Maud Bernos est une passionnée et elle aime les gens. Photographe free-lance, autodidacte, sans amarres, sans cesse en voyage et en mouvement, Maud Bernos est surtout attachée à la liberté. Ses images sont liées à sa vie, elle veut refléter l’âme des gens qu’elle rencontre et fixe avec son objectif.
Des reportages aériens sur de jeunes sportifs, des portraits sans artifices, des paysages nocturnes suspendus et silencieux : quel que soit le propos, Maud voyage avec ses sujets. Elle joue avec le temps, les vitesses, le rythme. Dans son travail, le personnel et le professionnel s’entremêlent. Chaque image fait partie d’un « tout ».
Cette jeune photographe qui se présente comme une «douce rêveuse » est une battante déterminée. Elle a réussi à convaincre dix huit des vingt marins du Vendée Globe, ces « héros modernes » de nous montrer leurs visages de « durs rêveurs » et ne désespère pas d’attirer les deux autres. L’image par l’image a été touchée par ces portraits très émouvants et par le regard bienveillant qu’elle porte sur eux.
Nul doute que vous allez avoir envie de voir la série Blue eyes dont sont tirées ces image, en entier. Souhaitons- lui de pouvoir éditer le livre dont elle rêve et de monter l’exposition de ces portraits, avant de repartir suivre d’autres figures mythiques sur les mers.
Maud Bernos a répondu aux questions de l’image par l’image :
Comment choisissez vous vos thèmes photographiques, vos sujets ?
Mes émotions et mes états d’âme sont mes guides principaux. Mes images reflètent ce que je vis profondément, c’est une façon de m’exprimer. Je me lance des défis comme celui qui m’a conduit à faire chaque jour une photo pendant trois mois et de les légender, et de constater qu’elles étaient toutes prises de nuit en extérieur. J’ai aussi besoin d’une dimension ludique quand je travaille avec des sujets, comme pour la série sur l’amitié débutée en 2007 ou celle pour laquelle j’ai demandé à toutes les personnes qui m’entouraient de porter une perruque blonde afin de traduire leurs réactions à leur nouveau visage. Ces images restent encore dans mon espace personnel, j’en ai montré certaines mais elles n’ont été ni publiées, ni exposées.
Quelle relation voyez-vous entre les marques et la photographie ?
La photographie est plus que primordiale pour les grandes Marques, elle est hyper puissante. Il me semble fou de constater à quel point nous pouvons nous sentir proches de Marques que nous n’avons approchées que par les images de leurs campagnes de publicité. Des Marques telles que celles de Louis Vuitton ou Marc Jacobs pour rester dans le domaine du luxe et de la mode sont intimement associées à la photographie et plus encore à certains photographes comme Annie Leibovitz et Jurgen Teller qui ont donné une couleur et un style très spécifique à leurs univers.
Seriez-vous prêt à travailler pour des marques sous forme d’une commande et quel serait alors votre enjeu ?
J’adorerai ! Quelle jouissance ce serait pour moi d’être guidée par une Marque et d’avoir des codes à respecter. Cela peut sembler étrange à certains artistes qui ne rêvent que de liberté, moi je ressens aujourd’hui un immense besoin d’être épaulée. Je serai très amusée d’avoir à répondre à un cahier des charges et de ne plus être seule face à mes sujets Et puis quel rêve de participer à la représentation d’une Marque et d’y être associée .
A Après une enfance passée entre Avignon, Dakar, Alger, Lyon, Aix en Provence puis Barcelone, Maud Bernos pose son sac à Paris, mais n’arrête pas de bouger pour autant. À 39 ans elle a eu 40 adresses.
Formée à l’IUT métiers du livre, elle évolue dans le milieu de l’édition et se lance plus tard dans la photo. Elle fait ses premières séances au Studio Le Petit Oiseau Va Sortir à Paris puis devient l’assistante de différents photographes tels que Claude Gassian, Julien Oppenheim et Véronique Vial. Elle consolide régulièrement sa formation par des workshops avec entre autres les photographes Antoine d’Agata et Todd Hido.
Maud se forme dans les contrastes : des librairies au Festival de Cannes …du monde de la nuit aux portraits de personnalités, son parcours se construit dans la diversité.
Elle obtient le coup de Coeur de la Bourse du Talent dans la catégorie « Portrait » avec sa série Désamour. En 2014, lauréate du prix SFR Jeunes Talents, elle est exposée aux Rencontres Photographiques d’Arles avec sa série BLUE EYES, Portraits de Navigateurs. Cette série sera visible du 10 septembre au 2 novembre, Gare Saint Sauveur à Lille 3000, puis au Festival Barrobjectif à Barro, du 20 septembre au 28 septembre et ensuite à Paris, Galerie One Step du 24 novembre au 30 novembre 2014.
Maud travaille avec différents supports : presse (Télérama, Le Monde, Le journal du Rugby, Les Inrockuptibles), maisons de disque (EMI, Sony), production cinématographique (SND/M6), fondations (Peace & Sport), marques (De Bonne Facture)