait plus souvent le résultat de mises en scène ou de montages numériques. Ce défi de la prise de vue et la jouissance qui l’accompagne font partie intégrante de ma démarche.

Comment ce travail s’inscrit-il dans votre parcours ?

De 2007 à 2010, j’ai parcouru la France dans le cadre du projet « France14 », qui a donné lieu à une exposition aux Rencontres d’Arles puis à la Bnf. C’est l’étalement urbain qui a retenu mon attention : les zones pavillonnaires et commerciales en périphérie des villes.

Cette expérience m’a donné envie de travailler à nouveau dans mon pays, tant sur l’espace que sur l’humain, toujours au 6×7, et en couleur. Il s’agit d’un projet très ouvert, qui m’amène à réaliser pendant plusieurs années plusieurs séries ou ensembles d’images, à la fois autonomes et complémentaires, je préfère dire en France, plutôt que sur la France. J’ai par exemple commencé à travailler sur les lieux d’histoire, et m’apprête à photographier des scènes du quotidien, comme je l’ai fait l’été, mais dans d’autres contextes. Il s’agit de plus en plus d’une recherche formelle, picturale, plutôt que strictement documentaire. A l’issue du projet ne restera peut-être qu’un nombre réduit d’images, qui, articulées ensemble, feront sens.

Mais d’ici là, j’espère tout de même exposer « L’été » !

Vous n’avez jamais travaillé pour une entreprise ou au service d’une marque. Seriez-vous prêt à le faire et quels en seraient les enjeux ? 

J’ai revendiqué depuis mes débuts de ne travailler que sur des projets personnels, indépendamment de toute préoccupation économique, en parallèle d’un autre métier. Aujourd’hui, je suis plus ouvert. Je serais curieux de l’expérience, si c’était pour une entreprise dont j’apprécie l’activité, et si elle était appréhendée des deux côtés comme un véritable dialogue, jusqu’à propos de la manière d’exploiter les images. Dans un registre à la fois proche et distinct, je ferai pour la première fois cette année l’expérience d’une résidence, qui m’est proposée en milieu urbain, pour une exposition (il s’agit de travailler dans un quartier dit sensible de Toulouse, pour la Galerie du Château d’Eau). Si je n’en ai pas eu l’idée moi-même, j’y vois une opportunité précieuse de développer mon travail, un nouveau terrain, un nouveau point de départ. Et je suis persuadé que d’autres me permettraient d’avancer, peut-être même un peu plus vite. Ce type de confrontation à soi-même, via un commanditaire ou un hôte, me semble enrichissante si la contrainte permet de faire avancer sa propre recherche.

Né en 1977 à Paris, Julien Chapsal obtient une Maîtrise de lettres modernes en 1998 et un DEA d’anthropologie visuelle en 2001. Il travaille comme chef de projets culturels pour Tendance Floue (2003), puis pour Magnum Photos (2003-2010), avant de se consacrer principalement à ses propres travaux photographiques, qu’il mène depuis 2001 déjà dans la perspective de l’exposition et l’édition.

« L’été » a été finalisé en 2012 grâce au soutien du Centre national des arts plastiques (Fonds d’aide à la photographie documentaire contemporaine) du Ministère de la Culture et de la Communication.

www.julienchapsal.com

@Julien Chapsal

 

Coups de coeur pour Joël Meyerowitz et la collection d’Howard Greenberg

Howard Greenberg est à l’honneur à Paris. La Fondation Henri Cartier Bresson dévoile une partie de sa collection et  la MEP propose une exposition de Joël Meyerowitz dont il est le galeriste. Une rétrospective de 10 ans d’ Images magazine est également proposée par la MEP, que l’image par l’image vous incite à aller découvrir aussi.

NYC, 1975 © Joel Meyerowitz Courtesy Howard Greenberg Gallery, New York City

La Maison Européenne de la Photographie présente une exposition de Joël Meyerowitz, à ne rater sous aucun prétexte !

Joël Meyerowitz est né en 1938 à New York.  Sa rencontre avec Robert Franck lui fait changer son regard de photographe sur la ville,  qu’il photographie alors en noir et blanc avec un 35 mm. Un long voyage en Europe au milieu des années 60 lui permet d’affirmer son style. Au début des années 70 il se consacre exclusivement à la couleur. Son travail en couleur a « révolutionné » la photographie.

 Cette rétrospective, organisée en collaboration avec le Festival  Photomed et l’Hôtel des Arts de Toulon,  présente les premiers travaux du photographe en noir et blanc et son travail en couleur, dont les images réalisées pendant neuf mois dans les ruines du World Trade Center à New York, après le 11 septembre 2001. Joël Meyerowitz fut le seul photographe autorisé à faire des photos sur le site.

Paris, France, 1967 © Joel Meyerowitz Courtesy Howard Greenberg Gallery, New York City

La Fondation Henri Cartier Bresson dévoile une centaine de chefs d’oeuvre choisis au sein de la propre collection de Howard Greenberg.  Des trésors à redécouvrir!

Le grand galeriste new yorkais a constitué sa collection comme il a exposé, au gré de ses coups de coeur. Son regard passionné et curieux donne une large place à la découverte de photographes longtemps négligés de la scène new yorkaise d’après guerre comme Berenice Abbott, Lee Fridlander ou Lisette Model . Cette collection représente l’oeuvre d’une vie et s’est construite dans la discrétion. Une place essentielle est accordé au tirage.

 

Dorothea Lange, Migrant Mother, Nipomo, Californie, 1936 © Library of Congress / Courtesy Howard Greenberg Gallery

Ruth Orkin, Jeune femme américaine en Italie, 1951 © Ruth Orkin / Courtesy Howard Greenberg Gallery

 

 

 

 

 

 

 

 

Images Magazine n°25 Novembre 2007

Et profitez de votre visite à la MEP  pour retrouver toutes les couvertures d’Images Magazine depuis 10 ans et surtout certains tirages choisis par Sophie Bernard directrice de la rédaction, autour des grands thématiques qui ont marqué la photographie au cours de ces années: photographies de nuit, nature, environnement, esthétique de la ruine, photographie chinoise, mise en scène, renouveau du documentaire. .
Les photographies d’enfants par  Anna Skladmann, Viktoria Sorochinski et Vee Speers et celles des chinois Liu Bolin, Quentin Shih et Yang Yi sont particulièrement intéressantes à découvrir ou re -découvrir. Et bien sûr on admire toujours les photos d’Ambroise Tezenas et de Clark et Pougnaud.
L’exposition est soutenue par la Fondation Swiss Life

 

Joël Meyerowitz et  10 ans d’Images ! jusqu’au 7 avril
Maison Européenne de la Photographie, 5/7 rue de Fourcy 75004 Paris
www.mep-fr.org

Howard Greenberg collection, jusqu’au 21 avril
Fondation Henri Cartier-Bresson, 2, passage Lebouis, 75014 Paris,
www.henricartierbresson.org

L’image par l’image est conseil de Swiss Life

Coup d’envoi de la Résidence BMW 2013 : appel à candidatures d’ici le 11 mars

BMW et le musée Nicéphore Niépce lancent l’appel à candidatures pour la Résidence 2013 à Chalon-sur-Saône.

Ce troisième appel à candidatures va permettre à un jeune artiste photographe de réaliser un projet photographique au cours d’une résidence de 3 mois à l’automne prochain, du 9 septembre au 28 novembre 2013.

Le lauréat bénéficiera d’une Bourse de 6000€ ainsi que d’une prise en charge de ses frais d’hébergement à Chalon-sur Saône.

La résidence de l’artiste aboutira à la production d’œuvres réalisées avec l’aide technique du laboratoire du musée, à la co-édition d’un livre et à la réalisation d’une exposition au sein des Rencontres d’Arles ainsi qu’à Paris Photo. L’exposition sera également montrée en 2014 au musée BMW de Munich.

 

 

La production des œuvres constituée d’une sélection choisie entre l’artiste et la direction du musée sera répartie en trois lots : le premier remis à l’artiste, le second au musée destiné à enrichir ses collections contemporaines, le troisième à BMW.

 

Les dossiers de candidature doivent parvenir au musée avant le 11 mars. Ils doivent être composés d’une biographie, d’un dossier présentant la démarche générale de l’artiste et d’une note d’intention du projet artistique envisagé à Chalon-sur Saône.

 Le lauréat sera annoncé pendant la semaine d’ouverture des Rencontres d’Arles, à l’issue d’une sélection effectué par un comité de sélection composé de : François Cheval, conservateur en chef du musée Nicéphore Niépce, François Hébel, directeur des Rencontres d’Arles,  Julien Frydman, directeur de Paris Photo, Patrick de Carolis, membre de l’Institut et président de l’Ecole nationale de la photographie d’Arles, Chantal Nedjib, président de l’image par l’image et Jordane de Tyssandier, responsable du mécénat culturel BMW France.

@Alexandra Catiere

 

Les deux premières  « Résidence BMW » ont  aussi permis à Alexandra Catière et Marion Gronier de poursuivre leurs recherches pour avancer dans leur travail.

 

 

 

En finançant cette Résidence au musée Nicéphore Niépce, BMW confirme son soutien à la création et tout particulièrement aux photographes contemporains. Cet engagement s’inscrit dans une volonté d’accompagner la photographie en tant que medium original et spécifique. Une invention fondatrice de la modernité au même titre que l’automobile. Cette action s’inscrit dans la politique menée par l’entreprise depuis 2003, qui se manifeste par ailleurs par le partenariat avec les Rencontres d’Arles et avec Paris Photo, événements au cours desquels sera exposé en 2013 le travail effectué par Marion Gronier de la Résidence 2012.

@Marion Gronier

 

 

 

 

 

 

 

Serge Naudin, Président du Directoire de BMW France, commente ainsi ces engagements :
« Nous veillons à toujours préserver une liberté absolue de création pour nos partenaires, indispensable pour que des chefs-d’œuvre artistiques puissent voir le jour, tout comme elle permet l’émergence des innovations essentielles dans une entreprise. Notre engagement se traduit en France par le soutien à la photographie parce que c’est un merveilleux exemple des affinités entre un art et une marque, tous deux placés sous le signe du savoir-faire  dédié à l’esthétique et au plaisir. »

Le dossier complet est téléchargeable sur les sites internet du musée et de BMW France : http://www.museeniepce.com
http://www.bmw.fr/fr/fr/insights/artculture/2013/Residence_BMW_2013.html

Contacts:
jordane.de-tyssandier@bmw.fr
communication.niepce@chalonsursaone.fr

L’image par l’image conseille BMW

 

Carte blanche à Mami Kiyoshi pour une joyeuse année 2013 !

 Comment résister à utiliser cette image pour souhaiter aux lecteurs de la Carte blanche de bonnes fêtes et les vœux les plus joyeux pour 2013 ! Vue à la galerie Polka, elle m’a semblé une évidence pour la circonstance. Lauréate SFR Jeunes talents, Mami Kiyoshi était ainsi exposée en compagnie d’images de Marc Riboud,  il y a plus mauvaise compagnie …Elle est actuellement exposée à la BnF, Lauréate de la Bourse du talent, catégorie Portrait.

Mami Kiyoshi a répondu aux questions de l’image par l’image :

Vous menez un projet photographique très cohérent depuis plusieurs années, pourquoi avez vous choisi cette approche des portraits ?

J’ai choisi d’établir une relation profonde avec mes modèles. Je m’intéresse à leur histoire telle qu’ils veulent bien me la raconter. Cette histoire prend, dans mon imagination, la forme d’un conte ou d’un mythe et c’est à partir de ces histoires que je j’élabore la mise en scène des portraits. C’est mon style. Je le fais pour exprimer des histoires dans ma tête.

De plus, je préfère travailler avec des personnes ordinaires plus que des mannequins. J’essaie de faire en sorte que les modèles ressemblent aux bouddhas, aux dieux primitifs ou aux héros.

Mon approche a deux aspects; celui du documentaire et celui de l’imaginaire.

 Comment travaillez vous avec vos modèles?

Par exemple, pour la série  « New Reading Portraits », il faut compter deux jours pour chaque prise de vue. Le premier jour, je vais à leur domicile et j’écoute le modèle raconter sa vie avant de composer le portrait.  C’est efficace pour se connaitre l’un l’autre et établir une atmosphère amicale. Le deuxième jour, je prends la photo. Je déplace les meubles et les objets à partir de mon imagination, en me basant sur les histoires que les personnes m’ont racontée.

Normalement, c’est moi qui décide de l’espace et du placement des objets, mais j’écoute les souhaits de chaque personne et je les adapte autant que possible. C’est à dire que ce projet est plutôt une collaboration avec mes modèles. C’est important que les modèles souhaitent participer à mon projet et accueillent ma visite positivement. Je ne choisis pas mes modèles. Ce sont toujours eux qui me contactent pour que je réalise leur portrait et je n’effectue aucun tri.

Mon travail ne tente pas d’exprimer la vérité de chaque personne. Ce que j’exprime à travers la photo n’est qu’une partie de ce personnage, je compose le portrait à partir de ce que le modèle m’a raconté. On ne sait pas si ce que la photo montre est une vérité ou pas. Je ne pense pas que ce soit nécessaire. Je souhaite faire un portrait idéal, mythique.

Cependant, je ne peux pas photographier des choses qui  n’existent pas réellement.  Je crois que la photographie est un des médium qui a le plus de contraintes dans l’art. Même si notre matériel de base est la réalité visible, nous ne savons pas si nos photos transmettent la vérité ou pas, parce que la photo est toujours manipulée par le regard d’un/une photographe. Il y a toujours cette ambiguïté et c’est une des raisons pour lesquelles je m’intéresse à la photographie. J’aime les choses que je ne peux pas contrôler, qui m’échappent.

 Comment voyez vous votre projet évoluer sur un plan artistique ?

 Je souhaite continuer le projet « New Reading Portraits » le plus longtemps possible, dans le monde entier. Je voudrais donner à voir une multitude de vies et offrir un travail permettant de découvrir la pluralité des personnes à notre époque. J’ai déjà travaillé au Japon, en Chine, en France et dans quelques pays européen. J’espère continuer dans d’autres pays : l’Amérique du sud et l’Afrique, par exemple, pour qu’avec le temps, ce travail devienne un ensemble de photos représentatives pour découvrir la vie et la diversité des personnes d’aujourd’hui.

En même temps je veux continuer mes projets artistiques toute ma vie. Je vie, je crée, ce serait idéal que ces deux aspects marchent ensemble.

 Seriez vous prête à travailler pour des entreprises sous forme d’une commande et quel serait alors votre enjeu?

 S’il y a quelqu’un qui s’intéresse à mon style et me propose un projet, je l’étudierai. J’aime collaborer avec les autres, ça m’apporte parfois de nouvelles idées et souvent des surprises. Je suis toujours ouvertes aux nouvelles expériences.

 Quelle vision avez vous des marques aujourd’hui et de leur relation avec la photographie?

C’est une vaste question. La photographie est devenue un médium essentiel de communication mais je regrette que la publicité contraigne trop souvent la photographie dans des carcans très standardisé. Cependant, quand un artiste photographe est utilisé à bon escient, cela produit des résultats très efficaces en terme de communication.

FSL- gants @Mami Kiyoshi

Née en 1974 à Saitama au Japon, Mami Kiyoshi a suivi des études d’Art à l’Université de Musashino, elle a commencé son travail en studio. Une Bourse du gouvernement japonais lui permet de travailler depuis 2 ans à Paris. 2012 a été une année faste :  Lauréate SFR jeunes/Polka , Prix spécial du Jury de la Bourse du Talent dans la catégorie du  portrait.

Actualité : exposition Jeunes photographes de la Bourse du Talent à la Bibliothèque nationale de France Paris 13è du 14 décembre 2012 au 17 février 2013

 www.kiyoshimami.com