Un vrai coup de cœur de l‘image par l’image pour la cinquième édition de ce festival international de photographie Les Mesnographies dans la région parisienne, qui expose 16 artistes de 11 nationalités.
Que de fraîcheur dans ce festival dont les créateurs ont eu la bonne idée d’élire domicile dans le parc enchanteur des Mesnuls, dans des lieux associés comme La Chapelle/ Art contemporain de Clairefontaine-en-Yvelines et dans certaines communes du Parc Naturel Régional de la Haute Vallée de Chevreuse.
Une présélection exigeante par la direction artistique, Claire Pathé (fondatrice du festival) et Maud Guillot, ainsi qu’une sélection originale car il implique l’ensemble des bénévoles et des acteurs de cet évènement. Le résultat est que tout le monde est enthousiaste, le public comme les organisateurs et les habitants des communes concernées, c’est ce qui ressortait des discours joyeux des autorités à l’opposé de propos parfois convenus dans les vernissages. une atmosphère bon enfant et des découvertes pépites.
Des fils directeurs sont assumés comme celui de la sororité, focus dont l’agent de photographes Florence Moll était la marraine.
On y voit le travail In turn de Hoda Afshar, les étreintes et regroupements de femmes qui se tressent les cheveux les unes des autres, substituts de femmes iraniennes et de leurs combats, avec le très beau symbôle des colombes lâchées en signe de solidarité avec les manifestants tués en Iran.
Avec Bordeline, le biélorusse Alexander Kot-Zaitsa suggère subtilement, avec les corps en mouvement, les sentiments ressentis, les blessures partagées par les exilés dont il fait partie.
Les couleurs toujours aussi magiques et inattendues dans la série L’âge d’or de Letizia Le Fur qui exprime questionnements, inquiétudes et espoirs d’une société. Dans ses paysages oniriques, l’artiste insère un clin d’œil dans l’univers de la mythologie, celui des hommes, nus dans la nature comme le sont plus régulièrement montrées les femmes dans des images de mode, qui symbolisent la figure humaine et arpentent l’espace à la découverte du monde.
Etienne Francey utilise dans ses Etudes florales aussi la couleur et tente de capturer les traces de vie d’une nature en mutation. Il transforme, déforme et colore les sujets qu’il regarde. Ses sujets en perpétuel mouvement, les couleurs acidulées et saturées illustrent la frénésie des changements rythmées de nos vies.
La série Perspective, un travail très subtil sur un autre sujet sensible s’il en est : le cancer du sein. Regardé par Frédérique Barraja, ce sujet vu aussi dans l’exposition de La Chapelle Clairefontaine, sous la direction de Baudoin Lebon.
Le plongeon de Henrike Stahl est un travail délicat et sensible sur le courage des femmes, des mères et des enfants handicapés; elle nous dit cette incitation à sauter dans l’inconnu, le courage de dire oui comme celui de dire non, Etre enceinte c’est plonger dans la vie comme sauter dans l’eau : on ne sait pas !
Le travail est magnifiquement mis en scène sur une barge de l’étang du parc et sur des voiles disséminés dans l’ensemble de l’exposition.
Et comme le disait Clara, si plus de personnes handicapées étaient nombreuses dans nos espaces publics, moins elles se sentiraient différentes et moins nous ferions une différence entre eux et nous.. un beau programme !
Un coup de chapeau à tous les bénévoles dont le mari de Claire tous ambassadeurs d’un talent a la joie et l’énergie communicative !
Impossible de parler ou de montrer tous les artistes. Ils sont tous cités ci-dessous, et le mieux c’est d’y aller !
Liste complète des artistes exposés :
Alexander Kot-Zaitsa / Borderline (Biélorussie), Fernanda Tafner / Raconte moi tes rêves (Brésil), Frédérique Barraja / Perspective (France), Henrike Stahl / Le plongeon (Allemagne), Letizia Le Fur /L’âge d’or (France), Pierre & Florent / Mémoire habillée (France), David Bart / Exotic Waste Life (France), Etienne Francey / Etudes florales (Suisse), Guilhem Touya /Dystopie chromatique (France), M’hammed Kilito / Before it’s gone (Maroc), Sandrine Elberg / Jökul (France), Vilde Rolfsen / Plastic Bags (Norvège),
Sororité : Hoda Afshar / In turn ( (Iran), Maja Daniels / Gertrud On the silence of Myth (Suède), Melissa Schriek / Ode (Pays-Bas), Thalia Gochez / Honey (États-Unis – Salvador – Mexique)