Et si vous alliez en Arles cet été ? L’image par l’image vous propose ses coups de coeur au cours de déambulations non exhaustives lors de la semaine d’ouverture des Rencontres d’Arles dont l’édition est intitulée « L’été des lucioles ». Une invitation à découvrir toutes les propositions photographiques, architecturales et artistiques en général, in et off le programme officiel, en place dans la belle ville d’Arles retrouvée avec bonheur.
Des photographies prises à la volée lors des expositions, conférences, débats proposés et aussi des découvertes dans les galeries de la ville, installées ou éphémères; des photographies mais aussi du dessin ou des sculptures, des incitations à en voir encore plus, n’hésitez pas à vous faire plaisir au cours de l’été !
Le parti pris sera totalement subjectif, des images et peu de textes, et une demande de bienveillance pour les images dont la plupart, prises à la volée, méritent d’être vues in situ ou avec les vraies images évidemment …..Nul doute que vous saurez faire la différence avec les images de presse ou les tirages. Toutes nos excuses aux artistes, galeries et bureaux de presse qui auraient pu nous les fournir évidemment sur demande…la volonté de partager vite a été plus forte …
Un coup de coeur absolu pour Borders, une série sans faute de Jean Michel André proposé par la Galerie Sitdown. Un récit autour de réfugiés. Des portraits universels « qui résonnent avec des paysages de souffle et de silence comme autant de miroirs de leurs récits intimes ». Pas de pathos, rien de spectaculaire dans les situations, des images et des tirages magnifiques, des phrases écrites à la main sur les murs de l’exposition, tout est juste. Au -dessus de l’image ci- contre: « Quand la terre de l’enfance s’est consumée, ne reste que la débandade, un élan irrésistible qui des moque des périls. »
Des moments forts vécus cette semaine:
Ouverture des Rencontres, par Christoph Wiesner, le nouveau directeur dont le programme est un équilibre parfait, Patrick de Carolis, le nouveau Maire de la Ville et Roselyne Bachelot, la Ministre de la Culture dont les échanges étaient très prometteurs et joyeux.
La découverte de la tour de la Fondation Luma
Très attendue, son architecture audacieuse, dessinée par Gehry, est digne des grandes fondations d’art contemporain et son point de vue sur les jardins et les anciens Ateliers de la SNCF rénovés est inouï.
On y découvre de nombreuses oeuvres de la collection de Maja Hoffmann et sa famille dont les Nefretete de l’iconoclaste Isa Genzken, qui sonde avec humour les frontières de l’histoire de l’art, transformant ici les cultures de Nefertiti par l’ajout de lunettes de soleil contemporaines.
L’écrin du somptueux nouveau Museon Arlaten présente l’exposition humaniste de Sabine Weiss, Une vie de photographe.
Cette toujours jeune photographe de 96 ans, lauréate du programme Women in Motion de Kering, à l’humour incroyable a été fêtée au Théâtre antique lors d’une très belle soirée….
…au cours de laquelle la jeune lauréate de la Résidence BMW, Almudena Romero, a fait sensation avec la présentation de son panneau de cresson sur lequel elle imprime directement des photographies de famille. Une réflexion qui part de questions techniques de révélation de la photographie par la lumière sur des supports végétaux vers une réflexion philosophique sur la transmission et le tabou du refus d’être mère.
Découvrez l’univers très coloré et frais de la jeune photographie noire africaine avec l’exposition New black Vanguard qui nous montre les liens entre mode et art.
On respire en voyageant dans l’ Orient Express, qui reliait Paris à Constantinople devenue Istanbul. Les images d’archives de l’ancienne Compagnie internationale des wagons -lits, nous semblent tellement éloignées de notre quotidien qu’on se prend à rêver de passer une nuit dans ces cabines de luxe et à fantasmer sur un dîner dans ce train de luxe mythique.
Exposition » Puisqu’il fallait tout repenser »
Dans la série « A propos de deux corps », Vivian Galban interroge les frontières de la sexualité dite binaire, la relation entre corps et image féminine et la relation entre corps et image masculine.
Aline Motta documente dans son projet les conséquences d’un voyage qu’elle a entrepris en quête de ses racines. Série « Fondamentaux« , dernier volet d’une trilogie.
L’exposition phare de cette édition est sans conteste Masculinités qui nous fait réfléchir sur ce que signifie être un homme aujourd’hui. Un contrepoint très actuel à ces questions habituellement adressées aux femmes sur leur identité. Une enquête qui nous emmène des codes utilisés dans le cinéma et la mode pour représenter le masculin à Arthur Rimbaud (/ David Wojnarowicz) en passant par la série homoérotique « Soldats », les photos aux légendes lourdes de sens de Karen Knorr et celle si poétiques de Duane Michals pour n’en citer que quelques- uns.
Un face à face très amusant et tout aussi parlant de l’écrivain Ivan Jablonka lors d’une conférence de The Eye talks pour illustrer l’inversion des codes de la masculinité au cours des siècles.
L’artiste Smith, dont une image a été utilisée pour l’affiche des Rencontres d’Arles, expose la série incroyable Désidération au Monoprix, qui explore au travers d’une réfléxion philosophique profonde, les transitions -genre, état, ère, plasticité, hybridations, mutations et travail du rêve- et les porosités entre le cosmos et l’identité humaine. Laissez -vous porter entre regret de la perte des étoiles et désir de leur retour avec le personnage incarnant cette nouvelle mythologie, Anamanda Sîn. L’artiste est représenté par la Galerie Les Filles du Calvaire.
La Galerie Polka nous invite à une jolie conversation entre les univers de deux artistes, Claude Nori et Vincent Delerm :
« J’inventerai Rimini dans le Tarn-et-Garonne, Ancona en Bretagne, Napoli à Paris. J’écrirai des chansons pour ressembler à cette vie-là. À ces images. Je chercherai dans chaque été les étés de Claude Nori. » Vincent Delerm
« J’aimerais comme toi, cher Vincent, qu’une larme par ma voix et mes mots coule sur la joue d’une belle inconnue, lentement jusqu’à ses lèvres et qu’elle retrouve ainsi le goût salé de son amour d’été. » Claude Nori
Que dire de plus, sinon que leurs morts et leurs images nous ont charmés.
L’ Association du Méjeanprésente Américaines solitudes. Le photographe Jean-Luc Bertini traverse les États-Unis et s’interroge sur la place de l’humain pris dans cet immense décor.
L’exposition Jazz Power retrace deux décennies de la revue Jazz magazine dans les années 50, une occasion de retrouver des figures de légende et de réécouter quelques morceaux qui donnent envie de danser !
Johanna-Maria Fritz présente « Like a bird » Galerie Anne Clergue, elle capte l’existence d’acrobates dans des territoires musulmans depuis 2014. Une mise en lumière d’un aspect méconnu du « monde islamique, qui n’est défini ni par la religion, ni en aucun façon irréligieux » précise la commissaire de l’exposition Charlotte Schmitz.
Les tirages et le livre Senbazuru de François Laxalt sont une belle découverte Galerie Domus Reattu.
La légende japonaise dit que celui qui fabrique un Senbazuru- origami géant, composé de mille grues de papier associées sur un fil.- peut faire un vœu qui sera exaucé par les Dieux. L’artiste s’est intéressé aux apparitions artistiques récurrente de sa vie quotidienne. Le résultat est très convaincant. Et vous, quel sera votre rêve?
« Prends garde à la douceur des choses » est le titre de la délicieuse exposition de la dessinatrice, peintre et graveuse, Astrid de La Forest, Galerie Regala
Les encres de ses arbres nous ont enchantés.
La Fondation Swiss Life a annoncé la prochaine édition du Prix Swiss Life à 4 mans lors d’une conversation autour du Bleu du ciel en présence des artistes photographes Edouard Taufenbach et Bastien Pourtout , une occasion de voir de nouveau s’envoler les hirondelles.
Et vous irez vous promener au jardin d’été pour découvrir les Portraits réalisés en Corée du Nord par Stéphane Gladieu, avec une étonnante liberté.
Bonnes découvertes et bel été !