Coups de coeur d’avril

L’image par l’image vous propose de retrouver des images  vues en galeries et lors du salon approche au mois d’avril:  celles de Jean- Michel André et François Laxalt découverts il y a quelques années aux Rencontres d’Arles, de Flore Prébay rencontrée lors d’une lecture de portfolio organisée par RPBB (Rencontres photographiques de Boulogne Billancourt) à l’automne dernier, et de Mélanie Challe à qui nous avions confié une carte blanche début 2024.
Dans un tout autre registre, un conseil : ne pas rater l’exposition des photographies de Marc Riboud (Vietnam 1966-1976) proposée à l’occasion des 50 ans de la fin de la guerre du Vietnam par l’association Les amis de Marc Riboud et le musée Guimet, le regard singulier du photographe qui témoigne des vies bouleversées, des vies qui continuent, envers et contre tout !

Jean-Michel André, série Chambre 207, Montagne de Corte, Corse, 2022

Jean-Michel André, série Chambre 207, Plage de Yoff, Dakar, 2023

Jean-Michel André nous entraîne dans une auto fiction sur les traces de son père suite à un traumatisme profond de son enfance, avec des images qui saisissent comme toujours, poétiques et en tension.
Dans cette série inédite, Chambre 207, le photographe replonge dans les souvenirs de cette nuit qui a bouleversé sa vie et dans la mémoire disparue de son père.
L’auteur poursuit une démarche photographique mêlant politique et poésie, il interroge les frontières, la mémoire et les mutations du territoire. Ce projet aborde des thèmes universels qui traversent l’ensemble de son œuvre à l’image de l’absence, du manque et de quête de réparation.
Galerie Sitdown 4, rue Sainte-Anastase – 75003 Paris jusqu’au 17 mai
@galeriesitdown
@jm__andre

 

Flore Prebay- Multivers-deuil blanc

Flore Prebay nous fait vivre une expérience de la fragilité de la condition de l’homme. La subtilité de ses tirages et de son approche du sujet du deuil en fait une découverte très touchante et très prometteuse. Les papiers sont faits à la main, des touches de peinture sur les images en font des tirages uniques
Un livre confectionné à la main complète l’exposition de cette série.« Deuil blanc », le deuil avant le deuil.
Cette première exposition était montrée au salon Approche, soutenue par Initial Labo
@emiliagenuardi  @approcheparis 
@flobayphoto

 

François Laxalt -Myope – Study I – Colline & émotion – Reims – 2012

Avec son regard sur les fissures, moisissures et taches, François Laxalt explore l’ordinaire et le transforme en merveilleux poétique.
Vous ne regarderez plus les murs devant lesquels vous passez de la même manière!
Soutenu par la galeriste Marie Darblay, son projet M.Y.OP était présenté au salon UN Represented by a ppr oc he
@emiliagenuardi @francoislaxalt
@approcheparis

 

Ephéméride 2, photographie argentique double exposition, imprimée sur papier japonais, format 30 x 20 cm

 

Melanie Challe  explore  le vivant et le corps en mouvement, célébrant leur fragilité et leur beauté. Inspirée par l’amour immense de son fils, elle s’est  concentrée sur l’eau, les vagues, et les paysages. Une invitation à la  contemplation et à la méditation qui relie les montagnes, les océans, et les végétaux pour un voyage sensoriel et apaisant.
Les oeuvres étaient  visibles lors d’une  exposition collective « Ce qui nous touche » à la galerie Grès, 9 rue du pont Louis Philippe, 75004 Paris sous le commissariat d’Albane Herrgott.
Son travail est disponible à la Polka Factory et la Galerie Hegoa. Elle est membre de la plateforme Hans Lucas,

www.melaniechalle.com
artiste.melaniechalle.com

 

Annonce de l’arrêt de l’opération « Rolling Thunder ». Nord Vietnam, Phat Diêm, novembre 1968.

Marc Riboud  a été marqué profondément par le drame vietnamien, celui d’hommes et de femmes dont la vie a été bouleversée. Selon sa « méthode » de reportages, et non comme un photographe de guerre;  il a repéré les lieux et les habitudes, s’est attaché aux personnes qu’il a aimées retrouver et comprendre. L’exposition du musée Guimet permet de mieux comprendre ce conflit au fil des années : d’un premier reportage sur un porte -avion américain en 1965, dix ans après le début du conflit jusqu’à l’immédiat après guerre en 1976.

La Jeune fille à la fleur, Manifestation contre la guerre au Vietnam, Washington, Etats-Unis, 1967

On y retrouve des documents d’archives, des textes passionnants et engagés du photographe et des photographies devenues mythiques comme celle de la Jeune fille à la fleur à Washington, devenue symbôle de paix ; ou celle de sa rencontre avec Hô Chi Minh, qui ne donnait plus d’entretien à la presse  en compagnie de son premier ministre en 1968. Les images montrent les destructions mais jamais les combats, l’investissement du peuple dans la guerre, en particulier celle des femmes qui n’hésitent pas à prendre les armes; on y voit le quotidien sous les bombes à Hanoi. La tension est palpable mais aussi la douceur d’une pause au bord d’un lac .
Son  regard  singulier témoigne des vies bouleversées, des vies qui continuent, envers et contre tout. C’est très touchant et très instructif comme toujours avec le grand photographe qu’était Marc Riboud.

Vietnam 1966-1976
Musée Guimet- Musée national des arts asiatiques 6, place d’Iéna 75116 Paris
jusqu’au 12 mai
http://marcriboud.com/amis-de-marc-riboud/

Coup de coeur pour « C’est l’histoire d’un pauvre » à la Galerie Photo de l’AFP pour le 40è anniversaire des Restos du coeur

 

Jeannette, 62 ans, vit dans une baraque désaffectée à Rouen et survit en revendant des objets trouvés dans les poubelles. Photographiée, le 27 mai 1988 par Joël Saget / AFP

La galerie de l’Agence France-Presse a ouvert ses portes aux Restos du Coeur pour accueillir une exposition inédite qui offre un regard saisissant sur les visages de la précarité dans la France des années 1980. On est frappé par la dignité des regards face caméra des visages photographiés. Nul doute que vous le serez aussi en revisitant  l’histoire de cette « petite idée » de Coluche avec les images de photographes de l’agence issues de son fonds d’archives.

Quarante images issues du fonds photographique de l’AFP et des objets et fac-similés de documents d’époque tracent un portrait de la France des années 1980, ses SDF, ses bidonvilles, ses vies cassées et ses manifestations incessantes pour réclamer des emplois.

En attendant l’ouverture du « Restaurant du Cœur » à Lisieux, le 21 décembre 1989.
© Mychèle Daniau / AFP

C’est le début de l’ère du chômage de masse, où l’on découvre « les nouveaux pauvres ». Des « gens qui ne mangent pas à leur faim », des jeunes qui ne parviennent pas à s’insérer sur le marché du travail, des seniors frappés par le chômage de longue durée ou une retraite prématurée.

« Face à ces images d’archives, une série de portraits d’aujourd’hui vient souligner que la situation n’a guère changé, qu’elle s’est même accentuée et presque banalisée », relève Marielle Eudes, directrice de la galerie. « Une série qui permet aussi de s’interroger sur le regard que l’on pose 40 ans plus tard sur la pauvreté et la précarité. »

En compagnie de deux bénévoles, Coluche pose devant l’entrée du Restaurant du Cœur de Gennevilliers, le 21 décembre 1985, pour l’inauguration de l’un des trois Restos de la région parisienne. D’autres restaurants ont été inaugurés à travers la France, le même jour par de nombreuses personnalités françaises. © Michel Gangné

 

Née en 1985 d’une petite idée » de Coluche, celle d’une cantine gratuite, l’association les Restos du Coeur suscite une mobilisation unique dont celle du collectif d’artistes  qui crée la troupe des Enfoirés en 1989. Elle continue à mobiliser des milliers de bénévoles et à distribuer des millions de repas aujourd’hui, vingt fois plus en 2023-2024 qu’en 1985, soit 8,5 millions lors de la dernière campagne.

Émission de TF1 « Les Restaurants du Cœur », animée par Coluche le 26 janvier 1986. © Michel Gangné / AFP.

Un catalogue est en vente à la galerie -18€

L’exposition soutenue par la MACIF, partenaire de l’association depuis sa création, a lieu en accès libre, du mercredi au samedi de 11h à 18h, jusqu’au 5 avril 2026
AFP Gallery, 9 place de la Bourse, 75002 Paris.
Elle se tiendra, après Paris dans plusieurs autres grandes villes de France.

A propos de la Galerie AFP :

L’Agence France-Presse a ouvert le 12 septembre sa première galerie dédiée à la photographie, avec une exposition inédite consacrée à la libération de Pais à l’occasion de son 80è anniversaireLa Galerie AFP est installée au sein même de l’agence et est ouverte au public. Elle propose trois expositions gratuites par an avec des images de son fonds photographique et des grandes signatures qui ont fait la réputation deu service photo de l’agence.

 

 

Méditations !

© Benjamin Deroche_Saint-Pierre et Miquelon, Surnature, 2016

Par les temps qui courent, une expérience sereine de la contemplation, fait un bien fou. L’image par l’image vous propose de faire l’expérience de cet état avec les travaux des photographes Mikya Takimoto, Olivier Pasquiers et Benjamin Deroche.

Les paysages de Mikiya Takimoto nous incitent au silence, les montagnes deviennent lieux de méditation. Ses photographies deviennent le vecteur d’une émotion brute et profonde

 

GRAIN OFLIGHT

Photographe et cinéaste né en 1974 à Aichi, Mikiya Takimoto est connu pour son approche contemplative de l’espace et la nature. L’artiste japonais nous invite à réfléchir sur la relation de l’homme à son environnement et l’illusion du temps qui passe.

L’exposition met en lumière une sélection d’œuvres récentes de l’artiste, issues des séries Le Corbusier, Grain of Light, Snow Mountain, et Lumière.

Galerie Clementine de la Feronnière  51, rue Saint-Louis-en-l’Île, 75004 Paris
jusqu’au 15 mars.

Paysage hors du temps, parc de Villarceaux, Val d’Oise 2024

Olivier Pasquiers réalise avec sa chambre noire numérique ce qu’il appelle des « photo-griffures ». Il  cherche ainsi à replacer sa pratique de la photographie dans le longue histoire de la fabrication des images, depuis la camera obscura utilisée par les peintres de paysages jusqu’à celle d’aujourd’hui, en passant par l’invention de  Nicéphore Niépce en 1826.
Avec son  dispositif atypique, il modifie, en le grattant à la main, l’écran dépoli sur lequel se forme l’image dans la noire de la chambre en grattant comme le font certains sur leurs négatifs. Ce travail incite à la lenteur propice aussi à la contemplation des choses et des gens qui nous entourent
Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles ou collectives. Si vous en avez l’occasion, allez voir ce travail et prenez le temps de discuter avec l’artiste passionné,  vous passerez un moment très riche !
Le photographe travaille souvent en collaboration avec des écrivains, des conteurs, d’autres photographes, des graphistes ou des associations humanitaires.

Paysages hors du temps  Bibliothèque Edmond Rostand, rue Nicolas Chuquet, Paris 17 jusqu’au 2 mars 2025.

 

Benjamin Deroche_Rivière de l’Élorn

Benjamin Deroche nous invite à un parcours mystique au coeur de la forêt.
Avec sa série Orbis Terrarum dont le titre latin, emprunté à la géographie ancienne, fait écho à une vision élargie du monde. Le visible et l’invisible s’entrelacent pour raconter une histoire universelle.
Le photographe capture en Bretagne, en Méditerranée, sur la mer Baltique et à Saint-Pierre-et-Miquelon, des paysages qui semblent suspendus hors du temps, à la frontière du réel et de l’imaginaire. Chaque photographie invite à une lecture multiple, entre contemplation du monde naturel et projection intérieure.
Dans ses séries inspirées par Marguerite Duras, Rabindranath Tagore ou encore Alexandra David-Néel, il explore l’idée que chaque image contient en elle une histoire. Les paysages deviennent des métaphores. Sa photographie devient un espace de contemplation et de narration.

 

De très beaux livres accompagnent le travail chez Filigranes
L’exposition est visible à la Galerie Leica
134, rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris
jusqu’au 22 mars

 

 

 

 

Meilleurs voeux de poésie et de lumière avec une image de FLORE

 

 L’image par l’image vous souhaite une très heureuse et joyeuse année 2025  de rêve photographique pour vous et ceux que vous aimez  avec cette image de FLORE. 

Une envie de voyage pour commencer l’année ?
Habitée par une correspondance retrouvée en triant la maison de sa tante, l’auteure nous 
invite à voyager sur les traces du Grand tour en Italie. Une histoire intemporelle empreinte de mélancolie sur des supports diversifiées  nous entraînent dans les rêveries de Lavinia.
C’est un délice comme toujours de se plonger dans l’univers de la photographe, le léger flou et le grain des images y sont pour beaucoup.


Cette magie envoûtante va nous conduire vers une année lumineuse à n’en pas douter !
L’image par l’image vous souhaite une très heureuse et joyeuse année de rêve photographique pour vous et ceux que vous aimez .  

La photographe est représentée à Paris par la Galerie Clementine de la Feronniere, 
58 rue Saint_Louis en l’île 75004 Paris

 

 

A l’occasion de ses 70 ans, l’ANRH publie « Valeur Humaine Ajoutée », un livre photo unique

La main d’Aziza @Bertrand Desprez

       

L’ANRH, entreprise associative œuvrant dans les champs du handicap et de l’emploi, a choisi, pour fêter ses soixante-dix ans, de publier un livre de photographies.
Valeur Humaine Ajoutée met en lumière 25 collaborateurs en situation de handicap qui évoluent dans les 25 établissements de l’association.

Six photographes de renom révèlent  des parcours inspirants et parfois invisibilisés, en offrant une vision unique sur l’insertion professionnelle de ces personnes.
Aglaé Bory, Eric Bouvet, Bertrand Desprez, Olivia Gay, Chau-Cuong Lê, Florence Levillain, ont ainsi mis à l’honneur 25 personnes, en effectuant leurs portraits,   sous forme de carte blanche dans leur quotidien professionnel.

Cedric, ESAT Peyruis ©Florence Levillain/Signatures

Isabelle, Etablissement adapté de Rouen ©Éric Bouvet

Jean-Noël, ESAT de  Paris 13 ©Chau-Cuong Lê

 

Grégory ESAT de Beauvais ©Bertrand Desprez

Assetou, Etablissement adapté de Paris ©Aglaé Bory

 

EMILIE HANS, Tours, ©Olivia Gay

À travers l’objectif des photographes, choisis pour leur expertise, leur sensibilité et leur engagement, l’ANRH a voulu non seulement souligner son expertise de 70 ans en matière d’insertion professionnelle, mais aussi donner une voix à ceux qui, au quotidien, luttent pour surmonter les inégalités et discriminations auxquelles ils se heurtent.

Ce livre, plus qu’un simple témoignage, est une véritable ode à la résilience et à la persévérance des travailleurs handicapés, souvent confrontés à des défis multiples, mais toujours déterminés à s’intégrer durablement dans le monde du travail.

 « Notre objectif, à travers cet ouvrage est de transmettre un héritage précieux et de porter le flambeau de nos valeurs en promouvant les personnes et leurs capacités derrière le handicap, de montrer la manière dont le travail les aide à s’accomplir en tant qu’individus, grâce et avec un écosystème constitué de clients, de fournisseurs et de partenaires. « , déclare Annie Pérez-Vieu, Présidente de l’ANRH.

Cet ouvrage de 120 pages mêle photographies et témoignages.
Les images sont accompagnées de verbatim poignants qui vont bien au-delà des clichés : elles mettent en lumière des vies et des parcours souvent ignorés, tout en offrant une perspective nouvelle sur la place du handicap dans le monde du travail. Les collaborateurs, en toute sincérité, partagent ainsi leurs fiertés, leurs défis, leurs rêves et leurs passions, dévoilant ainsi un aspect de leur identité trop souvent négligé.

 

 

 

 

L’ouvrage, publié par la maison d’édition de l’air, des livres est tiré à 4 500 exemplaires ; il  est accessible en version feuilletage sur le site de l’ANRH.
Il a été présenté le 10 décembre 2024 au Conseil d’État lors de l’événement « 70 ans, le plus bel âge » qui a clôturé l’année anniversaire de l’ANRH.

 

Plus de 130 collaborateurs et partenaires institutionnels étaient présents, ainsi que les précieux mécènes ayant contribué intégralement à la réalisation de cet ouvrage (Cafés Richard, CNP Assurances, Delonghi, Groupe Haier, Matmut).

 

 

A propos de l’ANRH
Depuis sa création en 1954, l’ANRH n’a cessé d’innover pour favoriser l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap. À ce jour, l’association accompagne plus de 1 850 salariés et usagers, dont 78% sont en situation de handicap, répartis sur 25 établissements en France. Son engagement est soutenu par une large collaboration avec les entreprises de tous secteurs, allant des TPE aux grands groupes. L’ANRH œuvre également dans des filières en tension (comme la filière cycles) et dans des métiers émergents (numérique, salle blanche, etc.) afin de s’adapter en continu aux évolutions sociétales.

Quelques chiffres clés :
25 établissements à travers la France, incluant 20 entreprises adaptées, 1 établissement et service de réadaptation professionnelle (ESRP) et 4 ESAT.
Plus de 2 000 clients bénéficient des services de l’ANRH.
Plus de 1850 collaborateurs dont 78% en situation de handicap.

Éditeur : Stéphane  Brasca / de l’air, des livres

​l’image par l’image a coordonné le projet pour l’ANRH