Résidence BMW : Appel à candidatures 2018

BMW FrameBMW Art & Culture lance  son huitième appel à candidatures pour la Résidence BMW à GOBELINS, l’école de l’image. 

La Résidence BMW est une carte blanche dédiée à l’innovation photographique et la transmission, elle est destinée à des talents contemporains.

L’artiste photographe retenu réalisera un projet photographique au cours d’un séjour de trois mois de résidence à GOBELINS, l’école de l’image de septembre à décembre 2018.

Le projet présenté par les candidats pour la Résidence BMW devra être riche de sens, orienté sur l’innovation et l’expérimentation pour proposer une vision renouvelée de notre monde en mouvement, par tous procédés : techniques, narratifs, documentaires, humoristiques …

Le lauréat ou la lauréate bénéficiera du financement par BMW d’une bourse de 6.000 euros et des frais d’hébergement pendant la résidence de trois mois, de l’expertise du directeur artistique de la Résidence BMW, François Cheval, il  s’appuiera sur l’équipe pédagogique et les ressources de GOBELINS,  de l’accompagnement de BMW pour la production et la diffusion des œuvres avec une exposition aux Rencontres d’Arles et à Paris Photo, deux événements dont BMW est partenaire, l’édition d’un livre aux éditions Trocadéro et un making-of de la Résidence réalisé par les étudiants photo de l’école.

L’artiste est choisi(e) sur dossier, par un comité de sélection, après avoir répondu à l’appel à candidatures. Le comité de sélection présidé par BMW est constitué de personnalités du monde de la photographie.

Les dossiers de candidatures devront être composés d’une biographie, d’un dossier présentant la démarche générale de l’artiste, de séries de travaux aboutis ainsi que d’une note d’intention sur le projet artistique envisagé.

Dix photographes seront retenus dans une présélection à l’issue de laquelle il leur sera demandé de se rendre disponible une demi-journée pour un entretien avec le jury et présenter des tirages photographiques et travaux réalisés.

Les dossiers seront transmis par voie numérique à https://www.gobelins.fr/bmw-art-culture-lance-son-huitieme-appel-candidatures-pour-residence-bmw-gobelins

Les candidats peuvent poser des questions à candidatures.residencebmw@gobelins.fr

Calendrier
La réception des candidatures s’effectue jusqu’au 4 avril 2018.
Le jury se réunira en mai pour une annonce du lauréat en juin.
Les prises de vue devront être effectuées avant fin décembre, la production et la réalisation avant le 1er mars 2019.

L’appel à candidatures est téléchargeable sur
www.bmw.fr/artetculture
 www.gobelins.fr/bmw-residence2017

L’image par l’image conseille BMW 

Oan Kim et Ruppert Pupkin, lauréats du Prix Swiss Life à 4 mains pour 2018

Oan Kim

Digital After-Love © Oan Kim

La Fondation Swiss Life  annonce les noms des lauréats de la 3e édition du Prix Swiss Life à 4 mains :

La compositrice-interprète Ruppert Pupkin et le photographe Oan Kim ont été choisis pour leur projet « Digital After-Love, que restera-t-il de nos amours ? », un amour errant parfois frénétique et parfois suave, restes numériques d’une obsession amoureuse, kaléïdoscope musical et photographique dans les mondes urbains de 2017.

Le duo d’artistes présente sa création dans le cadre de l’exposition consacrée à Robert  Doisneau organisée par le Musée de la musique-  Cité de la musique en décembre 2018 et dans un livre « augmenté de musique » édité chez Actes Sud.
L’exposition, dont le commissariat artistique est  assuré par Clémentine Deroudille, aura lieu du 4 décembre 2018 au 28 avril 2019.

Une bourse de 15 000 €  sera attribuée à chacun des deux artistes lauréats du Prix.

Oan Kim_profile_2017

Photographe, réalisateur et musicien, Oan Kim évolue entre le milieu de la photographie documentaire et celui de l’art contemporain, il alterne les sujets proches du documentaire classique et des recherches plus proches des arts plastiques, explorant les limites coulissantes de la réalité représentée et de la subjectivité qui en rend compte, redéfinissant pour chaque sujet une forme nouvelle qui lui correspond. Il compte une vingtaine d’expositions personnelles à Paris, Arles, New York, Los Angeles, Dallas, Séoul et Macao, et de nombreuses expositions collectives à travers le monde.

En 2009, il publie « Je suis le chien Pitié » chez Actes Sud en collaboration avec l’écrivain Laurent Gaudé. Il a reçu plusieurs bourses et commandes du CNAP, du FIACRE, de la SCAM, du Musée d’Art de Macao. Il a reçu le prix de Photographie de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts, le prix Artiste de Demain du musée Sungkok à Séoul, et le prix des Nuits Photographiques. Il est membre co-fondateur de l’agence M.Y.O.P. de photographes indépendants.
Né en 1974, sa formation est double. Oan Kim a étudié les arts plastiques à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, et la composition musicale au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Sa candidature a été proposée par Laetitia Guillemin, iconographe et intervenante au sein du département Photographie des Gobelins, l’école de l’image.

Pour voir les photos d’Oan : http://www.myop.fr/photographer/oan-kim#

 

© Claire Pathé

© Claire Pathé

Auteure, compositrice, chanteuse et  actrice,
Ruppert Pupkin voyage entre les scènes rock, les plateaux de théâtre et le cinéma. Après avoir réalisé une dizaine de documentaires, elle écrit des chansons pour des films, créé des pièces sonores et musicales pour des spectacles, publie et joue des pièces de théâtre, collabore à l’écriture de scenarii ; elle se produit en concert et dans des performances en tant qu’interprète.

Sous ce pseudonyme emprunté à Scorsese, Emmanuelle Destremau est Coup de cœur de la rédaction SFR jeune talent en 2011, puis collabore avec Chanel et Libé Next. Elle compose son premier album RUN qui sort en 2016, réalisé par son acolyte Pygmy Johnson.
Elle y dévoile des chansons fragiles et rugueuses aux accents joyeusement désespérés. Ruppert Pupkin tourne notamment en France, en Suisse, en Russie et en Allemagne.
Emmanuelle Destremau est titulaire d’une maîtrise de Lettres Modernes et d’un DEUG d’Histoire de l’Art. Elle a suivi une formation théâtrale avec Bruno Wacrenier au Conservatoire Gabriel Fauré à Paris et de nombreux stages d’interprétation notamment avec Ariane Mnouchkine, Joël Pommerat et Anna Prucnal. Sa candidature a été proposée par Clémentine Deroudille, journaliste, auteure et commissaire d’exposition.

Pour écouter les compositions de Ruppert : https://ruppertpupkin.bandcamp.com/

Cette édition fait partie des événements organisés tout au long de l’année 2018 à l’occasion des 10 ans de la Fondation Swiss Life. Très attachée à ses engagements, la Fondation a souhaité anticiper la troisième édition du Prix Swiss Life à 4 mains et a retenu le deuxième tandem pour lequel le jury réuni pour l’édition 2016-2017 avait eu un coup de cœur.

Anne-Marie Lasry, directrice de la Fondation Swiss Life, a salué « la qualité des lauréats et remercié leurs marraines Laetitia Guillemin et Clémentine Deroudille. »

Les deux prix précédents ont été remis en 2015 à Julien Taylor et Arthur Lavandier pour l’opéra de chambre « Bobba » à la Cité de la musique et au musée La Piscine dans le cadre de l’exposition « Chagall et la musique », et en 2017 à Smith & Hoang présentés au Palais de Tokyo dans le cadre de l’exposition « Le rêve des formes » pour leur œuvre « Saturnium».

Contacts
annemarie.lasry@swisslife.fr
elisabeth.parnaudeau@swisslife.fr
nathalie.dran@wanadoo.fr
cnedjib@chantalnedjibconseil.com

L’image par l’image conseille la Fondation Swiss Life 

Coups de coeur à Paris Photo et AKAA

2017-11-07 10.18.44Paris Photo 2017 fut un grand cru pour sa 21ème édition, avec 189 exposants et 30 éditeurs en provenance de 30 pays réunis du 9 au 12 novembre 2017 au Grand Palais à Paris.

Un panorama complet de l’histoire de la photographie, d’œuvres historiques et modernes à la création contemporain, d’éditions rares et limitées jusqu’aux avant-premières des livres d’artistes.

Le Salon AKAA proposait aussi de belles découvertes Carreau du Temple. La 2ème édition du  Salon AKAA (Foire d’art contemporain et de design d’Afrique,  Also Known As Africa)  est la première foire française d’art contemporain et de design centrée sur l’Afrique. 60 artistes ont été exposés par 38 galeries.

Sur ma liste de2017-11-08 12.47.35 souvenirs marquant :

Cette rencontre de Josef Kudelka face à l’une de ses images…à la Magnum Gallery

Deux pépites : Manuel Alvarez Bravo et Arthur Tress

Une incroyable image d’intérieur de la cathédrale de Cologne sur une sphère,  les étonnants collages géométriques de Sabrina Gschwandtner, un cyanotype de coquelicots de Simone Kappeler, les paysages de Françoise Huguier qui nous emmènent au Cameroun, à Sumatra et en Tanzanie (Polka Galerie), les noirs splendides de Bogdan Konopka (Galerie Françoise Paviot), le solo show de Masao Yamamoto (Etherton gallery) que l’on retrouvait aussi à la Galerie Camera Obscura

plus d’images  sur mon blog-wipplay.com

 

 

 

 

 

 

Coups de coeur de rentrée avant Paris Photo

Une rentrée riche en expositions, avec des maîtres que l’on ne se lassera pas d’admirer, des encore jeunes déjà confirmés et de jeunes pousses prometteuses !
Et cette semaine, c’est Paris Photo, Akka, Approche, Fotofever et plein de photographies à découvrir  ou  à contempler une nouvelle fois.

Barbara

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Magnifique exposition à la Cité de la musique sur la longue dame brune,  artiste aux facettes multiples, si émouvante, vibrante et lumineuse; orchestrée par la commissaire Clémentine Deroudille.

jusqu’au 28 janvier 2018
Philarmonie de Paris- Cité de la musique
221 avenue Jean Jaurès Paris 19è

 

 

Raymond Depardon

GERMANY. Saxe. On the road to Leipzig.

Allemagne (ex-RDA), 1990
© Raymond Depardon / Magnum Photos

 

Le choix délicat d’Agnès Sire, directrice artistique de l’exposition, parmi 60 années de photographies, de sa terre natale à Villefranche-sur-Saône, aux planques de célébrités, du reportage pour la presse au documentaire. Une magnifique écriture.

jusqu’au 17 décembre
Fondation Henri Cartier Bresson
2 impasse Lebouy Paris 14è

 

 

 

Talents à suivre :

Vittoria Gerardi 

Vittoria Gerardi_Confine_64_Courtesy Galerie Thierry Bigaignon

Vittoria Gerardi_Confine_118-Courtesy Galerie Thierry Bigaignon

Vittoria Gerardi_Confine_118-Courtesy Galerie Thierry Bigaignon

Vertige de perceptions entre lignes et lumière, paysages réels et abstraction dans ce premier solo show de la la photographe italienne qui a exposé des pièces uniques dans une scénographie très originale
Un jeune talent à suivre.

GalerieThierry Bigaignon Hôtel de Retz, 9 rue Charlot, Paris 3è
http://www.thierrybigaignon.com/

 

 

 

 Matthieu Gafsou

Matthieu Gafsou, Ordination épiscopale 1, série : Sacré, 2011-2012

Matthieu Gafsou, Ordination épiscopale 1, série : Sacré, 2011-2012

Céleste, pour fêter les trois ans de la galerie Eric Mouchet,  une confrontation d’images extraites de deux séries récentes : Sacré (2011-12) et Ether (2015). Une suite d’image, de figures, de lieux et d’objets qui dissèque de façon presque documentaire l’église catholique du canton de Fribourg, la Rome suisse.

jusqu’au 25 novembre
Galerie Eric Mouchet
45 rue Jacob Paris 6

  

 

Hicham Benohoud

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© Hicham Benohoud. Courtesy l’artiste et Loft Art Gallery / Casablanca

 

Les images de Hicham Benohoud dans le cadre de la Biennale des photographes du monde arabe. Des acrobates officiant sur la place touristique de Jemaa el-Fna, ont la pose, selon les figures qu’ils réalisent habituellement devant les passants, mais chez eux cette fois, dans l’intimité de leur habitation et entourés des membres de leur famille.

jusqu ‘au 12 novembre
Holes and Acrobatics  
MEP
5 rue de Fourcy- Paris 4

 

 

 

 

Stéphanie Foache

Le Grand Blanc Les images de Stéphanie Foäche communiquent instantanément un tel sentiment de plaisir, de bien-être et de sérénité, qu’il faudrait être fou pour s’en priver !
Montrées lors de l’exposition collective « Objectif Femmes » Mairie du 9è et  chez Emmaus dans le cadre de Phot’aix à Aix en Provence.
Le livre « Neige » vient de sortir aux éditions terre bleue.
A voir pendant le Festival Photo Saint Germain, ouvert depuis  le 3 novembre
jusqu’au 19 novembre
Expo collective de la Librairie des Alpes
6 rue de Seine Paris 6è

 

Plus d’images sur le blog chez wipplay.com 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Carte blanche à Laura Bonnefous

In Harm's way / ThemInstallation, performance, photographie ? Laura Bonnefous, « une amoureuse des objets » nous propose une pratique sculpturale de la photographie. Sa photographie plasticienne met l’accent sur les espaces qu’elle rencontre et ceux qu’elle recrée en studio. Inspirée par les relations des hommes avec les espaces et les formes de  notre paysage contemporain, elle s’inspire des objets qui nous entourent pour créer ses propres espaces, plus personnels, plus métaphoriques.
Les images qu’elle réalise nous amènent dans un univers où les formes sont renversées, où les personnages sont actionnés par les objets, où les mythologies sont inversées. Elle crée des projets photographiques en volume et se rapprochant de la performance.

L’image par l’image a été séduite par cette archéologie de nos codes contemporains au travers des images à la fois épurées et incisives de la photographe.

Laura Bonnefous a répondu aux questions de l’image par l’image

Quand et comment avez -vous commencé la photographie ?

Mon attachement pour l’art et les arts plastiques existe depuis toujours. Dès mon plus jeune âge je développais déjà une passion pour les constructions en tout genre, je fabriquais des structures, imaginais des espaces. J’ai toujours été attirée par ce qui m’entourais, j’aimais me l’approprier et me réinventer des histoires imaginaires.  D’abord support documentaire à la création de mes travaux en volume pendant mes années d’études aux Beaux Arts de Paris, j’ai commencé à photographier, au gré de mes voyages, toutes sortes de formes crées par l’homme dont certaines devenues obsolètes, dénuées de sens. J’appelais ce dictionnaire d’images, les « Formes Silencieuses ». Puis petit à petit et suite à mon séjour d’études à Los Angeles, ma pratique photographique est devenue un medium à part entière pour complétement se renverser et laisser place à la photographie que j’ai instinctivement traitée de manière sculpturale. La photographie ne formait plus la base de mes installations mais les installations devenaient le processus de construction de mes photographies.
C’est devenu une manière pour moi de développer  mes recherches sur les relations que l’homme entretient avec son environnement car je pouvais y introduire le corps et le mouvement. Installation, performance, photographie, des médiums que je croise en permanence dans chacun de mes projets aujourd’hui.

Qu’est ce qui vous anime ?

Je suis une amoureuse des objets. J’aime me saisir de ce réel pour le transposer, le dénuder de son sens commun puis me le réapproprier et le transposer dans un paysage plus mental, plus onirique.  Je dessine à partir des objets d’infinies possibilités de les transformer afin d’entrevoir le monde différemment. C’est en quelque sorte une transposition poétique de notre quotidien. Aussi les contours, les vides, les pleins, m’inspirent et m’animent plus que tout, c’est finalement les choses les plus simples qui deviennent souvent les matières premières à mes expérimentations et mes créations plastiques. Chaque expérience simple de la vie devient alors source d’inspiration, comme l’ a été le collectif Fluxus qui défendait l’idée de l’art et la vie comme terrain d’expérimentationt,  tout comme les travaux littéraires de personnages comme Perec, Barthes ou Queneau qui questionnaient l’objet dans sa forme la plus essentielle.
Le vêtement en est l’exemple même, j’aime lier la mode à ma pratique artistique car elle est pour moi une excellente source d’expérimentation de notre relation au corps et au temps qui passe. La vie est finalement mon terrain de jeu, elle m’anime dans sa forme la plus simple et j’aime la transposer hors du réel. «Vivre c’est passer d’un espace à un autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner».(extrait de Espèces d’Espaces)

Comment choisissez -vous vos thèmes photographiques ?

Je n’aime pas l’idée d’une thématique de travail ni de « type » de photographie, je mélange les médiums et les genres et c’est en cela que mon travail se nourrit chaque jour. Je suis assez instinctive dans mes travaux et peux trouver l’inspiration dans des situations de vie très simples. Ce qui lie l’ensemble de ma pratique est ce fort lien à l’espace et à la poésie. L’aspect sculptural et pictural de mes recherches en découle ainsi que la direction surréaliste vers laquelle je tente d’aller dans chacun de mes projets. Je n’appartiens pas à une famille d’artistes en particulier et cela me plaît plus que tout. J’aime à croiser mes projets personnels et de commande, à introduire différents médiums tels que la performance ou la littérature dans chacun de mes travaux, j’aime cette liberté de champs d’action qui me permet de ne pas m’enfermer.

19702532_10155833182241686_6307688031154723826_nPouvez -vous nous éclairer sur votre processus de création et leur réalisation?

Comme je l’expliquais précédemment je m’inspire du réel mais je ne le traite pas sous sa forme première. Mon processus de création s’apparente plus à celui d’un plasticien ayant pour base un white cube plutôt que celui d’un photographe qui capture l’instant. Je ne capture pas l’instant je cherche plutôt à le recréer, à le rejouer, à le défier d’une certaine manière… Mes projets naissent après des recherches écrites et de nombreux croquis préparatoires, je construis mes images par l’espace, les volumes et la matière brute. C’est par l’agencement, la tension, l’équilibre et les couleurs que naissent mes images. Et c’est dans cet équilibre fragile que l’instant vient se produire, une seconde où la réalité s’envole que je tente de capturer dans chaque image. Mes prises de vue deviennent un chantier d’expérimentation, un laboratoire ou les objets s’envolent, les gestes se renversent et ou tout attachement aux règles s’efface. C’est par cette poésie que j’aime parler du monde et il n’est pour moi pas écarté d’y projeter un message politique, seule la manière de le montrer diffère.


Vous répondez aussi à des commandes, quelle est votre relation avec cette pratique ?

Le travail de commande fait partie intégrante de ma pratique et il vient parfois même se mêler à mes travaux personnels. Il m’arrive souvent de travailler avec des créateurs sur un projet de collaboration ou nos univers se mélangent pour créer un projet commun qui dépasse complètement la demande et devient une entité artistique propre. J’aime travailler entourée et je trouve extrêmement intéressant de questionner à la fois mon univers à celui d’une marque, c’est pour moi un exercice très enrichissant. Les problématiques posées à travers le travail de commande croisent souvent mes réflexions sur l’objet, sur sa fonction, aussi j’aime projeter mon regard à travers celui d’une marque. Le travail de commande laisse plus ou moins de champs d’action et de liberté au photographe, cela dépend évidemment des projets mais j’ai jusqu’à présent eu la chance de pouvoir me projeter réellement dans mes différents travaux en collaboration avec des marques. Des commandes pour lesquelles les clients et agences ont fait appel à l’identité propre de mon travail et dans ce cas, c’est un réel plaisir et une expérience enrichissante.

Quelle vision avez -vous des marques aujourd’hui et de leurs relations avec la photographie ?

Cela dépend des univers et des domaines d’activités mais malgré les contraintes toujours plus présentes de communication et de budget, certaines marques et agences se permettent de belles propositions créatives qui sont pour nous photographes de réelles opportunités. Comme je l’ai évoqué précédemment, c’est un exercice très enrichissant que de développer un travail en étroite collaboration avec une marque et de faire se croiser l’univers de l’artiste avec celle-ci. Ces collaborations sont possibles chez ceux qui osent des pistes de communications novatrices et qui tentent de sortir des sentiers battus.

En terme de contenu créatif la photographie évolue aujourd’hui vers de nouvelles formes telles que les gifs, les cinémagraphes ou les films courts qui sont de plus en plus demandés par les marques. Ces contenus sont le plus souvent réalisés par une même personne afin de rendre l’univers visuel cohérent dans son ensemble. Nous sommes donc amenés à élargir nos pratiques à ces médias afin de pouvoir répondre à ces nouvelles demandes. Je trouve cela extrêmement intéressant car le photographe en vient à développer de nouveaux moyens d’expression à travers son regard aiguisé à l’origine par le cadre de l’image fixe. Pour ma part les réflexions sur l’évolution de ma pratique photographique m’ont très vite amenée à réaliser mes premières expériences en temps que réalisatrice et j’ai ressenti une vraie libération quand aux nombreuses possibilités d’expressions qui s’ouvraient à moi de part ces différents nouveaux médiums.

14642163_10155049291691686_497606408610633015_nDes expositions ? vous travaillez sur quoi en ce moment ?

Je travaille actuellement sur différents nouveaux projets, en commande, en projet personnel et même deux autres projets transversaux en collaboration avec des marques ou acteurs créatifs.

Après avoir réalisé mon premier film court au printemps 2017 actuellement diffusé sous différents médias tel que Nowness, le magazine Numéro ou encore Fashion TV, je travaille sur mes premières commandes en vidéo et sur un nouveau projet de carte blanche. Ces nouveaux projets me permettent d’expérimenter de manière concrète une certaine temporalité qu’implique le film face à l’espace et aux formes que je questionne et appréhende depuis plusieurs années dans mes images. Ce nouveau projet aura d’ailleurs pour mot d’ordre une expérimentation sur notre relation au temps qui passe, celui-ci transposée dans un univers qui en dessinera et redéfinira ses trait plastiquement et émotionnellement.

Quand à la photographie, de nouveaux projets personnels sont en cours tel qu’une série entre expérimentation sur un territoire et introspection de celui-ci par le portrait et le vêtement. Une collaboration avec un célèbre créateur de mode viendra peut être enrichir et supporter le projet, ce serait pour moi une nouvelle occasion de transversalité dans mes recherches. J’aimerai développer autour de ce projet une nouvelle manière de montrer un projet, sortir de l’exposition classique des tirages le temps d’un instant…

Affaires à suivre …

 

6Laura Bonnefous est photographe, elle vit et travaille à Paris. Pendant ses cinq aux Beaux Arts de Paris, un an au Otis College of art and Design de Los Angeles, deux ans à l’Ecole des Gobelins et de nombreux séjours à l’étranger, elle développe sa pratique plastique qui s’articule aujourd’hui entre séries personnelles et travail de commande. Ses projets se veulent d’ailleurs transversaux mêlant installation, mode, performance, sculpture et picturalité.

Elle réalise des expositions, résidences et concours en France et à l’étranger comme le 104 à Paris en 2009, la Cité Internationale des Arts, le festival de photographie de Arles ces trois dernières années, le Musée d’art contemporain de Bangkok, le Onishi Studio au Japon ou le parcours Saint Germain. En 2014, elle compte parmi les finalistes du Prix Picto et de la Bourse du Talent. En 2015 elle rejoint les 30 Under 30 Womens Photographers, remporte la Bourse du talent #63 exposée fin 2015 à la BNF. Elle est aussi Lauréate du Prix Picto 2015 et du Prix Spécial des Directeurs de création. En 2016, elle compte parmi les lauréats du Prix du club des directeurs artistiques et des photographes européens sélectionnés pour le festival des Voies Off à Arles. Plus récemment elle est finaliste du Prix de photographie de l’Académie des Beaux arts et a réalise son premier film court diffusé en exclusivité sur NOWNESS puis le magazine Numéro au printemps 2017. Elle présente en parallèle Périphéries Intérieures, une exposition personnelle pour le Mois de la Photo du Grand Paris 2017 et Out of Line à la galerie de la Fontaine Obscure à Aix en Provence. Elle a exposé Périphéries Intérieures à la Galerie de la Fnac des Ternes à Paris.

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