Carte blanche

Carte blanche à Maia Flore

image Une

© Maia Flore/Agence VU, série Situations, 2012

Rencontrer Maia Flore c’est ouvrir une parenthèse de poésie. Elle nous fait entrer dans son monde avec le langage des images, dans lequel elle a grandi.
Citant volontiers sa grand mère qui, pour exprimer sa joie, disait qu’ «un arc en ciel vient de traverser sa maison », elle préfère exprimer ses sensations et les partager avec nous par des images que par les mots qui lui semblent souvent trop limités. « J’ai une grande chance, » dit elle, « celle de vivre par la création ».

L’image par l’image vous invite à « rejoindre le cercle enchanté » de Maia Flore., tel que le décrit la critique d’art Martine Ravache.  » Chaque proposition visuelle est une expérience, tantôt celle de l’absurde, celle du jeu, du mystère… tantôt celle de la lumière, de la Nature, de l’aventure. Au final, un sentiment de liberté communicatif donne à chacun – spectateur ou visiteur – une terrible envie de participer et de rejoindre le cercle enchanté ».

L’image par l’image a rencontré Maia Flore

Quand avez -vous commencé la photographie ?
J’ai toujours été traversée par des images, je ne parle pas de photographie mais de formes qui deviennent des images.

Vos images semblent très mises en scène, pouvez- vous nous éclairer sur votre processus de création et leur réalisation ?
Je vis avec des images de paysages intérieurs dans ma tête, ce sont des expériences personnelles que j’essaie de traduire.
Je commence par de nombreux croquis. Je fais beaucoup de dessins et cela dure longtemps. Et puis quand je ressens moins d’appréhension à passer à la réalisation, je fais très vite des prises de vue des matières qui vont constituer l’image. Cette phase est très brève de 15 à 30 minutes maximum. Ensuite je reconstitue à l’aide de photoshop, comme si j’utilisais la colle et les ciseaux, l’image mentale dont j’ai rêvé et que je pense toujours impossible à reproduire exactement.

Montrerez-vous ces croquis qui sont certainement aussi des éléments artistiques ?
Je ne prévois pas de les montrer, je préfère garder pour moi ces travaux préliminaires qui sont pourtant, effectivement, un élément fort de mon processus de création.

Quel sera votre prochain travail ?
J’ai terminé une première phase de travaux sur l’enfance, dans laquelle je matérialise mes propres sensations;  ce que fait mon corps dans l’espace. Je vais passer à une expérience très enthousiasmante pour moi, celle de faire participer d’autres que moi dans mes images, je ne sais pas encore quelle forme cela va prendre;  j’y travaille avec envie mais appréhension.

Vous effectuez aussi des commandes, quelle est votre relation avec cette pratique ?

Le temps de la commande est palpitant car quelqu’un attend quelque chose. J’ai beaucoup de chance de vivre de la création mais c’est un temps de solitude. La commande me permet de partager et j’aime ces moments d’échange qui décalent le regard des entreprises sur leur univers et  le mien sur le leur. J’ai adoré donner ainsi une vision épurée d’un défilé de Haute couture pour le Monde, transformer un pendentif de Cartier en vaisseau spatial et faire un voyage fantastique dans le patrimoine culturel français pour Atout France.

 

Portrait-Maia-Flore-2014-©-Paolo-Verzone_VU

Portrait Maia Flore 2014 ©-Paolo-Verzone_VU

Maia Flore est née en 1988, en France.
Diplômée de l’Ecole des Gobelins en 2010, elle devient membre de l’Agence VU’ en 2011.
Sa démarche s’inscrit dans une recherche de coïncidences entre le réel et son imagination. Un univers créé de toutes pièces sous forme de narrations émouvantes et envoûtantes, voire surréalistes.
C’est en Suède qu’elle commence sa première série « Sleep Elevations », un voyage suspendu qui se laisse aller dans les souvenirs d’enfance.
Durant l’été 2012, lors de sa première résidence en Finlande, Maia Flore explore de nouvelles méthodes de représentation et de narration. Ces recherches se poursuivent ensuite au centre des arts de Berkeley en Californie. En découlent deux séries (Situations et Morning Sculptures) qui continuent d’explorer la confusion des sentiments dans laquelle la photographe place ses personnages comme ses spectateurs.
Elle est exposée pour la première fois en février 2011 au festival Circulation(s) de la Jeune Photographie Européenne à Paris.
Parallèlement à son travail personnel, elle effectue également des commandes tant pour la presse que pour le secteur culturel.
En 2013, dans le cadre d’une Carte Blanche d’Atout France et de l’Institut Français, Maia Flore met en scène le patrimoine français à travers son univers onirique dans la série « Imagine France – Le voyage fantastique » exposée dans plusieurs capitales européennes. Puis deux autres cartes blanches suivront, l’une pour le Centre chorégraphique de Lille, et tout récemment, Playground, déambulation dans la cité de La Grande Motte qu’elle revisite et réinterprète de façon très originale.
Elle a reçu de nombreux prix dont le Prix HSBC pour la photographie en 2015. Elle expose actuellement à Lille, à la Maison de la photographie, en compagnie de Guillaume Martial, jusqu’au 30 décembre 2015. 

 

VU' collectionMembre de l’Agence VU et Directeur artistique pour Ouur médias, elle fait l’objet d’un des 13 coffrets de VU’ Collection, une collection de coffrets de tirages photographiques inédits qui permet d’accéder à la photographie d’auteur.  Chaque coffret est produit en édition limitée et réunit sept tirages Fine art pigmentaires originaux au format de 18×24 réalisés sous la supervision de l’artiste. Une belle idée de cadeau de Noël !

 

 

 

http://www.maiaflore.com/ 

 

Partage sur les réseaux sociaux


Tous les articles de la rubrique "Carte blanche"

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *