En toute subjectivité…coups de coeur en mars

02 | Mathieu Pernot, Beyrouth, 2020

 

Et si vous alliez vous promener dans Paris pour vous changer les idées quelques instants ?  Quelques propositions  d’images de campagne surprenantes de Roei Greenberg  et de portraits de paysannes de Alexis Vetterotti,  galerie Baudoin Lebon, de Paris vide la nuit en 2020 dans une ambiance cinématographique, galerie Clémentine de la Ferronière et de villes hélas détruites à la Fondation Henri Cartier Bresson où l’actualité nous rattrape comme elle a rattrapé Mathieu Pernot parti sur le traces de son histoire familiale.

Bonne promenade !

 

Hinterland- ©Roei Greenberg

 

Le Prix Camera Clara a attribué  son prix pour sa dixième édition à l’artiste israélien Roei Greenberg pour sa série de photographies de campagne anglaise.
Une mention spéciale a été donnée par le jury à Alexis Vettoretti pour la série de portraits Paysannes »effectués évidemment aussi à la chambre photographique, qui expose à la lumière ces femmes de paysans nées après-guerre.

En utilisant la chambre grand format argentique, le lauréat crée une perspective photographique à plusieurs niveaux, picturale et séduisante, mais qui cherche à perturber les modes traditionnels de représentation du paysage.
Le mieux à même de décrire son travail, Roei Greenberg dit :
« Se promener à la campagne est une pratique culturelle anglaise bien connue. Au-delà de son aspect récréatif, la marche est un acte politique, un parcours intérieur profond lié à mon contexte culturel : arpenter la terre, c’est la connaître, et donc suggérer une appartenance, un droit et une propriété… Depuis peu, je sillonne la campagne anglaise, je me familiarise avec la topographie de cette île pour mieux comprendre sa cartographie héritée des histoires impériales et coloniales.
En référence à l’École romantique, je m’approprie les règles visuelles du pittoresque, traditionnellement utilisées pour créer une illusion d’harmonie sociale et naturelle… La lumière spectaculaire et les conditions météorologiques tourmentées combinées à une attention chirurgicale du détail et aux interventions sur place provoquent des sentiments ambigus, entre séduction et détachement. Cette poétique attirante mais teintée d’ironie cherche à perturber les modes de représentation traditionnels dans un lieu où la propriété foncière et la hiérarchie sociale ont façonné la forme et la perception du paysage depuis des siècles ».

©Alexis Vettoretti

L’exposition est visible galerie Baudoin Lebon, 21 rue Chapon, 75003 Paris,  jusqu’au 26 mars 2022.
http://www.baudoin-lebon.com/fr/galerie/accueil/0/accueil

https://www.prixcameraclara.com

 

Rue de Provence, 9ème arrondissement
Paris, 1er mai 2020
©Frédéric Stucin

C’est à un dialogue croisé sur leur perception du pouvoir poétique de la Seine que nous convie la galerie Clémentine de la Feronnière avec Paris – La Seine, une installation originale de photographies de Frédéric Stucin  et de sculptures de l’artiste contemporain Enzo Mianes.
Frédéric Stucin nous plonge dans des atmosphères nocturnes énigmatiques créées de toutes pièces, dans un procédé proche de celui de la nuit américaine pour le cinéma. Il photographie en journée, toujours avant la tombée de la nuit, et dissimule dans le décor des éclairages qui donnent aux lieux qu’il visite l’apparence de studios photographiques ou de plateaux de tournage. Deux séries sont exposées, dans La Source, il propose de remonter le cours du fleuve et d’en explorer les alentours jusqu’à sa source quand dans le Décor, il capture les rues de la capitale vidée de ses habitants en 2020.
Représenté  par la galerie mor charpentier, l’artiste Enzo Mianes, collecte  des objets récupérés dans la Seine pour produire des sculptures

Galerie Clémentine de la Feronnière, 51 rue Saint Louis en l’ile, 75004 Paris jusqu’au 2 avril 2022.
http://www.galerieclementinedelaferonniere.fr

 

 

 

04 | Mathieu Pernot, Beyrouth, 2020

Lauréat du Prix HCB 2019, Mathieu Pernot présente à la Fondation Henri Cartier Bresson La ruine de sa demeure, une itinérance photographique morcelée entre le Liban, la Syrie et l’Irak. L’album de voyage de son grand-père, réalisé en 1926, en est le point de départ et vient dessiner l’itinéraire suivi de Beyrouth à Mossoul, entre les ruines des civilisations millénaires du Moyen-Orient et celles des tragédies de l’histoire récente. Dans une sensibilité proche du documentaire, Mathieu Pernot dévoile une oeuvre dialectique qui interroge la juxtaposition des récits de la grande histoire et ceux de son histoire familiale. Le commissariat artistique est assurée par Agnès Sire, directrice artistique de la Fondation HCB,. La Fondation d’entreprise Hermès est le mécène du Prix HCB. 

79 rue des Archives – 75003 Paris, jusqu’au 20 juin 2022
www.henricartierbresson.org/prix-hcb/le-prix/ 

 

 

Partage sur les réseaux sociaux
Tous les articles de la rubrique "Clin d'oeil"

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *