Carte blanche

Et si on re gardait autrement ?

Photo exposition @Catherine Rebois

L’image par l’image vous propose son coup de coeur pour l’exposition « re présentation photographique »  en cours à l’espace Topographie de l’art dans le Marais. La commissaire, théoricienne et également photographe, Catherine Rebois a invité à exposer et à dialoguer quatorze artistes photographes sur ce thème :
Eric Antoine, Patrick Bailly-Maître-Grand, Brodbeck & de Barbuat, Arina Essipowitsch, Marina Gadonneix, Laurent Lafolie, Isabelle Le Minh, Julien Merieau, Jean de Pomereu, Catherine Rebois, Lisa Sartorio, Pierrick Sorin, Laure Tiberghien. « Ils investissent l’image comme un terrain d’expérimentation du statut de la re présentation où l’image se re joue » dit la commissaire.
L’exposition ambitionne d’éclaircir le statut de la représentation de l’image dans ce qu’elle donne à voir avec les interrogations de chacun des auteurs et de bien de nos questionnements. Et si on re gardait autrement ?

 

Extraits de l’exposition et du catalogue : 

Lucie de Barbuat et Simon Brodbeck explorent les possibilités offertes par l’intelligence artificielle pour reproduire des photographies historiques en créant le trouble.sur les souvenirs et la construction de la mémoire collective.

Brodbeck et de Barbuat-Etude d’après Dorothea Lange, Migrant mother, Nipomo, California, 1936

 

Laurent Lafolie , un des meilleurs tireurs de sa génération, effectue ses recherches sur les mécanismes d’apparition et de perception des images. La série « .BLANK » témoigne  des incendies de forêts en Sicile lors de l’été 2023. Les tirages ont été réalisés par gravure laser, sans aucune chimie, sur du carton recyclé. La progression lente de la brûlure du laser agit sur le support comme celle du feu lorsqu’il consume le paysage.

@Laurent Lafolie, « Blank » Courtesy de l’artiste et de la galerie Binome, Paris, Adagp, 2025.

 

 

Isabelle Le Minh rejoue et interroge certains photos iconiques, ici celle d’Henri Cartier- Bresson sur les figures imposées de l’instant décisif. A l’heure de Photoshop qui permet à chacun de recomposer les images à sa guise, elle gomme tout ce qui atteste d’un instant décisif sur une sélection de photographies .

Isabelle Le Minh_ILM004_300

 

 

Marina Gadonneix interroge le lieu d’expérimentation du réel souvent en lien avec la science, où la réalité se reconstitue au travers des dispositifs qui fabriquent de la re- présentation. L’oeuvre photographiée est -elle absente ou invisible ? Document ou illusion, énigme ou poésie de l’abstraction ?

Marina GADONNEIX« Sans titre (Tête sur tige, Giacometti) », 2014

 

 

Arina Essipowitsch propose une réflexion sur la photographie comme un espace mouvant et dynamique. Les tirages ont leur autonomie dans ses installations et le spectateur est en leurs cœurs.

Arina Essipowitsch@ADAGP-PARIS-2025-2025-_Roche-Tuffeau

 

Jean de Pomereu puise son inspiration dans le monde antarctique et explore l’idée que rien sur cette terre n’échappe véritablement à l’empreinte humaine. Il assemble de manière poétique et conceptuelle le papier, le carbone et la glace. La glace est le sujet, le carbone est le pigment, le papier est le support.

Jean de Pomereu Amplification 3

 

Catherine Rebois explore l’épaisseur que pourraient prendre l’image et les profondeurs de sa surface. Elle transforme l’image en champ d’expérimentation et nous invite à reconsidérer une façon de voir, en prêtant attention aux détails, aux ambiguïtés et aux jeux de perception.

« re-pli 4 », 2024 Courtesy de l’artiste et de l’Adagp, 2025

 

 

Lisa Sartorio travaille sur la défiguration pour redonner du sens et de la visibilité à l’image ; elle devient alors force de création qui bouleverse et réanime les formes stratifiées du sens.
« Les Mutantes » donnent à voir des femmes défigurées par le vitriol qu’on leur a jeté au visage. Par une mutation artistique pour réparer ces figures dont les images sont insoutenables comme le sont les gueules cassées, l’artiste propose de recouvrir partiellement les mutilations existantes et de créer par des gestes de tissage un souffle réparateur.

Lisa-Sartorio-DIANTHUS PLUMARIUS

Patrick Sorin propose une construction poétique et inventive comme il sait si bien le faire au travers d’une interaction physique, une petite mécanique visuelle très compréhensible loin des obscurs algorithmes qui nous envahissent.

Pierrick-Sorin-Original

Exposition jusqu’au 18 juin
Topographie de l’art, 15 rue Thorigny -75003 Paris
Catalogue édité par La Manufacture de l’Image

 

 

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