Deux lauréates pour l’édition 2024 des Rencontres photographiques de Boulogne-Billancourt

Anais Tondeur

 

 

 

 

[Khatastyr, Yakutia, Russia]
Natalya Saprunova

Les deux lauréates des Rencontres Photographiques de Boulogne-Billancourt (RPBB) 2024 ont été désignées par le jury:
 Anaïs Tondeur, est récompensée pour son travail Noir de Carbone par lePrix RPBB 2024 d’une valeur de 6000 euros et Natalya Saprunova, Prix du Public RPBB en partenariat avec la ville de Boulogne-Billancourt pour sa série, Evens, gardiens de richesses yakoutes.
Elles  bénéficieront d’une exposition publique de leur travail à Boulogne-Billancourt cette année.

Anaïs Tondeur

Le noir de carbone est une forme collatérale de suie, utilisée depuis des siècles dans la fabrication de l’encre de Chine.
Ne connaissant aucune limite géographique, elles pénètrent également l’intérieur de nos corps, déclenchant selon l’OMS plusieurs millions de décès par an.collectées dans le ciel photographié, révélant, selon les variations de noirs de l’image, le volume de particules présent dans le ciel. Ainsi, dans une forme de Deep mapping, elle a pisté le déplacement de l’un de ces flux invisibles à partir de l’une des îles les plus reculées d’Europe. Chaque photographie est tirée, en partie, avec les particules de noir de carbone, issues principalement de la combustion incomplète d’hydrocarbures et collectées dans le ciel photographié, révélant, selon les variations de noirs de l’image, le volume de particules présent dans le ciel.

Anais Tondeur est diplômée de la Centrale Saint Martin (2008) et du Royal College of Arts (2010) à Londres,; elle ancre sa démarche dans la pensée écologique. Développant une pratique interdisciplinaire, elle recherche par un travail sur l’image d’autres conditions « d’être au monde »
Son travail s’expose dans des institutions internationales telles que le Centre Pompidou (Paris) La Serpentine Gallery (Londres) ou encore le pavillon français de la Biennale de Venise.

 

Natalya Saprunova

Evens, gardiens de richesses yakoutes.
Éleveurs de rennes, chasseurs de tradition, les Evenks, présents aux quatre coins de laRussie  connaissent tout de cette grande forêt froide. Nomades, ils ont gagné le surnom d’«aristocrates de Sibérie » en conduisant leurs troupeaux avec dignité, noblesse, aisance et courage. Le costume officiel des hommes, semblable à une queue-de-pie, leur a même valu le surnom de « Français de la forêt ». Mais en Iakoutie, là où le paysage est parsemé de mines d’or et de diamant, ce peuple autochtone se sent coupable d’avoir un jour « guidé » les Soviétiques dans leurs prospections souterraines, jouant le rôle de mushers (conducteur de traîneau à neige tiré par un attelage de chiens) pour les géologues à qui ils ont appris à survivre dans un climat rude.

La Russie est actuellement le troisième producteur d’or, tandis qu’un diamant sur trois extraits dans le monde provient de Yakoutie. Tant bien que mal, les Evenks cohabitent avec les industriels qui exploitent leurs terres sacrifiées sur l’autel de la croissance économique:  taïga massivement abattue,  lits des rivières saccagés, nappes phréatiques polluées, expertises ethnologiques en prévention de chaque chantier  trop rares, alors que la loi l’exige systématiquement. Les Evenks espéraient un meilleur lendemain pour leurs enfants, et ce d’autant que le permafrost se met à fondre sous leurs pieds.La préservation des milieux naturels est pourtant la priorité des Evenks. Sans les rennes et l’environnement qui les nourrit, ils ne pourront plus exister en tant que peuple. Mais qui mieux qu’eux saurait prémunir la planète des bouleversements climatiques ?

Natalya Saprunova est  née à Mourmansk dans la région arctique de la Russie. Installée en France depuis 2008 , la photographe documentaire est basée à Paris. Membre de l’agence Zeppelin, elle est diplômée en photojournalisme à l’école des métiers de l’information EMI-CFD(Paris).  Elle explore les problématiques de la société moderne liées à l’identité, l’intégration, le changement climatique, la jeunesse, la féminité et la spiritualité.

 

Les Rencontres Photographiques de Boulogne-Billancourt (RPBB)

Co-fondée par Jean-Pierre Colly et développée avec Dominique Charlet, Francisco Aynard et Charlotte Flossaut, sous l’impulsion de Ferit Duzyol, son président,  l’Association,  culturelle Rencontres Photographiques de Boulogne-Billancourt (RPBB) a pour objet depuis 2022 de contribuer à la promotion du regard documentaire; elles  visent à mieux connaitre et apporter des clés de compréhension de notre monde, riche de la diversité de ses cultures et de la variété des réponses apportées aux multiples défis de nos sociétés. Elles s’inscrit dans la continuité de l’histoire et de la place que la photographie a toujours eu dans la ville de Boulogne-Billancourt.

Trois temps se succèdent :   1032 lectures de portfolios ont été données  par 67 experts où photographes et experts rencontrés en novembre, deux remises de Prix et un programme d’exposition dans l’année.

Le Grand Jury RPBB des experts sous la présidence de Laurent Bignolas et le Prix du Public RPBB de Boulogne-Billancourt se sont réunis les  28 février et le 19 mars, pour  distinguer 10 finalistes auteurs de sujets photographiques très engagés :
Brahim Benkirane  & Alexandre Chaplier, Lee Daesung, Bastien Deschamps, Guillaume Holzer, Richard Pak, Natalya Saprunova, Alain Schroeder, Byron Smith, Anaïs Tondeur, Lorraine Turci.
Les prochaines Rencontres Photographiques de Boulogne-Billancourt auront lieu les 8, 9, 10 et le 11 Novembre 2024.

Pour plus d’informations :

www.rpbb.fr.

contact@rpbb.fr

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