Le très talentueux photographe Ronan Guillou nous a quittés beaucoup trop tôt. Son absence nous attriste profondément. Son talent et son extrême gentillesse vont nous manquer.
Il m’avait fait le plaisir de parler de son travail de commande en 2011 sur le tout nouveau site de l’image par l’image.
Je vous propose de relire ses propos dans la carte blanche qu’il nous avait confiée.
Mes pensées à sa famille et à Corinna Schack son agent si attentive.
Pensées pour Ronan Guillou
BMW célèbre 20 ans de partenariat avec Paris Photo
BMW célèbre 20 ans de soutien à la création émergente et de partenariat avec Paris Photo qui fête ses 25 ans au Grand Palais Ephémère du 10 au 13 novembre.
Pour marquer cette étape, BMW propose plusieurs événements artistiques :
– l’exposition Hantologie suburbaine du premier duo de lauréats de BMW ART MAKERS, programme de mécénat dédié à l’image contemporaine et aux arts visuels. L’artiste Arash Hanaei et le curateur Morad Montazami explorent l’architecture et l’écosystème périphérique de la banlieue à l’ère de la réalité augmentée et du métaverse.
-sur le même espace seront exposées des oeuvres des artistes lauréats de la Résidence BMW de 2011 à 2021, issues de sa collection d’entreprise, en forme de rétrospective. (Alexandra Catiere, Marion Gronier, Natasha Caruana, Mazaccio & Drowilal, Natasha Caruana, Alinka Echeverria, Dune Varela, Baptiste Rabichon, Emeric Lhuisset, Lewis Bush, Almudena Romero).
-une sélection de 20 coups de coeur parmi les artistes de la foire et de son programme associé, réalisée par Thomas Girst, directeur de l’engagement culturel mondial de BMWGroup et historien d’art. La liste et les raisons du choix de ses choix seront disponibles sur l’espace BMW pendant la foire et sur les réseaux sociaux .
Les visiteurs pourront aussi découvrir sur l’espace BMW Art et culture la 7ème édition du BMW Art Guide, by Indépendant Collectors et devant le Grand Palais éphémère une flotte de voitures électrifiées pour le transport des invités, artistes et commissaires d’exposition, BMW soutenant le programme VIP.
L’appel à candidatures pour la deuxième édition de BMW Art Makers est ouvert jusqu’au 22 novembre 2022 sur www.bmw-art-makers.plateformecandidature.com/
Contacts:
www.instagram.com/bmwgroupculture fr www.linkedin.com/company/bmw-group-france
l’image par l’image conseille BMW France pour son mécénat photographique
Carte blanche à Karin Hémar
La Carte blanche de la rentrée propose le travail de Karin Hémar dont le rôle habituel est de mettre en lumière, promouvoir ou accompagner des projets culturels à travers ses activités de conseil aux entreprises et de journalisme. Cela fait plusieurs années que la directrice artistique s’exprime aussi par des compositions formelles et sensibles, associant sa photographie à d’autres supports. Mais discrète et modeste, elle ne les montrait pas. Une exposition constituée d’une quarantaine d’œuvres a été présentée en Bretagne, puis avec un réel succès, à la Galerie ARCHILIB à Paris en mai, avant d’être montrée à Arles lors du festival Eté indien(s) en septembre de cette année.
L’image par l’image a le plaisir de partager avec vous quelques-unes de ces images qui nous ont littéralement happées.
Bonne rentrée culturelle à tous et toutes!
Karin Hémar a répondu aux questions de l’image par l’image
Quand (et comment) avez-vous commencé la photographie ?
Je ne sais pas à quand remontent mes premières photos. Petite, je chipais le polaroïd de mon père, dont je trouvais le procédé de révélation instantanée magique.
Depuis quinze ans, j’ai développé ma pratique de façon instinctive, la nourrissant peu à peu des projets, découvertes et rencontres artistiques réalisés en tant que journaliste, commissaire ou consultante.
Travaillant plutôt en coulisses, bien placée pour constater combien la création nécessite travail, persévérance et humilité, il m’a fallu du temps pour oser « m’exposer », dans tous les sens du terme. Autodidacte, j’ai compris que cela me devenait nécessaire pour progresser.
Qu’est ce qui vous anime?
Faire un pas de côté, revisiter l’ordinaire, brouiller quelque peu les lignes pour stimuler le regard. Je ne cherche pas à témoigner d’une réalité. Mes photos sont un point de départ, le déclencheur de mon imaginaire.
Ces mots de Susan Sontag résonnent beaucoup en moi :« Au bout du compte, l’image photographique nous lance un défi : « Voici la surface. A vous maintenant d’appliquer votre sensibilité, votre intuition, à trouver ce qu’il y a au-delà, ce que doit être la réalité, si c’est à cela qu’elle ressemble ». Les photographies, qui ne peuvent rien expliquer elles-mêmes, sont d’inépuisables incitations à déduire, à spéculer, à fantasmer. » (Sur la photographie, 1975)
Cette citation a d’ailleurs inspiré le titre de mon exposition « Voici la Surface », avec la volonté de laisser au regardeur la liberté de faire l’autre moitié du chemin.Je n’invente rien. Outre Susan Sontag, d’autres l’ont si bien dit, comme Marcel Duchamp. Bien sûr cela implique un lâcher-prise. Mais c’est aussi une richesse. Je m’étonne encore des histoires étonnantes que mes images ont réveillé chez certains visiteurs.
Pouvez-vous nous éclairer sur votre processus de création et leur réalisation ?
Ma démarche artistique est artisanale. Je saisis d’abord les hasards de mon quotidien. Ce sont des moments fugaces que je prolonge en atelier. J’aime l’idée de retrouver la photo brute, sortie de son contexte, pour la faire évoluer, voire la perturber et l’emmener ailleurs. Je m’installe alors dans un temps plus lent, propice au cheminement intérieur et au travail manuel. J’altère la surface. Je joue avec les formes, les couleurs, les matières, les mots Je colle, je superpose, je cache à l’aide d’autres matériaux tels que chutes de papier peint.
Dans ma nouvelle série, plus intime,je relie et mêle mes photographies à des images vernaculaires. J’y aborde le thème du passé qui, loin d’être figé, peut être rejoué.
Quelle est votre relation avec la commande photographique?
J’ai répondu à des commandes privées. Auparavant, j’associais plutôt le mot « commande » à mes missions de stratégie créative, celles-ci me demandant d’appréhender tant des enjeux corporate que des enjeux de création.
Apporter sa propre vision au sein d’un cadre, embrasser les contraintes, est plus riche qu’il n’y paraît au premier abord. Je le vis comme une sorte de dialogue inspirant.
Je réalise des portraits en creux, à travers un lieu. De la cave au grenier, dans le jardin, je m’imprègne des différents espaces, essayant de déceler ce qui a pu compter, ce qui compte encore. Je photographie des détails, des traces de vie, des objets laissés là, des graffiti sur la pierre, des rais de lumière tombant sur un fauteuil, mais aussi des lignes plus abstraites et mystérieuses. Je procède ensuite à mes recompositions en ajoutant des papiers, photos et souvenirs confiés sur place. Cela confère un caractère symbolique à l’objet final.
Entre présence et absence, c’est un exercice délicat qui porte en réalité sur le lien – celui qui nous attache à un être, à un endroit, à une histoire – et qui s’appuie sur une grande confiance mutuelle entre le commanditaire, le sujet et …moi.
C’est un travail que j’aimerais poursuivre, sachant que chaque expérience est par essence unique.
Une actualité ?
Après la Bretagne et Paris, ma série « Voici La Surface » poursuit son chemin. Elle est actuellement exposée en Arles dans le cadre du festival Eté indien(s).
Depuis plus de 20 ans, Karin Hémar accompagne institutions, galeries et entreprises en élaborant avec et pour elles des projets destinés à laisser une empreinte culturelle.
Parallèlement, elle se dévoue à sa propre pratique photographique, et travaille à des compositions associant, voire confrontant ses images saisies au quotidien à d’autres supports, tels que chutes de papier peint ou archives vernaculaires. Sa série intitulée « Voici La Surface » – clin d’œil à Susan Sontag – a été exposée en 2022 en Bretagne, à Paris puis en Arles.
Son activité de conseil se concentre sur la stratégie créative, la communication et la médiation. Photographie, art contemporain, métiers d’art, design et art de vivre sont ses sujets de prédilection, qu’elle aime mêler dans une vision transversale et prospective. Une discipline inspirant l’autre pour donner naissance à des initiatives originales, notamment entre marques et talents d’horizons variés. Journalisme culture et modération de conférences lui permettent aussi de mettre en lumière les acteurs et créateurs du monde des arts qu’elle rencontre.
En tant que commissaire, elle compte à son actif des expositions et évènements conçus ex-nihilo tels que la tournée « Eclats d’enfance » avec 33 photographes, « Jane Birkin célèbre l’Entente Cordiale France-Grande-Bretagne », « Carte Blanche au designer Marc Newson », « Jean-Loup Sieff pour Reporters Sans Frontières », « Cinecittà, Regards croisés », « Art-vidéo, la Chine se filme ».
Elle siège au Bureau des Filles de la Photo, association des professionnelles de la photographie, et a été membre de plusieurs jurys.
Karin a débuté sa carrière à l’international, au sein de grands groupes audiovisuels.
Exposition « Voici la Surface »
Dans le cadre du festival Eté Indien(s)
La Galerie Ephémère
11 rue Jouvène, Arles
du 12 septembre au 2 octobre 2022
L’artiste visuel Arash Hanaei et le curateur Morad Montazami, premier duo lauréat du programme BMW ART MAKERS à Arles
« Hantologie suburbaine » est le titre de l’exposition préparée par les deux artistes lauréats de la première édition du programme BMW ART MAKERS qui succède à 10 ans de Résidence BMW, à découvrir aux Rencontres d’Arles.
Pour la première édition du nouveau programme de mécénat dédié par BMW aux arts visuels et à l’image contemporaine, les artistes, Arash Hanai et son curateur Mourad Montazami proposent une immersion dans l’univers virtuel du métavers pour repenser notre rapport à l’architecture utopique des année 1970 et à la banlieue dans laquelle elle s’est installée.
L’installation sera composée d’images fixes, en mouvement et dématérialisées. A l’heure de la capture d’images, du big data et autre guerres d’algorithmes, sa conception innovante plongera le spectateur dans une poésie et un univers visuel à l’heure de la capture d’images, du big data et autres algorithmes.
Elle questionne notre culture numérique en incluant des « fantômes » de l’architecture de banlieues des années 70 qui fait partie de notre inconscient mais que l’on ne regarde plus. Cette architecture, vouée à la destruction, s’efface progressivement de la mémoire suburbaine au profit d’une mémoire post- internet et propose de nouvelles modalités et « formes de vie ».
Le métavers revendique d’ailleurs une archéologie « augmentée » des formes du passé. Internet trouve ainsi dans la banlieue un double spéculatif, le miroir déformant de ses propres paysages standardisés, et la banlieue trouve dans l’internet une machine à remonter le temps, le prolongement inattendu, voire indéchiffrable, de ses utopies évanouies.
Arash Hanai
Né en 1978 à Téhéran, Iran. Vit et travaille à Paris, France.
Arash Hanaei a grandi et étudié à Téhéran. Il combine dans sa pratique plusieurs médiums et techniques.
Son travail s’est progressivement déplacé des pratiques documentaires vers les spéculations inter-médias et les stratégies post-internet.
Morad Montazami
Né en 1981 à Paris, France. Vit et travaille à Paris, France.
Morad Montazami est historien de l’art, éditeur et commissaire d’exposition.
Il a été en charge des projets « Moyen-Orient et Afrique du nord » à la Tate Modern de Londres, entre 2014 et 2019, et développe depuis la plateforme éditoriale et curatoriale Zamân Books & Curating, qui étudie et valorise les modernités arabes, africaines et asiatiques.
Le programme BMW ART MAKERS offre une bourse à un duo artiste curateur présentés ensemble, 10 000 euros à l’artiste et 8 000 euros au curateur, ainsi qu’un budget de recherche et de production de 15 000 euros.
Le jury était, pour cette première édition, composé de Maryse Bataillard, responsable du mécénat BMW Group France, Florence Bourgeois, directrice de Paris Photo, Hervé Digne, collectionneur, Chantal Nedjib, fondatrice de l’image par l’image, Christoph Wiesner, directeur des Rencontres d’Arles, Léa Bismuth, commissaire d’exposition et critique d’art, Jérôme Poggi, galerie Jérôme Poggi et Nathalie Mamane Cohen, Vice-Présidente des amis du Centre Pompidou.
Maryse Bataillard, responsable de la communication corporate et RSE de BMW Group France a commenté ainsi : » L’homme et la machine, la créativité et l’innovation, l’accompagnement et l’engagement sont des valeurs fortes de BMW Group. Dans cette période imprévisible, ce nouveau programme de mécénat artistique sonne comme une évidence: ce duo artiste- curateur ouvre une conversation émotionnelle avec notre société et porte un regard alternatif à travers l’expérimentation. »
Exposition au Cloître Saint-Trophime, Arles, du 4 juillet au 25 septembre 2022 puis à Paris Photo en novembre.
Contact presse: Maud Prangey
Plus d’information sur le programme BMW ART MAKERS
et sur le programme BMW Art et Culture
l’image par l’image accompagne le programme photographique de BMW Group France
Retrouver le festival Circulation(s) au Centquatre-Paris et dans les couloirs de la RATP
La direction artistique de Fetart et ses 10 commissaires indépendantes, spécialistes de la photographie émergente nous régale de nouveau . Cette 12ème édition de Circulation(s) présente le travail de 30 jeunes artistes de la nouvelle scène européenne avec de nombreuses découvertes. Un focus comme chaque année à une scène européenne, cette année c’est l’Arménie.Vous partagez notre coup de coeur ?
Pour découvrir ces photographes c’est au CentQuatre et aussi dans 9 gares et stations du réseau de la RATP qui « invite » le festival de la jeune photographie européenne pour la seconde année consécutive et la cinquième fois de son histoire.
Encounter
Silvia Rosi, avec ses autoportraits, explore les récits de migration et de diaspora pour interroger l’identité de ses parents issus du Togo avant de vivre en Italie.
Livia Melizi interroge la place des images dans la relation de pouvoir entre culture européenne et territoire brésilien. Un récit visuel sur les 11 derniers manteaux de la tribu Tupinamba.
Le photographe et réalisateur arménien Karen Khatchaturov nous plonge dans ses oeuvres pop et surréalistes, avec Self destruction.
Soft Spot
Dans ce lieu ambivalent, foyer autant que prison, le seul lieu sûr pour une enfant reste son imagination; un très émouvant dispositif proposé par Michalina Kacperak et sa petite soeur.
Araf (les limbes) d’Ali Saltan: près d’1 million d’afghans réfugiés en Turquie se trouveraient dans l’Araf (les limbes), ce lieu où l’on attend d’être admis au Paradis.
Avec le film « Obsession » Louise Ernandez réinterpréte les grands principes du roman photo en floutant peu à peu les codes. Un très beau travail de lumière.
Primé au World Press et au Prix Lens Culture, Vaghinak Ghazaryan documente les traumatismes de la guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan en 2020.
Circulation(s) du au 2 avril au 29 mai
Centquatre -Paris
5 rue Curial 75019 Paris