Carte blanche à Laura Bonnefous

In Harm's way / ThemInstallation, performance, photographie ? Laura Bonnefous, « une amoureuse des objets » nous propose une pratique sculpturale de la photographie. Sa photographie plasticienne met l’accent sur les espaces qu’elle rencontre et ceux qu’elle recrée en studio. Inspirée par les relations des hommes avec les espaces et les formes de  notre paysage contemporain, elle s’inspire des objets qui nous entourent pour créer ses propres espaces, plus personnels, plus métaphoriques.
Les images qu’elle réalise nous amènent dans un univers où les formes sont renversées, où les personnages sont actionnés par les objets, où les mythologies sont inversées. Elle crée des projets photographiques en volume et se rapprochant de la performance.

L’image par l’image a été séduite par cette archéologie de nos codes contemporains au travers des images à la fois épurées et incisives de la photographe.

Laura Bonnefous a répondu aux questions de l’image par l’image

Quand et comment avez -vous commencé la photographie ?

Mon attachement pour l’art et les arts plastiques existe depuis toujours. Dès mon plus jeune âge je développais déjà une passion pour les constructions en tout genre, je fabriquais des structures, imaginais des espaces. J’ai toujours été attirée par ce qui m’entourais, j’aimais me l’approprier et me réinventer des histoires imaginaires.  D’abord support documentaire à la création de mes travaux en volume pendant mes années d’études aux Beaux Arts de Paris, j’ai commencé à photographier, au gré de mes voyages, toutes sortes de formes crées par l’homme dont certaines devenues obsolètes, dénuées de sens. J’appelais ce dictionnaire d’images, les « Formes Silencieuses ». Puis petit à petit et suite à mon séjour d’études à Los Angeles, ma pratique photographique est devenue un medium à part entière pour complétement se renverser et laisser place à la photographie que j’ai instinctivement traitée de manière sculpturale. La photographie ne formait plus la base de mes installations mais les installations devenaient le processus de construction de mes photographies.
C’est devenu une manière pour moi de développer  mes recherches sur les relations que l’homme entretient avec son environnement car je pouvais y introduire le corps et le mouvement. Installation, performance, photographie, des médiums que je croise en permanence dans chacun de mes projets aujourd’hui.

Qu’est ce qui vous anime ?

Je suis une amoureuse des objets. J’aime me saisir de ce réel pour le transposer, le dénuder de son sens commun puis me le réapproprier et le transposer dans un paysage plus mental, plus onirique.  Je dessine à partir des objets d’infinies possibilités de les transformer afin d’entrevoir le monde différemment. C’est en quelque sorte une transposition poétique de notre quotidien. Aussi les contours, les vides, les pleins, m’inspirent et m’animent plus que tout, c’est finalement les choses les plus simples qui deviennent souvent les matières premières à mes expérimentations et mes créations plastiques. Chaque expérience simple de la vie devient alors source d’inspiration, comme l’ a été le collectif Fluxus qui défendait l’idée de l’art et la vie comme terrain d’expérimentationt,  tout comme les travaux littéraires de personnages comme Perec, Barthes ou Queneau qui questionnaient l’objet dans sa forme la plus essentielle.
Le vêtement en est l’exemple même, j’aime lier la mode à ma pratique artistique car elle est pour moi une excellente source d’expérimentation de notre relation au corps et au temps qui passe. La vie est finalement mon terrain de jeu, elle m’anime dans sa forme la plus simple et j’aime la transposer hors du réel. «Vivre c’est passer d’un espace à un autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner».(extrait de Espèces d’Espaces)

Comment choisissez -vous vos thèmes photographiques ?

Je n’aime pas l’idée d’une thématique de travail ni de « type » de photographie, je mélange les médiums et les genres et c’est en cela que mon travail se nourrit chaque jour. Je suis assez instinctive dans mes travaux et peux trouver l’inspiration dans des situations de vie très simples. Ce qui lie l’ensemble de ma pratique est ce fort lien à l’espace et à la poésie. L’aspect sculptural et pictural de mes recherches en découle ainsi que la direction surréaliste vers laquelle je tente d’aller dans chacun de mes projets. Je n’appartiens pas à une famille d’artistes en particulier et cela me plaît plus que tout. J’aime à croiser mes projets personnels et de commande, à introduire différents médiums tels que la performance ou la littérature dans chacun de mes travaux, j’aime cette liberté de champs d’action qui me permet de ne pas m’enfermer.

19702532_10155833182241686_6307688031154723826_nPouvez -vous nous éclairer sur votre processus de création et leur réalisation?

Comme je l’expliquais précédemment je m’inspire du réel mais je ne le traite pas sous sa forme première. Mon processus de création s’apparente plus à celui d’un plasticien ayant pour base un white cube plutôt que celui d’un photographe qui capture l’instant. Je ne capture pas l’instant je cherche plutôt à le recréer, à le rejouer, à le défier d’une certaine manière… Mes projets naissent après des recherches écrites et de nombreux croquis préparatoires, je construis mes images par l’espace, les volumes et la matière brute. C’est par l’agencement, la tension, l’équilibre et les couleurs que naissent mes images. Et c’est dans cet équilibre fragile que l’instant vient se produire, une seconde où la réalité s’envole que je tente de capturer dans chaque image. Mes prises de vue deviennent un chantier d’expérimentation, un laboratoire ou les objets s’envolent, les gestes se renversent et ou tout attachement aux règles s’efface. C’est par cette poésie que j’aime parler du monde et il n’est pour moi pas écarté d’y projeter un message politique, seule la manière de le montrer diffère.


Vous répondez aussi à des commandes, quelle est votre relation avec cette pratique ?

Le travail de commande fait partie intégrante de ma pratique et il vient parfois même se mêler à mes travaux personnels. Il m’arrive souvent de travailler avec des créateurs sur un projet de collaboration ou nos univers se mélangent pour créer un projet commun qui dépasse complètement la demande et devient une entité artistique propre. J’aime travailler entourée et je trouve extrêmement intéressant de questionner à la fois mon univers à celui d’une marque, c’est pour moi un exercice très enrichissant. Les problématiques posées à travers le travail de commande croisent souvent mes réflexions sur l’objet, sur sa fonction, aussi j’aime projeter mon regard à travers celui d’une marque. Le travail de commande laisse plus ou moins de champs d’action et de liberté au photographe, cela dépend évidemment des projets mais j’ai jusqu’à présent eu la chance de pouvoir me projeter réellement dans mes différents travaux en collaboration avec des marques. Des commandes pour lesquelles les clients et agences ont fait appel à l’identité propre de mon travail et dans ce cas, c’est un réel plaisir et une expérience enrichissante.

Quelle vision avez -vous des marques aujourd’hui et de leurs relations avec la photographie ?

Cela dépend des univers et des domaines d’activités mais malgré les contraintes toujours plus présentes de communication et de budget, certaines marques et agences se permettent de belles propositions créatives qui sont pour nous photographes de réelles opportunités. Comme je l’ai évoqué précédemment, c’est un exercice très enrichissant que de développer un travail en étroite collaboration avec une marque et de faire se croiser l’univers de l’artiste avec celle-ci. Ces collaborations sont possibles chez ceux qui osent des pistes de communications novatrices et qui tentent de sortir des sentiers battus.

En terme de contenu créatif la photographie évolue aujourd’hui vers de nouvelles formes telles que les gifs, les cinémagraphes ou les films courts qui sont de plus en plus demandés par les marques. Ces contenus sont le plus souvent réalisés par une même personne afin de rendre l’univers visuel cohérent dans son ensemble. Nous sommes donc amenés à élargir nos pratiques à ces médias afin de pouvoir répondre à ces nouvelles demandes. Je trouve cela extrêmement intéressant car le photographe en vient à développer de nouveaux moyens d’expression à travers son regard aiguisé à l’origine par le cadre de l’image fixe. Pour ma part les réflexions sur l’évolution de ma pratique photographique m’ont très vite amenée à réaliser mes premières expériences en temps que réalisatrice et j’ai ressenti une vraie libération quand aux nombreuses possibilités d’expressions qui s’ouvraient à moi de part ces différents nouveaux médiums.

14642163_10155049291691686_497606408610633015_nDes expositions ? vous travaillez sur quoi en ce moment ?

Je travaille actuellement sur différents nouveaux projets, en commande, en projet personnel et même deux autres projets transversaux en collaboration avec des marques ou acteurs créatifs.

Après avoir réalisé mon premier film court au printemps 2017 actuellement diffusé sous différents médias tel que Nowness, le magazine Numéro ou encore Fashion TV, je travaille sur mes premières commandes en vidéo et sur un nouveau projet de carte blanche. Ces nouveaux projets me permettent d’expérimenter de manière concrète une certaine temporalité qu’implique le film face à l’espace et aux formes que je questionne et appréhende depuis plusieurs années dans mes images. Ce nouveau projet aura d’ailleurs pour mot d’ordre une expérimentation sur notre relation au temps qui passe, celui-ci transposée dans un univers qui en dessinera et redéfinira ses trait plastiquement et émotionnellement.

Quand à la photographie, de nouveaux projets personnels sont en cours tel qu’une série entre expérimentation sur un territoire et introspection de celui-ci par le portrait et le vêtement. Une collaboration avec un célèbre créateur de mode viendra peut être enrichir et supporter le projet, ce serait pour moi une nouvelle occasion de transversalité dans mes recherches. J’aimerai développer autour de ce projet une nouvelle manière de montrer un projet, sortir de l’exposition classique des tirages le temps d’un instant…

Affaires à suivre …

 

6Laura Bonnefous est photographe, elle vit et travaille à Paris. Pendant ses cinq aux Beaux Arts de Paris, un an au Otis College of art and Design de Los Angeles, deux ans à l’Ecole des Gobelins et de nombreux séjours à l’étranger, elle développe sa pratique plastique qui s’articule aujourd’hui entre séries personnelles et travail de commande. Ses projets se veulent d’ailleurs transversaux mêlant installation, mode, performance, sculpture et picturalité.

Elle réalise des expositions, résidences et concours en France et à l’étranger comme le 104 à Paris en 2009, la Cité Internationale des Arts, le festival de photographie de Arles ces trois dernières années, le Musée d’art contemporain de Bangkok, le Onishi Studio au Japon ou le parcours Saint Germain. En 2014, elle compte parmi les finalistes du Prix Picto et de la Bourse du Talent. En 2015 elle rejoint les 30 Under 30 Womens Photographers, remporte la Bourse du talent #63 exposée fin 2015 à la BNF. Elle est aussi Lauréate du Prix Picto 2015 et du Prix Spécial des Directeurs de création. En 2016, elle compte parmi les lauréats du Prix du club des directeurs artistiques et des photographes européens sélectionnés pour le festival des Voies Off à Arles. Plus récemment elle est finaliste du Prix de photographie de l’Académie des Beaux arts et a réalise son premier film court diffusé en exclusivité sur NOWNESS puis le magazine Numéro au printemps 2017. Elle présente en parallèle Périphéries Intérieures, une exposition personnelle pour le Mois de la Photo du Grand Paris 2017 et Out of Line à la galerie de la Fontaine Obscure à Aix en Provence. Elle a exposé Périphéries Intérieures à la Galerie de la Fnac des Ternes à Paris.

http://www.laurabonnefous.com/home

 

Autophoto à la Fondation Cartier : derniers jours !

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Sur la route d’Acapulco, Mexique, 1966- Série Le Voyage mexicain- Galerie Camera Obscura, Paris © Bernard Plossu

Une exposition qui résonne avec l’actualité plutôt « anti-voiture » de la rentrée parisienne. Quatre cent cinquante photographies réalisées depuis le début du XXè siècle par plus de cent photographes nous font revivre les transformations de la ville et explorer les différents aspects de la culture automobile, de la vie des usines de production au rôle de la voiture dans l’histoire et notre quotidien.

Frisson de la vitesse, autoportraits de voiture, humour de certains cadrages, la voiture symbole de fuite de la répression  mais aussi nostalgie d’une époque où la voiture était un symbole de notre liberté, à voir absolument si possible encore !

Une Delage au Grand Prix de l’Automobile Club de France, circuit de Dieppe,Photographie Jacques Henri Lartigue © Ministère de la Culture – France / AAJHL

Une Delage au Grand Prix de l’Automobile Club de France, circuit de Dieppe.
Photographie Jacques Henri Lartigue © Ministère de la Culture – France / AAJHL

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fondationcartier.com 

AutoPhoto
jusqu’au 24 septembre
Fondation Cartier pour l’art contemporain
261, boulevard Raspail 75014 Paris

Carte blanche à Géraldine Aresteanu

Portrait JC Ruffin 20150927_0980Géraldine est une passionnée de rencontres. Elle partage le quotidien des gens durant 24h, elle photographie leur vie autant qu’elle fait leurs portraits. Montrer l’invisible la passionne.
Son approche des gens, au plus profond d’eux-mêmes, ses rencontres photographiques, son amour de la photographie ne peuvent laisser indifférents.
L’image par l’image, touchée par son engagement,  vous propose de pénétrer dans les 24H de Géraldine Aresteanu, en commençant par le récit inattendu des heures vécues avec Jean Christophe Ruffin lors une escalade de l’Aiguillette d’Argentière. Vous serez sans aucun doute touchés par la beauté des vies telles qu’elles sont captées et racontées de manière très bienveillante par cette photographe atypique et talentueuse. Et qui sait, peut- être  voudrez-vous lui demander de passer 24h avec vous ou dans votre entreprise pour en témoigner !

Géraldine Aresteanu a répondu aux questions de l’image par l’image

Quelles ont été vos débuts en photographie?
Je suis tombée amoureuse de la photographie à l’âge de 13 ans, et n’ai eu de cesse que de vouloir devenir photographe. Née en Roumanie, la photographie m’est apparue au moment de la révolution comme un symbôle de la liberté. A 15 ans mes parents m’ont offert mon premier appareil photo Canon T60. Apres mon bac j’ai fait des maths afin de rentrer à l’Ecole Louis Lumière mais, après avoir franchi toutes les étapes du concours, je n’ai pas été acceptée car je n’avais pas validé mon Deug de maths. J’ai ensuite décidé de « faire toute seule » et de rencontrer des photographes. La vie m’a appris qu’il y a toujours quelque chose de positif dans les expériences.

Vous êtes donc une autodidacte, comment avez -vous poursuivi votre rêve?
Un premier reportage en argentique sur des mineurs roumains a été exposé à Orléans où je réside maintenant.  J’ai eu la chance qu’il soit remarqué par France 3 qui a diffusé un sujet. Ensuite grâce à un effet boule de neige, j’ai enchaîné des travaux sur le langage des signes avec l’aide de Fondations et publié un premier livre à compte d’auteur. Associée à une amie graphiste, j’ai reçu des commandes d’entreprises prestigieuses; j’alterne photos de mode, portraits et reportages.

Racontez-nous ce projet des 24h
J’ai la chance d’entrer facilement en relation avec des gens. J’étais frustrée de ne pas passer plus de temps avec les personnes que je photographiais. Mon premier 24H a été avec Mihai, pêcheur dans le Delta du Danube en Roumanie, un grand bonheur de prendre le temps et de vivre sa vie pendant 24 heures. Puis, j’ai suivi le pianiste de jazz Jacky Terrasson dans sa vie new yorkaise, puis Joséphine, petite fille polyhandicapée dans sa vie de famille et sa vie de soin en institut.
Je me fais oublier mais je reste effectivement 24 heures entières auprès de chacun d’eux. Une vision très intime tout en étant très respectueuse de chacun d’eux.
Depuis peu je passe aussi 24 h avec des entreprises pour faire comprendre et ressentir leurs âmes ..Une première expérience au Moulin Rouge sera bientôt publiée.

Comment travaillez -vous avec les entreprises?
J’aime effectuer des travaux de commande car ils sont utiles, je ne fais aucune différence entre une photographie de commande et une photographie artistique
Je suis une photographe !

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Photographe indépendante depuis 1998 pour des entreprises, compagnies de spectacle et des institutions publiques françaises et étrangères (reportage, mode, portrait).
Lauréate en 2001 du prix de la Fondation de France et de la Fondation Crédit Mutuel pour la réalisation d’un livre sur la différence de la langue des signes, « portraits pour un mot ». Co-fondatrice en 2003 de Salez-Poivrez agence de communication (graphisme, intervention artistique,web, photographie et stratégie), direction artistique de projets et photographe jusqu’en 2014.
Co-fondatrice en 2014 du projet Everybody is Beautiful, www.everybody-is-beautiful.com

www.24h.geraldinearesteanu.com

Saturnium de SMITH&HOANG, au Palais de Tokyo et aux éditions Actes Sud

SATURNIUM_SMITHLa Fondation Swiss Life et Actes Sud éditent un conte musical et photographique Saturnium dans la collection “Images de musique”. Ce livre-disque présente la création de la photographe SMITH et du compositeur Antonin Tri Hoang, lauréats de la deuxième édition du Prix Swiss Life à 4 mains.
Créé en 2014, ce prix est une initiative artistique novatrice développée par la Fondation Swiss Life, favorisant le dialogue entre musique et photographie.

Le thème de ce deuxième opus, “Le rêve des formes”, est aussi celui de l’exposition éponyme qui est présentée au Palais de Tokyo, depuis le 14 juin, jusqu’au 10 septembre 2017 pour célébrer les 20 ans du Fresnoy.
Une installation des deux lauréats y est présentée.

 

SATURNIUM

Fasciné par les travaux de Marie Curie, le duo baptisé SMITH & HOANG a choisi de faire de la radioactivité sa machine à rêve de formes et offre une œuvre unique et innovante, mêlant fiction et temporalité.

À travers un conte musical et photographique, à la lisière du fantastique, les artistes exhument une découverte non publiée qu’aurait faite la scientifique en son temps : celle d’un nouvel élément chimique baptisé “Saturnium”, en référence à sa possible origine saturnienne – et à Saturne, dieu du temps, figure de la mélancolie.

Cette substance “capable de courber le temps”, selon l’astrophysicien Jean- Philippe Uzan, collaborateur du duo, irradie les images de SMITH et la musique d’Antonin Tri Hoang.

SATURNIUM

 

Les photographies de SMITH et la musique d’ Antonin Tri Hoang sont ici accompagnées d’une note rédigée par leurs soins et d’un texte de présentation écrit par Claire Moulène et Alain Fleischer. Plusieurs liens au fil du livre permettent de prolonger l’expérience à travers des vidéos et des enregistrements.

SATURNIUM

 

Marion Hislen, présidente de Fêtart et créatrice du festival Circulation(s) et Laurent Cugny, musicien, professeur à l’université Paris-Sorbonne ont respectivement proposé Smith et Hoang au jury qui a sélectionné leur duo.

SMITH est photographe, réalisatrice et artiste plasticienne. Elle est diplômée de l’École nationale supérieure de la photographie à Arles et du Fresnoy à Tourcoing. L’artiste questionne la transformation du vivant: elle observe la construction, la déconstruction, la délocalisation et les mues de l’identité. Elle est représentée par la galerie Les Filles du Calvaire à Paris et Spectre Productions.

Smith

©Smith

Antonin Tri Hoang est compositeur, clarinettiste depuis l’âge de neuf ans et saxophoniste, résolument tourné vers le jazz. Diplômé du Conservatoire de Paris en 2005, il joue dans diverses formations allant de l’improvisation minimale au jazz contemporain ou au concert-spectacle. Il a également joué au théâtre et composé des musiques de film du réalisateur Ambarish Mannepalli.
Il fait partie de l’Orchestre national de jazz depuis 2009 et a publié son premier album, Aéroplanes, en 2011.

 en savoir + sur le duo

 

 

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Ce livre-disque s’inscrit dans la collection “Images de musique” éditée par les éditions Actes Sud, dans laquelle sont déjà parus Mémoires de Bobba, d’Arthur Lavandier et Julien Taylor (lauréats de la première édition du Prix Swiss Life à 4 mains, 2015), Berg Schonberg Webern Piano Music-Michael Ackerman (2010), Ibéria d’Albéniz-Isabelle Muñoz Villalonga (2010), Pascal Dusapin (2012), Federico Mompou-Chema Madoz (2013) et Britten, Quilter, Warlock-Alain Fleisher (2013).

+d’infos sur la première édition

 

Spécialiste en assurance des personnes, Swiss Life a créé sa Fondation d’entreprise en 2009. La Fondation Swiss Life s’engage sur trois axes : la santé durable, l’art en partage et le soutien aux collaborateurs dans leurs projets associatifs. Sa volonté est de favoriser les rencontres entre ses partenaires pour ouvrir des perspectives novatrices.
Dans le cadre d’ “Art en partage”, elle s’attache à donner accès à l’art à des personnes qui en sont privées ou éloignées.
La Fondation est mécène de grands musées à Paris et en régions (le Centre Georges-Pompidou, le musée d’Orsay, la Cité de la musique, le musée La Piscine à Roubaix) ; elle soutient la musique aux côtés de l’Orchestre Baroque du Cercle de l’Harmonie, du Quatuor Cambini, du pianiste Philippe Guilhon-Herbert et de l’association Music’O seniors.
Elle soutient la création artistique contemporaine à l’image de son partenariat avec le Prix Arcimboldo de la création photographique numérique en 2011 et 2012.
Avec le Prix Swiss Life à 4 mains, elle affirme sa volonté de favoriser la création et le dialogue entre les arts.

www.swisslife.fr/Fondation

l’image par l’image conseille la Fondation Swiss Life pour le Prix Swiss Life à 4 mains

 

Coups de coeur de juin

Dina arrosé @Pierre Jamet

© Pierre Jamet, Dina arrosée,1937

Y’a d’la joie, 

Proche de Doisneau et de Willy Ronis, Pierre Jamet occupe une place particulière dans la photographie humaniste et exprime dans ses photos le bonheur des étés au bord de la mer, la beauté de la femme, l’enthousiasme de la jeunesse sous le Front Populaire, la Libération de Paris ainsi que les années dorées de l’après-guerre…

Les photographies de Pierre Jamet ont un caractère universel. Elles ont la clarté et la fraîcheur de l’espoir des années d’avant-guerre, puis de la paix retrouvée.
Pierre Jamet est né en 1910 dans l’Aisne, il avait une double vocation, photographe dès le plus jeune âge et chanteur. Chanteur, danseur, directeur de colonies de vacances, Pierre Jamet photographie sans cesse en toute liberté. C’est à sa fille Corinne Jamet-Vierny que l’on doit de voir révélée ainsi au public son œuvre de photographe.

+ d’images sur mon blog-wipplay.com
VOZ’Galerie , 41 rue de l’Est 92100 Boulogne

Jusqu’au 16 septembre

 

Walker Evans 

« Une bonne exposition est une leçon pour le regard » selon Walker Evans et il ne faut pas se priver de cette leçon magistrale .
Des icônes à redécouvrir parmi près de 300 photographies d’époque.

Alabama Tenant Farmer Floyd Bourroughs© Walker Evans Archive, The Metropolitan Museum of Art Photo: © Fernando Maquieira, Cromotex

Alabama Tenant Farmer Floyd Bourroughs1936- © Fernando Maquieira, Cromotex

 On y découvre l’obsession du photographe américain qui compte parmi les plus importants du XXè siècle(1903-1975),  son obsession pour l’architecture des bords de route, les enseignes et signes typographiques et aussi pour les visages.
Et on comprend mieux ce qui se cache derrière le « vernaculaire » (des formes d’expression populaire employées par des gens ordinaires à des fins utilitaires)
« Vous ne voulez pas que votre œuvre vienne de l’art ; vous voulez qu’elle prenne origine dans la vie ? C’est dans la rue qu’elle se trouve. » a expliqué le photographe en 1971.

Centre Pompidou
 Jusqu’au 14 août

 

Célébrer 70 ans de Magnum  

(c) Robert Capa-Magnum Photos

(c) Robert Capa-Magnum Photos

Magnum a 70 ans.  Ses fondateurs (Capa, Cartier-Bresson, Rodger, Seymour et Vandivert) ont imaginé un statut, inédit à l’époque, de coopérative, encore détenu aujourd’hui à part égale et uniquement par ses photographes membres. Ils ont imposé le copyright en photographie,
Diane Dufour,  directrice du BAL a plongé dans un fonds conservé dans les archives de Magnum, qui rassemble une infime part des milliers de tirages d’époque en cartoline envoyés aux agents européens de Magnum pour diffusion à la presse, de 1947 à la fin des années 1970.
Des icônes mais aussi des photographies anonymes qui évoquent la question centrale de la position (éthique, politique, sensible) du photographe face à son sujet,  dans l’exposition Magnum Analog Recovery
Le BAL ,6, Impasse de la Défense, jusqu’au 27 août

2017-02-23 08.19.08Et encore les 70 ans de Magnum mais dans métro
 174 images réalisées par 91 photographes exposées dans 11 stations de métro.
Les photographies présentées traduisent la richesse des regards des ces photographes qui parcourent le monde et capturent les grands événements qui marquent la grande Histoire et les petits moments de la vie. 

Jusqu’au 30 juin 2017.

 

Claude Iverné, Fondation Henri Cartier Bresson

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Lauréat du Prix HCB en 2015, Claude Iverné a poursuivi son projet mené en 1999 au Soudan Nord, alors en noir et blanc.
« Une pensée intime ne vaut-elle pas l’histoire dès lors qu’elle se partage publiquement ? » selon l’auteur.
Une approche anthropologique de ce travail aux légendes extrêmement détaillées, cadrage, distance et tirages sont très soignés.
Après ses photographies en Afrique, la boussole du photographe se déplace de Trégastel à la vallée de la Roya, passe par le bois de Vincennes à la rencontre des réfugiés soudanais, des portraits saisissants et magnifiques. Le second volet dépeint le Sud en couleur.

Exposition Bilad es Sudan – édition d’un livre aux éditions Xavier Barral
Fondation Henri Cartier Bresson, jusqu’au 30 juillet